GOUDEAU (Emile). Illustrations de Charles JOUAS. Poèmes parisiens.

Emile Goudeau a fait de Paris son champs d’exploration littéraire tout comme Charles Jouas qui a croqué de multiples paysages parisiens. Ils ont tous les deux déjà fait l’objet de plusieurs pages dans ce blog mais pas encore d’une page commune comme celà va être le cas pour cet ouvrage réalisé sur la commande d’Henri Béraldi .

Le talent de Charles Jouas avait été découvert par le célèbre bibiophile qui dans une brève plaquette (5 pages, 2 eaux-fortes de Jouas) à tirage limité (50 exemplaires), « Un illustrateur de Paris, Charles Jouas » (1927), évoque les premiers pas de Charles Jouas dans l’illustration et l’éclosion de son talent.

 » Jouas, Parisien, en 1896 jeune dessinateur, remarquable croquiste, montre à un bibliophile un volume sur le Maroc orné par lui d’aquarelles marginales. Le bibliophile ne lui donne pas d’eau bénite simple, mais lui dit fermement :  » Très bien. Mais à présent, c’est sur Paris qu’il faut vous mettre ». Et il lui demande l’illustration des Poèmes parisiens de Goudeau….Procurer à Jouas une occasion d’émerger était à tenter de la part des Amis des Livres. Ils lui firent illustrer La Corde de Jules Claretie…Après avoir illustré Quo Vadis, édition populaire Juven, il se révéla dans le genre qui est véritablement le sien avec Le Quartier Notre-Dame, d’Huysmans (Romagnol, 1905), trente eaux-fortes originales qui le mirent en évidence. Suivirent : Le vertige de la Beauté, de Dayot, 1906, bois en noir et camaïeu gravés par Dété, et Rouen d’hier et d’aujourd’hui, de Dubosc, bois gravés par Dété, Hérissey, 1908. Un grand succès l’attendait avec La Cathédrale, d’Huysmans, soixante-quatre eaux-fortes originales, 1909. Vint la Cité des Eaux, d’Henri de Régnier, trente neuf eaux-fortes, 1912, De nouveau La Cathédrale, deux eaux-fortes pour Crès, 1919 et Trois Eglises, d’Huysmans, vingt et une eaux-fortes…. »

Il fallait toute la vista d’Henri Béraldi pour découvrir le talent de Jouas. En effet, ses illustrations des poèmes parisiens étaient déjà certes de grande qualité mais encore d’un classicisme affirmé. Il allait progressivement développer un style propre, en particulier quelques années plus tard,  dans l’illustration des livres de son proche ami Joris-Karl Huysmans. Béraldi comme souvent avait anticipé.

Emile Goudeau (1849-1906), journaliste, romancier et poète, il évolue dans les milieux de la Bohème parisienne. Employé au Ministère des Finances, il a le loisir de se consacrer à la poésie et de boire de l’absinthe…Il fonde en 1878 le Club littéraire des Hydropathes que l’eau rendait malade. Ses membres, joyeux drilles, artistes, poètes et étudiants se retrouvaient autour d’une égale communion de la littérature et de la fête qu’ils transfèrèrent du quartier Latin au Chat noir pour se fondre dans la bohème montmartrois.

Au début des Poèmes parisiens, il se présente rapidement sur un mode délicieusement ironique et consacre quelques lignes à son dernier ouvrage : « Poèmes parisiens (bibliophilie H.Beraldi), 1897, bois de Jouas gravés par Paillard. Choix exclusivement fait par le bibliophile – avec l’aimable autorisation de M.Ollendorff, Charpentier et Fasquelle – de – pièces qui, dans Fleurs du Bitume, Poèmes ironiques et Chansons de Paris et d’Ailleurs, parlent du Paris vivant et actuel; plus, quelques poèmes inédits écrits spécialement pour ce volume, dédié à ceux qui aiment Paris et qui l’adorent comme un immense poème de la Vie. « 

Les poèmes sont les suivants : Fleurs du bitume. La fée asphalte; Les romaines. Les affranchies; Ciel de lit. Exergue, En regardant les étoiles du bout d’un mirliton, La dernière valse, Pourquoi je ne t’épouse pas, Aller et retour, Songe-Mensonge, Cage d’amour, Qui femme a, Absence, Dernier jour; Vache enragée. Dèche, La dame de pique, Les grecs, Pauvre chanson d’hiver, Triolets de détresse, Chienne de misère, Sur la route de Charenton; Fins dernières. Les deux voitures, Matines-Roquette, La revanche des bêtes et la revanche des fleurs; La vie factice. Le discours du bitume, Taureaux de Paris, Les fous, Ce que chante la houille; Poèmes ironiques. Les Polonais, Loi de Berthollet, Israël à la bourse, Petite fête intellectuelle d' »art nouveau »; Almanach. Chanson de décembre, Janvier, Les banquets, Au bal de l’Opéra, Noctambule, Carême-pénitence, Impresson de cercle, O justice !, Temps de pluie, Chanson quelconque, Athlète, Si j’étais roi dans le pays latin, Soir de Paris, Les communiantes, Sonnet d’épée, Fausse paix des tombes, Triomphal Jockey ! Eglogue parisiaque. Tentation, Notes cyclistes, Paris port de mer, Maman nature. Bibliophilie. Bibliophilie.

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GOUDEAU (Emile). Poèmes parisiens. Paris, Imprimé pour Henri Béraldi, 1897. Un volume in-8 (24,5 m x 17 cm), XI-313 pp.

Illustrations de Charles Jouas gravées par Henri Paillard.

Un des cent trente-huit exemplaires sur papier de Chine numérotés à la presse.

Joint à l’ouvrage, une courte lettre signée de Charles Jouas au sujet du livre  » Hier, chez Monsieur Béraldi j’ai eu la vraie joie de lire votre article sur le « le Poète » et son illustrateur qui vous remercie bien vivement des éloges encourageants décernés aux vignettes des poèmes parisiens… »

1/2 maroquin rouge à coins (Carayon). Dos lisse. Titre doré et date dorée en queue. Couvertures conservées (vertes). Coins légèrement émoussés. Rousseurs sur les tranches, rousseurs éparses sur les pages.

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