Quand on s’intéresse aux ouvrages sur le thème de Paris, inévitablement apparaît Georges Montorgueil qui a abondamment écrit sur l’histoire de la capitale et le Paris de la Belle Epoque qu’il côtoyait quotidiennement. Ses ouvrages sont de délicieux témoignages sur la vie du temps ponctués par les meilleurs illustrateurs du moment. C’est le cas pour La vie à Montmartre, Croquis parisiens. Les plaisirs du dimanche, Les parisiennes d’à présent, Paris, ses eaux et ses fontaines.
Avec la vie des boulevards. Madeleine-Bastille, illustré par Pierre Vidal que nous avons déjà évoqué dans La vie à Montmartre, Parisienne idylle, Contes parisiens du second Empire, Paris qui consomme, Paris qui crie. Petits métiers, nous nous retrouvons dans l’atmosphère festive de la Belle Epoque.
Selon Georges Montorgueil, « Il n’y a de Boulevard que de la Madeleine à la Bastille… Le Boulevard n’a d’évidente réputation que du côté de l’Opéra et de la Madeleine. C’est là seulement qu’il exerce son action essentielle de rendez-vous où l’esprit du Tout-Paris se condense dans la plus charmante et la plus colorée des visions « .
Alors empruntons le trajet suivi par l’auteur et découvrons les lieux et les personnages.
La Madeleine avec la longue histoire du boulevard depuis Louis XIV qui ordonne de planter le rempart, d’arbres et l’Eglise qui est la plus belle des salles de fêtes pour grande solennité religieuse; Les grandes et petites boutiques après le Palais Royal agonisant, le Boulevard veut devenir le fournisseur du Tout-Paris; Le Camelot qui ne veut vivre qu’au Boulevard et qui en est un parasite tenace; Cochers et voiture où le Boulevard est le grand fleuve des affaires, la bataille des intérêts où la cavalerie donne intrépide, traînant les lourds caissons des omnibus et les sommaires prolonges des camions, les fiacres et les victorias; Les Cafés et les Restaurants avec la disparition des anciens Cafés et l’émergence des brasseries où le vin disparaît au profit de la bière; L’Etranger au Boulevard qui est l’hôte qui passe et n’a point d’autre attache que son bougeoir d’hôtel, c’est l’étranger qui maintient, pendant les chaleurs, l’étiage de l’animation depuis la Madeleine jusqu’au Gymnase; Les Femmes du Boulevard car la commodité des relations sur le Boulevard attire, au moins dans sa partie brillante, toutes celles qui, dans le monde des filles secondaires, ont de la beauté, du chic et du linge; Les Théâtres car si le spectacle vraiment parisien est dans la rue, aux terrasses, au restaurant, les théâtres du Boulevard accueillent de huit heures à minuit des milliers de spectateurs qui se pressent de l’orchestre au paradis; le Boulevard des affaires où tout se vend et s’achète; Les petites Cythères, maisons de rendez-vous cachées à la lisière du Boulevard; La place de la République qui est à la fois par sa verdure et ses bassins un square, par ses allées une promenade par ses fleurs un marché, par ses boutiquettes une kermesse, par sa haute statue un symbole, par ses orateurs une tribune; Le Boulevard du crime, le boulevard du Temple par sa proximité avec le Marais devient une foire perpétuelle, avant la Révolution, c’est le rendez-vous d’une société mêlée, mais l’animation théâtrale de jadis a progressivement disparu; La Bastille avec son passé et son grouillement populaire.
Sans négliger la longue histoire des lieux, Georges Montorgueil nous offre un vivant portrait de la vie parisienne à la fin du XIXe siècle quand le Boulevard était le centre actif de la vie sociale parisienne.
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MONTORGUEIL (Georges). La vie des boulevards. Madeleine-Bastille. Paris, Ancienne maison Quantin Librairies-Imprimeries réunies May et Motteroz, 1896. Un volume in-4 (29 cm x 20 cm), XI-259 pp.
200 dessins en couleurs par Pierre Vidal.
Un des 700 exemplaires numérotés sur papier vélin.
Demi veau à coins. Dos à cinq nerfs. Caissons ornés. Pièce de titre. Tête dorée. Coins et dos frottés. Couvertures conservées.
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