FOCILLON (Henri). Illustrations de Charles JOUAS. Méandres. La Seine de Paris à Rouen.

 

focillon 2Parmi les milliers de livres parus au cours des siècles sur des thèmes parisiens, j’ai  des favoris. Méandres. La Seine de Paris à Rouen en fait partie. Tirage très limité (135 exemplaires), texte de qualité rédigé par un historien d’art réputé, grand illustrateur avec un dessin original et deux suites des lithographies, manque peut être une reliure d’exception mais l’ouvrage est tel que paru en feuilles sous son emboîtage d’origine. De quoi susciter l’intérêt et nous inviter à un voyage au long des méandres de la Seine.

Commençons avec l’auteur Henri Focillon (1881-1943). Fils du graveur Victor-Louis Focillon, il entre à l’Ecole normale supérieure en 1901, il obtient l’agrégation de lettres en 1906 et devient docteur ès-lettres en 1918. De 1913 à 1924, il est directeur du musée des beaux-arts de Lyon. En 1933, il est nommé professeur d’esthétique à la Sorbonne et est élu au Collège de France en 1937. A partir de 1932, il enseigne aux Etats Unis (Yale et New York) puis s’y installe à partir de septembre 1939. Dès 1940, il s’engage aux côtés des Forces Françaises Libres en donnant des conférences et en intervenant à la radio américaine. Du fait de son engagement, il est déchu en 1942 par le régime de Vichy, de son poste au Collège de France. Il exerce une large influence sur les historiens d’art qu’il a formés. S’intéressant à l’art médiéval, à l’art moderne comme à la peinture de son temps, à la préhistoire ou à l’art japonais, il explore de nombreux champs du domaine artistique.

Poursuivons avec l’illustrateur, Charles Jouas qui a beaucoup dessiné Paris, nous l’avons déjà évoqué, Paris vu de Notre Dame. L’ouvrage d’Henri Focillon lui permet à nouveau d’exprimer tout son talent.

Et maintenant présentons l’ouvrage.

focillon 20L’auteur campe son décor :  » C’est ici que pendant des générations le descendant du pirate se heurta au Capétien de Paris, l’un herbager et marin, dans son gras domaine protégé par des forts de pierre, depuis le Vexin jusqu’au Perche, l’autre maître de la Seine moyenne, héritier d’une race avare et prudente, célèbre par de grands coups d’épée, mais habile à recueillir les héritages , à focillon 32rassembler le domaine, d’abord coupé d’enclaves, hérissés d’embûches, sans cesse attentive à faire bloc et à masser la terre, comme une famille de bourgeoisie rustique, dont longtemps elle garda le ton. Dans un lacis de routes rouges, de noires voies ferrées et de rivières d’un bleu céleste, la paix d’un dimanche éternel enveloppe les villes aux vieux noms, toutes lointaines, toutes provinciales : mais elles ont jadis fait la guerre, elles furent l’enjeu des assauts et des coups de main. Cette rivière qui semble s’attarder et quitter Paris, à regret, en serrant dans ses boucles les forêts royales, ce n’est pas seulement un chemin qui glisse avec lenteur vers la mer, c’est une marche le long de laquelle se dressent encore, soudées à la falaise et faisant corps avec elle, les citadelles des hommes anciens « …

focillon 21Méandres. La Seine de Paris à Rouen se présente lentement au long du fleuve au rythme d’une navigation douce ponctuée par les illustrations de Charles Jouas qui nous entraîne le long des berges à la découverte des paysages connus ou oubliés : Le Point-du-Jour, Le Pont de Neuilly, La Seine à Argenteuil, Bougival, château de Saint-Germain-en-Laye, Vieille église de Maisons-Lafitte, Sartrouville, La Frette, Conflans-Saint-Honorine, Fin-d’Oise, Eglise focillon 24de Poissy, Régates à Meulan, Mantes-la-Jolie vue de Limay, La collégiale et le Pont de Mantes, Vieux Pont de Limay, Chapelle du Château de Rosny-sur-Seine, La Seine vue des hauteurs de Rolleboise, Vétheuil, La Roche-Guyon, La Seine à Freneuse, Clachaloze, Vernon, La Seine en amont des Andelys, Maison normande au Petit-Andely, Château-Gaillard, La Seine en aval des Andelys, La Roque, Moulin du Muids, La Seine à Saint-Pierre-du-Vauvray, le Pont de Saint-Pierre-du-Vauvray, Pont-de-l’Arche, Elbeuf, Rouen vu de Bon-Secours, le Pont transbordeur, La rue Eau-de-Robec, La rue du gros-Horloge et la cathédrale, Vieille maison, rue Saint-Romain, La rue Damiette et la Tour couronnée de Saint-Ouen, Rouen vu de Canteleu.

Plaisir de la lecture d’un récit de grande qualité, charme des eaux-fortes insérées dans le texte, agréable mise en page, ce livre est une belle réussite de la Société des Amis des Livres que nous avons déjà évoqué ici : Contes parisiens du second Empire pour un ouvrage paru en 1904. En 1938, la Société des Amis des Livres conservait ses traditions de qualité.

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focillon 5FOCILLON (Henri). Méandres. La Seine de Paris à Rouen. Imprimé pour la Société des Amis des Livres, 1938. Un volume petit in-4 (29 cm x 22 cm), 108 p.

41 eaux-fortes de Charles Jouas.

focillon 1Un dessin légendé de Charles Jouas (Echaugette de la Tour sud).

Un des cent trente cinq exemplaires numérotés.

En feuilles sous couverture rempliée, emboîtage et étui.

Notre exemplaire contient aussi le Menu de la Société des Amis des Livres (10 janvier 1939) avec une eau-forte en 3 états dont un définitif signé de Ch.Jouas (n°81/100)

Jointes :

Suite des eaux-fortes en premier état (41)

Suite des eaux-fortes en deuxième état (39)

Quelques rousseurs éparses sur les suites des eaux-fortes.

Bon exemplaire avec les très rares suites des eaux-fortes.

Vendu .

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