DORGELES (Roland). Le château des brouillards. III.

 

Dans nos pages précédentes, nous avons évoqué l’écrivain Roland Dorgelès, le château des brouillards, cadre du roman dans le Montmartre d’avant la première guerre mondiale et le peintre Maurice Savin qui avait illustré le livre à la demande de son premier propriétaire, Georges Foussier. Aujourd’hui il nous reste à présenter la reliure de l’ouvrage, œuvre d’Anita Conti.

Une reliure art déco.

La reliure art déco de notre exemplaire du Château des brouillards est l’œuvre d’Anita Conti. Cette dernière n’est pas signée mais elle peut être lui être attribuée sans beaucoup de réserve. En effet, il suffit de lire la presse des années 30 et dans un article de l’Intransigeant du mardi 29 décembre 1931, on peut découvrir un court entrefilet d’une interview un peu mondaine d’Anita Conti intitulée « La relieuse aux colibris, A Neuilly dans un boudoir chinois ». Au détour de ce texte, on trouve la trace de Georges Foussier. Anita Conti évoque quelques ouvrages reliés par ses soins : «  La Bataille de Claude Farrère (collection Georges Foussier) est en cuir rouge dur et porte sur ses plats un travail rappelant le fer forgé de deux tsubis, garde de sable japonaise ». Satisfait de son travail, Georges Foussier lui a certainement confié d’autres ouvrages comme ce Château des brouillards, qui après les illustrations, avaient besoin d’une belle reliure pour parfaire l’ensemble.

Anita Conti.

Anita Conti (1899-1997) nait dans une famille fortunée. Très jeune, elle voyage avec ses parents à travers toute l’Europe. Après la première guerre mondiale, elle s’adonne à la reliure dans un premier temps en amateur mais rapidement elle devient une relieuse d’art réputée dans le cercle des collectionneurs parisiens des années 20-30. Pierre Mac-Orlan décrit son travail de manière élogieuse : « Voici quelques livres reliés par Madame Anita Conti. Ils ont suivi chacun des routes incomparables pour atteindre l’atelier de Celle-qui-écoute-parler-les-livres…Elle-même, au milieu des peaux qui vêtiront les livres dans leur période de luxe, est comme un personnage de Kipling quand il fait agir le Médecin des perles ». Durant les années 1930, elle expose ses reliures d’art à l’Exposition internationale des arts décoratifs (1925) à l’Exposition coloniale (1931), Au Salon d’automne à Paris (1932, 1933, 1935), mais également à Londres, Bruxelles et New-York où elle est plusieurs fois primée. Rapidement, on compare ses créations à celles de Legrain. Elle produit des pièces uniques à partir d’une seule peau qu’elle teint elle-même.

Parallèlement, elle embarque en mer. Ses articles et récits de voyages sont publiés dans de nombreux journaux. Elle devient la première femme océanographe participant en 1935 à diverses campagnes sur le premier navire océanographique français puis avant la seconde guerre mondiale sur un chalutier-morutier en campagne au Spitzberg. Juste avant la guerre, elle cesse toute activité de relieuse d’art.

Durant la guerre, elle obtient l’autorisation d’embarquer en tant que photographe de la Marine sur des dragueurs de mines en Manche et en Mer du Nord, photographiant les tentatives de déminage. Elle s’intéresse aussi bien aux terre-neuvas, à la pêche en Afrique qu’aux premières expériences d’aquaculture. A Travers ses livres, Racleurs d’océans, Géants des mers chaudes et ses conférences, ses notes et quelques quarante mille clichés, elle décrit les conditions de la pêche et alerte sur les risques de la surpêche en un temps où les questions d’épuisement des ressources n’étaient pas centrales.

Il n’est pas courant de trouver rassemblé pour un exemplaire, l’ensemble des éléments qui réjouissent un bibliophile : un texte reflet d’une époque, rédigé par un écrivain de qualité, un tirage de tête sur Hollande, une illustration réalisée spécialement à la demande d’un collectionneur et une reliure art déco d’Anita Conti.

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DORGELES (Roland). Le château des brouillards. Paris, Albin Michel, 1932. Un volume (21 cm x 16 cm), 313 pp.

Un des 175 exemplaires numérotés sur Hollande.

Un envoi de l’auteur.

72 aquarelles originales in et hors-texte de Maurice Savin.

Ex-libris Georges Foussier.

L’ouvrage contient divers documents relatifs à sa conception et à son environnement.

Une photo en noir et blanc de Roland Dorgelès.

Une carte de visite manuscrite signée de Roland Dorgelès.

Une invitation à un diner organisé par les Amis de Montmartre autour du Château des Brouillards (12 mars 1952).

Deux lettres manuscrites signées de Maurice Savin.

Une invitation au vernissage d’une exposition de Maurice Savin (Galerie Drouant 7-25 mars 1961).

Une annonce de parution de l’album « Vive le vin » illustré par Maurice Savin avec un tirage à part d’une eau-forte.

Veau fauve aux plats peints d’un décor géométrique avec triangles mosaïqués de veau noir. Reliure art déco d’Anita Conti.

 Si vous êtes intéressé par cet ouvrage vous pouvez nous écrire à contact@paris-libris.com.

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Nous vous proposons deux autres exemplaires du Château des brouillards, l’un sur Hollande, l’autre sur vergé pur fil Vincent Montgolfier.

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DORGELES (Roland). Le Château des brouillards. Paris, Albin Michel, 1932. Un volume in-8 (21 cm x 15,5 cm), 315 pp.

Un des 175 exemplaires numérotés sur Hollande.

Broché. Exemplaire non rogné en bel état.

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DORGELES (Roland). Le château des brouillards. Paris, Albin Michel, 1932. Un volume in-8 (19 cm x 12 cm), 313 pp.

Un des 450 exemplaires numérotés sur vergé pur fil Vincent Montgolfier.

Edition originale.

Broché.

Bon exemplaire.

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