Campagne municipale parisienne .

 

A lire les programmes pour les élections municipales parisiennes, on peut s’étonner de la méconnaissance de certains candidats de l’Histoire de la ville dont ils aspirent à devenir le premier magistrat.

Au risque de choquer, il convient de rappeler que la capitale a toujours été embouteillée, bruyante à toutes les époques et pas très propre mais là sans doute n’est pas l’essentiel, même si l’amélioration est toujours possible, Paris était la première ville d’Europe. Façonnée par le pouvoir royal pendant des siècles, prudemment gérée par les prévôts des marchands, Paris faisait l’admiration des visiteurs étrangers et pourtant à la fin de l’Ancien Régime, la ville s’essoufflait.

Les mesures radicales déployées par le préfet Haussmann sous le second Empire allaient façonner une ville nouvelle en rasant des quartiers entiers et surtout en pensant la ville dans sa globalité en surface comme en sous-sol pour la faire entrer dans une modernité nécessaire. Sous l’impulsion de Napoléon III, la ville gardait la mémoire de son passé et préparait son avenir au prix certes de nombreux bouleversements et aussi de son agrandissement territorial imposé aux communes limitrophes comme Belleville, Montmartre, Auteuil, Grenelle ou Vaugirard…Il est vrai qu’à l’époque un simple décret impérial pouvait repousser les limites d’une ville ! Plus de 150 ans plus tard Paris se trouve enserrée à l’intérieur d’un boulevard périphérique comme dans des fortifications dont il reprend le tracé initial.

Comparée à Londres ou à Berlin, la ville a un territoire contraint ce qui de facto lui impose une forte densité, source de ses nombreux maux. Il serait sans doute temps d’envisager le Grand Paris non pas de manière autoritaire mais plus sûrement en coordination avec les villes de la petite couronne qui deviennent de plus en plus le  refuge de ménages parisiens fuyant le cœur de la capitale face à l’inflation immobilière et aux contraintes du quotidien.

L’avenir s’annonce passionnant et compliqué. Une ville capitale siège du pouvoir et une commune qui a ses administrés, leur vie quotidienne à gérer avec leurs aspirations contradictoires et aussi toutes leurs contraintes avec le bruit, les embouteillages, la pollution, les tags, les incivilités diverses, la vie chère pour beaucoup. Tout celà au milieu d’un décor que les touristes du monde entier nous envient et qu’il convient de préserver voire de développer.

En fait rêver en réel, rendre le quotidien de deux millions d’habitants plus facile et poursuivre le rayonnement culturel d’un lieu unique auquel chacun tient. En quelque sorte une forme d’injonction paradoxale rendue complexe dans sa réalisation.

Alors attendons le résultat des prochaines élections pour découvrir quel sera le choix des parisiens entre les solutions immédiates et une vision plus globale d’un avenir élargi à la mesure d’une longue Histoire qu’il serait passionnant de continuer.

  1. les Parisiens sont d’éternels râleurs, même quand il ne fomentent pas des révolutions!
    Déjà les embarras de Paris faisaient rager Vincent Voiture…
    Le temps long devrait en effet s’ imposer quand on a la patience d’ attendre , mais désormais le citoyen exige tout et tout de suite.
    Les élections des prochaines semaines nous donneront une indication de ce que veut le peuple de Paris.

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