Georges Montorgueil (Octave Lebesgue) 1857-1931, journaliste et écrivain a publié de nombreux ouvrages sur différents thèmes parisiens. Il est aussi connu pour ses livres pour enfants illustrés par Job. Ecrivain de la Belle Epoque, il en a capté l’esprit et rendu la gaieté, ses œuvres illustrées par des artistes réputés sont recherchées. Parmi celles-ci et sur les sujets parisiens nous pouvons notamment citer, La vie des Boulevards Madeleine-Bastille (1896),Croquis parisiens. Les plaisir du Dimanche à travers les rues (1896), L’année féminine. Les parisiennes d’à présent (1897), La vie à Montmartre (1899) Les eaux et fontaines de Paris (1925).
Ajourd’hui avec Paris dansant, nous vous présentons un autre de ses ouvrages qui nous entraine dans le tourbillon des bals de la Belle Epoque. C’est aussi pour l’auteur, l’occasion de croquer toutes les strates de la société parisienne.
» L’étudiant moderne chahute à Bullier, Grille-d’Egoût et ses soeurs, au Jardin de Paris, agitent, dans les dentelles prodiguées des jupons, leurs minces chevilles frénétiques. Le Moulin-Rouge fait virevolter de jolies personnes…; la musette se cogne; les noces s’émancipent; messieurs les militaires valsent éperdument…
La danse a évolué sans déchoir; les quadrilles naturalistes ne sont pas plus dévergondés que le cancan; que la grisette fuit les bals publics, marchés d’amour vénal, mais danse, espiègle, ravie, en la rue, quand l’allégresse officielle lui en donne licence…. » Paris danse, il danse encore, il a toujours dansé. Il y a apparence qu’il dansera toujours… »
Pour cerner au mieux son sujet, Georges Montorgueil enquête, ses chapitres » sont puisés aux sources; ils sont parlés par les intéressés, documentés par les témoins. Le préfet de police, gardien sévère des meours, a donné son avis comme Mlle Gille-d’Egout, introductrice du nouveau cancan. L’opinion du Désossé a été recueillie comme du maître de ballet. Les étoiles de danse ont été consultées comme les patrons des musettes. L’observation s’est acharnée à deviner jusqu’à l’impression éprouvée, au bal de l’Elysée, par le chef de l’Etat, qui fait danser, et le municipal, au bal public qui surveille la danse…. »
« La danse est à la fois, dans la société officielle et le monde, une politesse. Elle est un plaisir dans la rue, à la musette, aux noces, en carnaval, chez les artistes et les étudiants, et aux fêtes où la charité lui fait route. Elle est un moyen au bal public, quelquefois un état. En art, elle est un but ».
Ainsi on voit Paris danser : au bal officiel, aux noces et festins, aux bals du 14 juillet, aux bals musettes, aux bals masqués, aux bals d’artistes, au moulin de la Galette, au bal Bullier, au quadrille naturaliste, au jardin de Paris, à l’Opéra.
Tous ces espaces de bal offrent l’occasion à l’auteur d’évoquer des lieux, des danseurs et danseuses, un environnement particulier et lui permettent de camper un décor restituant l’atmosphère particulière de la Belle Epoque.
Les illustrations d’Adolphe Willette rendent joyeuses toutes ces scènes de danse dans Paris où cette distraction était particulièrement prisée.
Adolphe Léon Willette (1857-1926), élève de l’école des Beaux-Arts de Paris, il expose pour la première fois au salon de 1881. Marginal par rapport aux courants artistiques de l’époque, il ignore l’académisme comme l’impressionisme. Avec Rodolphe Salis et Emile Goudeau, il fonde le Chat noir où il croise tous les artistes qui fréquentent Montmartre. Il monte sa première exposition personnelle de peinture en 1888. Il réalise de nombreux décors de cabarets et de restaurants de la Butte Montmartre. Caricaturiste acéré, il collabore à de nombreux périodiques illustrés et notamment au Courrier français, au Rire et à l’Assiette au beure. Contrairement à sa bande d’amis artistes montmartrois, il devient antidreyfusard. Il fonde en 1920 avec Poulbot et Forain, la République de Montmartre dont il sera le premier président. Sa production artistique est diverse et abondante : dessins de presse, illustrations d’ouvrage, tableaux, gravures et aussi, menus, images, tracts, enseignes, cartes postales, affiches, décorations murales, chars carnavalesques, costumes de scènes, etc…
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MONTORGUEIL (Georges). Paris dansant. Paris, Théophile Nelin, 1898. Un volume (29 cm x 21 cm), 220 pp.
Illustrations de A.Willette gravées en taille-douce par Vigna-Vigneron.
Un frontispice en couleurs (Trois états), douze hors-texte en couleurs, une vignette de titre en couleurs et vingt-six vignettes (en-tête et cul-de-lampe). En fin de volume décomposition en quatre couleurs du frontispice.
Un des deux cents exemplaires sur vélin à la cuve.
1/2 maroquin à coins bordés de filets dorés. Dos orné. Tête dorée. Couvertures conservées.
Bel exemplaire.
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