Les Puces. ARESSY (Lucien) & PARMENIE (Antoine). Illustrations de André DESLIGNIERES. La cité des épaves. Le marché aux puces. CAMPAGNE (Jean-Marc). Illustrations de GRAU SALA. Les week-end de Saint Ouen. DABIT (Eugène). Illustrations de Pierre VERITE. Marché aux puces. JAKOVSKY (Anatole). Paris mes puces.

 

Chassés de Paris à la fin du XIXe, les chiffonniers déplacent leurs campements et leurs baraques entre les fortifications et les premières maisons du village de Saint-Ouen. Ils s’installent sur la zone des Malassis, terrain d’environ 300 mètres de large autour des fortifs de Paris, des Poissonniers à Montmartre. Ils deviendront ensuite brocanteurs et antiquaires. Cette migration a plusieurs raisons. Le préfet Eugène Poubelle rend obligatoire en 1884 une boite à ordure pour chaque maison parisienne empêchant les chiffonniers de trier sur place les ordures abandonnées. Le bruit généré par cette activité nocturne est de moins en moins supporté par les parisiens et Malassis est une zone de non droit.

jakovski4Peu à peu cet espace réputé non constructible comme tout le glacis autour des fortifs, se construit. Cela devient une destination de promenade populaire le dimanche pour les parisiens qui viennent consommer un petit vin blanc non taxé. Un premier marché se créé sur l’avenue Michelet à la sortie de Paris vers Saint-Denis. En 1884, le Conseil Municipal de Saint Ouen envisage de réglementer les installations sur ce site en vain. Les chiffonniers restent réfractaires à l’impôt. Avec l’arrivée du métro en 1908, les brocanteurs commence à organiser l’espace en créant des allées et construisant des locaux clos pour mieux structurer leurs activités commerciales.

jakovski3C’est au lendemain de la grande guerre que le site connaît ses premiers développements.  En 1920, Romain-Jules Vernaison créé le premier marché sur les 13000 m2 du lieudit  » les 26 arpents », rue des Rosiers. En 1925, le marché Biron fut créé sur les 7000 m2 du terrain du  » Champ des Rosiers » exploité par les maraîchers. Les fortifs venant d’être détruites les brocanteurs avaient besoin de nouveaux emplacements. En 1942, le marché Malik fut bâti sur un jardin de 3000m2. En 1946, Louis Poré loue aux brocanteurs des parcelles de sa vigne allant de la rue Paul Bert à la rue des Rosiers. En 1949, les premières boutiques et les premières allées goudronnées des Puces voient le jour au marché Paul Bert. Progressivement les Puces deviennent à la mode. Entre 1960 et 1970, la construction du boulevard périphérique met définitivement fin à la zone et marque la frontière avec la banlieue.

Des lieux aussi pittoresques inspirent les auteurs.

dabit marché aux puces 2Commençons par Eugène Dabit dont nous avons déjà parlé avec Les Faubourgs de Paris et pour L’Hôtel du Nord. Il préface l’ouvrage illustré par Pierre Vérité. Il se souvient dans « Marché aux Puces », des Puces du début du XXe siècle et de ses balades dominicales en ces lieux vers 1906-1910 mais ce ne sont plus celles du jour (circa 1930). Pierre Vérité croque « Un morceau du grand monde d’à présent, peuplé de misères, miné par des catastrophes, menaçant, pitoyable, terrible, bizarre, humain sans nul doute… » « … A ceux qui ouvrent les yeux sur un monde différent du leur, qui pensent que les évasions ne sont pas toujours celles qu’offrent de lointains voyages, qui se murmurent à eux-mêmes que la condition de beaucoup d’hommes est infernale, à tous ceux qui ne ruminent pas leur bonheur et ne sont pas esclaves de préjugés, je conseille d’accompagner Pierre Vérité sur cette route qui est celle de Saint-Ouen-des-Puces « .

aressy 2Poursuivons avec Lucien Aressy et Antoine Parménie et « La cité des Epaves. Le marché aux Puces » , édité en 1943. Les auteurs nous offrent une visite approfondie des lieux avec ses personnages aux mille histoires. Les illustrations d’André Deslignères  restituent fidèlement le décor de l’époque.

Arrêtons nous aussi un moment avec Anatole Jakovsky, critique d’art, spécialiste de l’art naïf français et grand fouineur de brocantes qui raconte l’histoire des différents marchés aux puces parisiens, car il n’y a pas que Saint-Ouen mais aussi Vanvres et Montreuil, dans  « Paris, mes Puces. Voyage au pays de brefs et décevants mirages ou les Marchés aux Puces Parisiens », illustré de dessins de Henri Monier et de quelques cartes postales et photos du début du XXe siècle, édité en 1957.

campagne 0Et terminons par « Les week-end à Saint Ouen », où Jean-Marc Campagne autre critique d’art, restitue dans un ouvrage de bibliophilie, l’atmosphère des Puces de Saint-Ouen au tournant des années 50. Son livre nous accompagne dans la découverte d’un endroit où se croisent les marchands et le tout Paris.

Trois jours à Saint-Ouen, pour découvrir l’objet rare samedi, dimanche ou lundi et c’est l’occasion pour l’auteur de présenter les acteurs des lieux, brocanteurs et clients mêlés avec leurs traditions et leurs découvertes, D’un Camelot à un Evêque, avec les personnages pittoresques et leurs bonnes fortunes puis une visite du vieux village de Saint-Ouen, Physique et Métaphysique de l’Objet où l’on découvre le destin des objets révélés par les acheteurs alors qu’il étaient perdus au milieu du bric-à-brac, Les Puces et la Vie Parisienne quand les marchés recevaient toutes les célébrités parisiennes du moment à la recherche des objets rares et qu’on croisait incognito Garbo qui  » mettait un soin imprévu à ne pas s’identifier à ses rôles »et défile tout le whos’who de la société parisienne avec les artistes des années 50.

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Ces promenades sont illustrées par Emilio Grau Sala (1911-1975). Peintre, décorateur de théâtre et illustrateur. Il effectue des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Barcelone. Il arrive à France en 1932. Il rejoint le mouvement de  » la jeune peinture de l’Ecole de Paris »  autour du peintre Maurice Boitel. Il a illustré de nombreux ouvrages. Dans un style très coloré et contrasté mêlant à profusion des tons durs et des zones d’ombre qui évoquent les jeux de lumière méditerranéenne. Ses dessins foisonnent de détails et expriment ainsi la vivacité et la spontanéité des lieux comme les Puces.

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campagne 1campagne 2CAMPAGNE (Jean-Marc). Les week-end de Saint-Ouen. Paris, Aux dépens d’un groupe d’amateurs, 1951. Un volume in-4 (34,5 cm x 27 cm), 123 pp.

Illustrations en couleurs de Grau Sala.

Un des 200 exemplaires numérotés sur vélin pur fil des Papeteries de Rives.

En feuilles sous couverture illustrée, emboîtage et étui de l’éditeur. Très légère tâche et quelques menues griffures au dos de l’emboîtage. Intérieur parfait.

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dabit marché aux puces 1DABIT (Eugène). Marché aux puces. Paris, Fernand Aubier, Editions Montaigne, sd. Un volume in-folio (50,5 cm x 33 cm), 5 pp (texte).

Trente-cinq dessins de Pierre Vérité.

Un envoi autographe de l’illustrateur avec identification du tirage (350 exemplaires).

Broché. Couverture rempliée. Couverture tachée. Petits manques de papier au dos.

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aressy 1ARESSY (Lucien) & PARMENIE (Antoine). La cité des épaves. Le marché aux puces. Paris, Edition littéraires et artistiques, 1943. Un volume in-8 (23,5 cm x 18, 5 cm), 176 pp.

Illustrations d’André Deslignères (à pleine page et culs-de-lampe en noir et blanc) et vignette de couverture en couleurs.

Broché. Légères fentes sans manque à la couverture.

La vie des puces de Cligancourt en 1939.

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jakovski5JAKOVSKI (Anatole). Paris, mes Puces. Voyage au pays de brefs et décevants mirages ou Les marchés aux Puces parisiens. Paris, Les quatre jeudis, 1957. Un volume in-8 (20 cm x 14 cm), 253 pp.

20 illustrations d’Henri Monier in-texte  et 8 photos en noir et blanc hors-texte.

Broché.

Bon exemplaire.

L’univers des Puces et des différent marchés aux portes de Paris.

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