Le 19 octobre 1919, à 3 heures de l’après-midi, Raymond Poincaré, Président de la République, remettait officiellement la Croix de Guerre à la Ville de Paris. Cette décoration avait été accordée à la capitale le 28 juillet précédent avec la citation suivante : « Le Président du Conseil, Ministre de la Guerre, cite à l’ordre de l’armée : La Ville de Paris : Capitale magnifique digne de la France. Animée d’une foi patriotique qui ne s’est jamais démentie, a supporté avec une vaillance aussi ferme que souriante de nombreux bombardements par avions et par pièces à longue portée. A, de 1914 à 1918, ajouté des titres impérissables à sa gloire séculaire »
Pour garder le souvenir de cette distinction le bureau du Conseil municipal parisien a souhaité l’édition d’un ouvrage qui rappellerait outre la remise solennelle de la décoration, le récit des bombardements sur la capitale entre 1914 et 1918, les activités du conseil municipal pendant le conflit ainsi qu’un hommage au général Galliéni.
Pendant toute la Première guerre mondiale la capitale est restée à portée de canon des lignes allemandes. Après l’épisode des taxis de la Marne mené par le général Galliéni alors gouverneur de la place et l’offensive qui mit Paris à l’abri de l’invasion, la ville tout au long du conflit n’a pas été épargnée par les bombardements. Notre ouvrage en donne une présentation précise et c’est l’occasion d’évoquer ces moments tragiques qui touchèrent les parisiens de 1914 à 1918.
Dans les premiers mois de la guerre, les raids aériens ne se renouvellent qu’à de longs intervalles, le 11 octobre 1914, deux taubes reviennent lancer dix-huit projectiles. En 1915, les avions ne se montrent qu’à trois reprises. Mais au printemps de cette année, quatre grands zeppelins viennent au-dessus de la ville, canonnés par les batteries française, ils ne parviennent à jeter que sept bombes. Le 29 janvier 1916, un nouveau zeppelin laisse tomber dix-bombes explosives sur Ménilmontant. En quelques minutes, le dirigeable fait cinquante-six victimes dont vingt-quatre morts. Puis le calme renaît, Paris ne voit venir en 1917 que de rares escadrilles d’avions, dont les tentatives restent impuissantes. Mais c’est l’année 1918 qui réserve les plus terribles épreuves aux parisiens. Quinze fois les gothas franchissent les barrages d’artillerie, ils survolent la vallée de la Seine, ils jettent 299 projectiles sur la ville et 515 dans la banlieue, ils font 231 morts & 512 blessées. La gross Bertha expédia du 23 mars au 9 août 181 projectiles sur Paris, 139 sur la banlieue, elle tua 110 hommes, 132 femmes, 14 enfants et blessa au total 625 personnes. En 1918, le vendredi saint 29 mars à 16h30 à saint Gervais, un obus s’abattait sur l’église pendant la cérémonie. Le projectile ayant frappé un des épais piliers séparant les vitraux et soutenant la voute, une vaste surface de la voussure croula le pilier latéral fléchissant sous le choc entraînait voute et côté gauche de la nef, plusieurs nervures et la clef de voute furent brisée, une partie de la toiture de pierre s’effondra ensevelissant 156 victimes dont 88 furent tuées sur le coup.
La comptabilité précise de toutes les destructions subies par la ville, montre l’ampleur des dégâts provoqués par les bombardements par avions et zeppelins et par canons à longue portée.
Malgré la proximité avec les combats, l’édilité parisienne continua à administrer la capitale. De très intéressantes annexes présentent la vie municipale pendant la guerre.
On découvre alors l’organisation de la ville avec les contraintes de cette période difficile (L’œuvre d’assistance, Le Crédit municipal, Le ravitaillement, L’alimentation en eau potable, Les finances, La vie scolaire, Les services d’architecture, les promenades municipales, La voie publique, L’éclairage, Le Métropolitain, Les égouts, Les canaux, Le personnel municipal, La police, Les solennités municipales) et aussi les moyens mis en œuvre pour assister les combattants et victimes avec l’Office départemental des œuvres de guerre de l’Hôtel de Ville (Section du Tricot du soldat, Section d’Assistance publique et d’aide aux blessés militaires soignés dans les hôpitaux, aux convalescents et aux réformés, Section des Trains de blessés, Section des Prisonniers, Section des Réfugiés, Section d’Aide aux mutilés)
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WEISS (René) André KLING. Daniel FLORENTIN. La Croix de Guerre de la ville de Paris. Paris pendant la guerre-Le Bombardement-L’hommage au général Galliéni. Paris, Imprimerie Nationale, 1921. Un volume in-folio (34 cm x 25,5 cm), 498 pp.
Nombreuses illustrations in et hors texte.
Un des cinq cents volumes numérotés.
Broché sous couverture rempliée. Exemplaire non coupé. Deux très légères fentes à la couverture.
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Et pour retrouver un Parisien pendant les durs combats de la Première guerre mondiale, nous remettons les liens vers un document exceptionnel :
Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale I . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale II . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale III . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale IV . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale V . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale VI . Carnet de route d’un combattant de la Première guerre mondiale VII .
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