VERON (Docteur Louis). Mémoires d’un bourgeois de Paris.

 

Portrait du Docteur Véron par M.Lévy-Durmer .

Quel étonnant personnage que le Docteur Louis-Désiré Véron (1798-1867) Interne des hôpitaux de Paris, il fait fortune dans la pharmacie, il innove dans le journalisme en tant que précurseur de la publicité médicale et assurera ainsi sa fortune.  Il dirige de main de maître l’Opéra de Paris, rue Le Peletier de 1831 à 1835.  Il séduira aussi Rachel, la plus grande tragédienne du Théâtre-Français de l’époque.

Après avoir commencé un parcours de médecin hospitalier, le docteur Véron installe son cabinet médical rue Caumartin en 1824. Cette activité ne l’enchante guère. A proximité de son cabinet se trouve la pharmacie Regnauld qui fabrique une pâte pectorale réputée. A la mort du pharmacien Regnauld, Louis Véron crée en 1826 avec le successeur du pharmacien, une société de commerce pour la confection et le débit de cette pate pectorale. Pour lancer son affaire, il fait publier des encarts publicitaires dans la presse vantant les mérites de son produit. Cette démarche novatrice contribuera au succès de la pâte pectorale et fera la fortune du docteur Véron. Mais la médecine et la pharmacie l’intéressent moins que les arts. Il se lance dans le journalisme. Il assure la rédaction du feuilleton des théâtres au journal Le Messager des Chambres. Il publie en 1828, une Etude minutieuse de la situation financière des théâtres. La même année, Il fonde La Revue de Paris où il s’entoure de prestigieux collaborateurs tels que Jules Janin, Sainte-Beuve, Mérimée, George Sand, Alfred de Vigny, Victor Hugo. Le succès est immédiat. En 1834, il achète la Revue des Deux Mondes.

L’Opéra, rue Lepeltier .

Les relations qu’il entretient avec le monde artistique lui permettent d’être nommé à la tête de l’Opéra le 28 février 1831. A l’époque l’Opéra installé rue Le Peletier, est en déficit d’exploitation d’environ 1 million de francs. La monarchie cherchait un entrepreneur pour assainir les finances ce qui est clairement mentionné dans le cahier des charges de l’époque « L’Administration de l’Académie Royale de Musique sera confiée à un Directeur-Entrepreneur qui l’exploitera pendant six ans à ses risques et périls et fortune…. ». Le docteur Véron releva le défi en commençant par rénover la salle Le Peletier et en commandant de nouveaux spectacles. La création de Robert le Diable, opéra de Meyerber sur un livret de Scribe et Delavigne inaugure le 21 novembre 1831, son administration, ce sera un immense succès. Succès qui se poursuivra avec un ballet romantique La Sylphide dont la chorégraphie est commandée à Taglioni et qui sera donné le 12 mars 1832. Il commandite aussi La Juive (création 23 février 1835) sur une musique de Ludovic Halévy et un livret de Scribe.

Docteur, je vous assure que je ne suis pas aussi malade que vous le dîtes !

Rachel, Arsène Houssaye et le Docteur Véron .

Le succès du docteur Véron et son physique ingrat en font un sujet de choix pour les caricaturistes de l’époque et ils ne l’épargneront pas. En 1835 à 37 ans, il quitte son poste de Directeur de l’Opéra. En 1838, il acquiert des parts du Constitutionnel dont il achète la totalité en 1844 et qui prendra fait et cause pour le Prince Napoléon en 1848. C’est dans ce journal que paraîtra en feuilleton le Juif errant d’Eugène Sue. Le docteur Véron est alors au faîte de sa puissance et sa salle à manger devient l’une des tables gastronomiques les plus prisées de la capitale. En 1852, il devient député de Sceaux.

En 1853 parait en cinq volumes, la première édition de son ouvrage, Les mémoires d’un bourgeois de Paris, où il raconte les différents épisodes de sa riche existence. Ces chroniques fourmillent d’anecdotes sur de multiples sujets et de nombreux personnages politiques. Elles renseignent aussi sur la mode, la gastronomie, les arts, la presse, les maisons de jeu… et donnent un aperçu vivant de la vie intellectuelle et politique parisienne au milieu du XIXe siècle dont le docteur Louis Véron fut un des animateurs.

Nous poursuivons nos échanges avec Histoires de Paris qui a aussi consacré une page à Louis Véron.

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VERON (Docteur L.). Mémoires d’un bourgeois de Paris. Paris, Librairie nouvelle, 1856. Cinq volumes petit in-12 (16,5 cm x 10,5 cm), XII-330-399-387-421-379 pp.

1/2 chagrin rouge. Dos à cinq nerfs, caissons décorés, titres dorés. Coins usés. Quelques rousseurs.

Mémoires parisiennes contenant de multiples anecdotes et portraits de célébrités politiques littéraires artistiques et médicales de la Monarchie de Juillet au début du second Empire.

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BINET (Docteur M.-E.). Le Docteur Véron. Un médecin pas ordinaire. Paris, Albin Michel, 1946. Un volume in-8 (20 cm x 13 cm), 323 pp.

En couverture portrait du docteur Véron par Lévy-Dhurmer. Illustré de nombreuses reproductions en noir et blanc hors texte.

Broché.

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