Sur ce blog, nous avons déjà présenté un ouvrage d’Ambroise Tardieu : Dictionnaire iconographique des parisiens. Aujourd’hui nous nous intéressons à un monument emblématique parisien, la colonne Vendôme. Au moment de la rédaction de son ouvrage, Ambroise Tardieu était sans doute loin d’imaginer que les Communards l’abattraient comme symbole. Pour les destructions de la Commune, voir les pages suivantes : Paris sous la Commune et Les ruines de Paris et de ses environs.
La colonne Vendôme est érigée par Napoléon Ier pour commémorer la bataille d’Austerlitz. Elle reçut successivement plusieurs noms : Colonne d’Austerlitz, Colonne de la Victoire, Colonne de la Grande Armée, aujourd’hui nous la connaissons sous le nom de Colonne Vendôme puisqu’elle est érigée sur la place du même nom.
Inspirée de la colonne trajane romaine, la colonne Vendôme est en bronze, haute de 44 mètres avec un diamètre de 3,60 mètres, elle est surmontée d’une statue de Napoléon Ier. Elle est recouverte d’un parement réalisé avec le bronze de canons pris aux armées russes et autrichiennes, notamment à la bataille d’Austerlitz. Elle est décoré de bas-relief représentant des trophées et des scènes de bataille s’enroulant en spirale jusqu’au sommet de la colonne. La statue au sommet de l’édifice changea au cours du temps. La première représentant Napoléon en César est l’oeuvre du sculpteur Antoine-Denis Chaudet. Placée au sommet de la colonne en 1810, elle fut descendue en 1814 et fondue en 1818. Sous la monarchie de Juillet, une nouvelle statue de l’empereur oeuvre de Charles Emile Seurre, fut dressée au sommet de la colonne en 1833. Napoléon III la fait remplacer en 1863 par une copie de la première statue qui est réalisée par le sculpteur Auguste Dumont.
Le peintre Gustave Courbet adresse une pétition au gouvernement de Défense nationale le 14 septembre 1870 demandant « à déboulonner la colonne…. ». La colonne sera abattue le 16 mai 1871. Ce qui entraînera sa reconstruction aux frais du peintre sur ordre du nouveau président de la République le maréchal de Mac-Mahon en mai 1873. La reconstruction de la colonne s’achève en 1875. Courbet décède le 31 décembre 1877 à la veille d’honorer la première traite à payer.
Dans son ouvrage Ambroise Tardieu nous décrit le monument comme la Colonne de la Grande Armée d’Austerlitz ou de la Victoire. Dans l’avertissement, il nous présente son propos : » La Colonne de la Grande Armée, ce monument impérissable de la gloire des soldats français, était peu connue dans tous ses détails….Les bas-reliefs, au nombre de quatre-vingts, représentent, dans une suite de belles compositions, tous les faits importants de l’étonnante campagne de 1805, depuis la levée du camp de Boulogne, jusqu’à la paix de Presbourg. J’ai pensé qu’il serait agréable aux nombreux admirateurs de notre gloire nationale, et aux braves qui l’ont élevée à un si haut degré, de posséder une description exacte du seul monument érigé à la Grande Armée par son illustre chef. «
Ambroise Tardieu nous présente tout d’abord l’histoire de la construction de l’édifice puis commente tous les bas-reliefs et éléments de la statue présentés en trente-huit planches donnant à voir la Colonne comme elle était à l’origine notamment avec la statue de Napoléon que la Restauration avait fait fondre pour effacer le souvenir d’un régime honni par les monarchistes.
Une amusante annotation en fin d’ouvrage mentionne son achat sur les quais le 22 Mai 1881.
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TARDIEU (Ambroise). La Colonne de la Grande Armée. Monument triomphal érigé en bronze, sur la place Vendôme de Paris. Description, accompagnée de 36 planches représentant la vue générale, les médailles, piédestaux, bas-reliefs et statue dont se compose ce monument. Paris, Ambroise Tardieu, 1822. Un volume in-4 (30 cm x 22 cm), 75 pp. (Texte, histoire et description des planches), 38 planches.
La page de titre annonce 36 planches, notre exemplaire en contient 38 qui sont d’aileurs décrites pour les deux supplémentaires (p.74) dans l’ouvrage. L’ensemble est imprimé sur papier fort.
Dans sa reliure d’époque, 1/2 basane à coins d’époque, dos décoré, pièce de titre. Un manque à une coiffe, coins émoussés. Quelques rousseurs.
Intéressant exemplaire dans son édition originale à la gloire de la Grande Armée.
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