MANUEL (Pierre). La police de Paris dévoilée.

Pierre-Louis Manuel (1751-1793) est un écrivain et homme politique, il mourut guillotiné en 1793.

Singulier parcours que le sien. Destiné à la prêtrise, il suit des études au grand séminaire de Sens puis entre dans la congrégation enseignante de la Doctrine chrétienne. Il renonce à la prêtrise et part à Paris en 1775. Répétiteur dans un collège parisien, il publie quelques ouvrages sous le manteau. Il est d’ailleurs écroué à la Bastille quelques semaines en 1786 pour ses productions clandestines. Il participe aux premiers événements révolutionnaires et devient membre de la municipalité provisoire de Paris en tant qu’administrateur de la police, du département de la librairie, des spectacles et attributions accessoires. Autant de domaines qu’il connaissait particulièrement bien du fait de son passé de littérateur ayant eu affaire à l’administration policière de l’Ancien Régime. Il était par ailleurs soupçonné d’être un des espions salariés par la police de Paris avant la Révolution.

En septembre 1791, il est élu procureur syndic de la municipalité de Paris, responsable de l’exécution des lois et arrêtés.

Bras droit de Pétion (Chef de file des Jacobins et maire de Paris du 14 novembre 1791 au 20 septembre 1792), il est l’un des instigateurs de la journée du 20 juin 1792.

Chargé par le conseil général de l’Assemblé d’assurer la tranquillité du Temple le 3 septembre 1792, son rôle dans les massacres de Septembre  est ambigu.

Elu à la Convention nationale, comme député de la Seine, il est nommé commissaire chargé de rendre compte de l’état de la ville de Paris, puis suppléant au Comité d’instruction publique.

Il commence par prendre la défense du roi ce qui provoque son exclusion du Club des Jacobins. Néanmoins, il vote la culpabilité du souverain et puis se prononce pour sa détention dans un fort ailleurs qu’à Paris, puis la déportation. La peine de mort du roi prononcé, il envoya sa lettre de démission.

Il se retire après dans sa ville natale (Montargis). Il est arrêté le 20 août 1793. Transféré à Paris, à la prison de l’Abbaye, il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire. Condamné à la peine de mort pour avoir voulu sauver le roi et coupable de conspiration contre la République, il est guillotiné le 24 brumaire an II (14 novembre 1793).

Manuel IIIManuel XIIISa position d’administrateur de la police et du département de la librairie au sein de la municipalité puis de la Commune, lui donne accès à de nombreux documents et informations lui permettant de rédiger ce que l’on peut considérer comme son ouvrage le plus important : La Police de Paris dévoilée. Cet ouvrage est une charge contre l’Ancien régime et sa police. Le passé mouvementé de l’auteur lui donnait toutes les raisons de régler quelques comptes.

Dans ce livre, l’auteur  passe en revue toutes les activités policières (Police sur la librairie, pouvoir des Ministres sur les Lieutenans de police, police sur les gens de Manuel XImanuel Xlettres, sur les libelles, sur les censeurs royaux, sur les espions, sur les commissaires, sur les prêtres, sur les filles, sur le commerces des blés, sur les comédiens, sur les maisons de force, sur les jeux, police sur les Français réfugiés à Londres, police municipale….).

L’ouvrage rencontra un réel succès dans le contexte révolutionnaire. Il est un précieux témoignage de la situation de l’époque et des mutations mises en place par la nouvelle organisation politique.

Manuel V

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Manuel IManuel IIMANUEL(Pierre).  La police de Paris dévoilée. Paris, Garnery, Strasbourg, Treuttel, Londres, de Boffe, l’an second de la Liberté. Deux volumes in-8 (19,5 cm x 13 cm), 11-402-(2-table des matières)-(1-errata)-330-(3-catalogue du libraire) pp.

Manuel IVTome I : Un frontispice, 3 tableaux dépliants :   Etat de la Saline et du Poisson d’Eau douce, des légumes et Epiceries destinés à l’approvisionnement du Carême de 1787, comparé avec les quantités de 1786, Epiceries, Légumes secs.

Tome II : 2 tableaux dépliants : Etat des personnes détenues, d’ordre du Roi, dans la maison de Mareville en 1788, Noms des personnes détenues.

1/2 reliure d’époque à petits coins. Dos lisses ornés de filets dorés. Pièces de titre et de tomaison verte. Coiffes usées, quelques menus défauts.

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