Pour la dernière présentation d’un livre avant le salon du livre rare qui se tiendra au Grand-Palais du 18 au 20 septembre, un ouvrage unique, d’une édition particulièrement soignée, réalisée par la Société des Amis du Livre.
La Société des Amis des Livres fut officiellement créée en 1880. Eugène Paillet magistrat en fut élu Président et Henri Béraldi lui succéda en 1901. Elle est composée de 50 membres titulaires et de 25 membres correspondants. Elle a rassemblé pendant de longues années la fine fleur du monde bibliophilique français. Cette société avait pour but : « de publier des livres avec ou sans illustration qui, par leur exécution typographique ou par les choix artistiques soient un encouragement aux peintres et aux graveurs aussi bien qu’un motif d’émulation pour les imprimeurs français «
Les Contes parisiens du second Empire répondent parfaitement à cet objectif.
En 1866, pour se divertir entre deux répétitions d’opérettes ou deux projets de comédie, Meilhac du 13 janvier au 8 septembre donne à ce journal mondain qui s’appelle, lui aussi, la Vie parisienne, une douzaine de contes signés H…ou H…off. Evidemment, il n’attache à ces menus propos nulle importance
La Société des Amis des Livres, qui le compta parmi ses membres, est moins négligente : elle a pieusement glané quelques-uns de ces récits. » Il a écrit là une psychologie et une morale de l’amour, à Paris, pendant la seconde moitié du XIXe siècle ; psychologie pénétrante, morale honnête et solide, oui vraiment, d’un homme qui, par un singulier privilège, à la souriante expérience de cette vie parisienne, à l’habitude familière du libertinage élégant, joignit toujours, au fond de soi, l’amour de l’amour… »
Henri Meilhac est restée dans les mémoires pour sa collaboration avec Ludovic Halévy rencontré en 1860. Cette collaboration donnera naissance aux plus célèbres opérettes de Jacques Offenbach dont la Belle Hélène (1864) La Vie parisienne (1866) La Grande duchesse de Gerolstein (1867) La Périchole (1868) et aussi Carmen de Georges Bizet (1875). Il signe également les livrets d’opérettes de Charles Lecocq et de Hervé.
Le duo compose aussi des vaudevilles et des comédies. La collaboration de Meilhac et d’Halevy cesse en 1881 mais elle était restée célèbre et fut justement remarquée dans le discours de réception d’Henri Lavedan à l’Académie française le 28 décembre 1899 « Meilhac improvisait la victoire, Halevy l’organisait. Mais c’était toujours la victoire ».
Meilhac publie également des pièces avec d’autres collaborateurs
Il fut élu à l’Académie française le 26 avril 1888 en remplacement d’Eugène Labiche. Le Théâtre succédait au Théâtre.
Les sociétés de bibliophiles savaient composer des ouvrages en choisissant avec soin auteur, sujet et illustrateur. Pierre Vidal doit à la Société des Amis des Livres son activité d’illustrateur. En effet, la première incursion du conservateur adjoint au département des estampes à la Bibliothèques Nationale a été pour l’ouvrage « Les cris de Paris » (1890) dont les notices furent rédigées par différents membres de la Société des Amis des Livres. Il a illustré d’autres ouvrages parisiens réputés tels, Paris qui consomme (1893) et Parisienne Idylle (1903) d’Emile Goudeau, La femme à Paris. Nos contemporaines d’Octave Uzanne (1894), La vie à Montmartre de Georges Montorgueil (1899).
Alors quand on a dans les mains probablement l’exemplaire de l’illustrateur des Contes parisiens du second Empire, on mesure particulièrement la qualité du travail fourni pour la réalisation de cet ouvrage de bibliophilie.
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MEILHAC (Henri). Contes Parisiens du Second Empire. Paris, Imprimé pour les Amis des Livres, 1904. Un volume (28 cm x 20 cm), XI-169 pp.
Illustrations de Pierre Vidal.
Un des 125 exemplaires numérotés sur Hollande.
Exemplaire enrichi de différents états des gravures. 18 gravures, et en comptant l’état définitif, 6 gravures en 2 états et 12 gravures en 3 états. Notre exemplaire comporte en plus 7 gravures en 2 états, non retenues, variantes de gravures retenues. Toutes les gravures sont notées au dos (1er état, 2e état, etc.) et signées en bas à droite au crayon par Pierre Vidal.
Les plats sont illustrés de deux aquarelles originales signées de Pierre Vidal, dans la même veine que les illustrations du livre sans que ce soit des reproductions d’illustrations de l’ouvrage.
En l’absence de nom à la justification, il nous paraît vraisemblable qu’il s’agit de l’exemplaire de l’illustrateur qu’il a enrichi de gravures et d’illustrations supplémentaires.
Plein vélin, une aquarelle signée par Pierre Vidal sur chacun des plats, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui (légèrement usé).
Magnifique exemplaire.
Si vous êtes intéressé par cet ouvrage, merci de nous écrire à : contact@paris-libris.com .
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