LEGRAND (H.). Plan de restitution. Paris en 1380. SPRINGER (A.). Paris au XIIIe siècle.

 

Les érudits du XIXe siècle se lançaient dans d’incroyables travaux, l’exemple en est donné par H.Legrand   qui a reconstitué le plan de Paris en 1380.

Les plans de Paris n’existent que d’une façon imparfaite pour les époques antérieures au XVIe siècle et ne se rencontrent que par portions disséminées dans les manuscrits ou dans certains tracés visuels, enfouis au milieu des archives. Il est donc précieux que des érudits reconstituent l’état de la ville en des périodes où aucun plan d’ensemble n’était dressé.

Le topographe ancien traçait le réseau des voies et des rues; sur ce réseau il relevait les édifices avec leur apparence. Quant aux maisons, il donnait à toutes le même aspect, sans se préoccuper ni de leur nombre, ni de leurs dimensions relatives.

Paris à l’époque de Charles V, c’est-à-dire après l’achèvement de l’enceinte qui porte le nom de ce prince. Cette époque précède les désastreuses années du règne de Charles VI. A partir de ce moment, les transformations vont se succéder avec plus de rapidité, à mesure que les libertés communales se développeront et permettront aux riches bourgeois, aux marchands, de faire montre de leurs épargnes, dans des demeures splendides qui exciteront l’enthousiasme naïf des chroniqueurs contemporains. C’est donc, comme pour la précédente époque de Philippe-Auguste, à la date de l’achèvement de la nouvelle enceinte et du château du Louvre, en 1380, que se place l’époque choisie pour ce plan cavalier.

Les écrits des premiers historiens de Paris, complétés par les rôles de la taille et surtout par les censiers, plans, registres et recueils d’ordonnances, fournissent en abondance des renseignements sur la topographie parisienne au XIVe siècle. Cette époque est le moment où les dénominations des rues, des quartiers et des régions commencent à prendre une certaine fixité. Les vieux quartiers de Paris n’ont pas sensiblement changé de forme, pour tout ce qui concerne le réseau des rues et même les limites des parcelles bâties. Pour se guider, on ne pouvait que nommer la rue par l’endroit où elle conduisait. La même rue se partageait souvent en tronçons plus court. Les petites rues n’eurent d’abord pas de nom ; c’est à cette époque que l’on commença à leur appliquer le nom de leurs habitants, ou des métiers qu’on y exerçait.

A l’époque où l’enceinte de Charles V vient d’être terminée, plusieurs palais se bâtissent et différents quartiers s’achèvent. Le pont Notre-Dame n’est pas encore reconstruit, et le passage du grand bras de la rivière s’effectue toujours par une passerelle en bois. C’est aussi vers ce temps que se déroule la vie brillante de l’Université, que les collèges s’établissent, et que les rues avoisinantes se remplissent de maisons ou d’hôtelleries, pour recevoir les étudiants. Tandis que quelques vieux hôtels demeurent encore, avec leur caractère particulier, comme d’irrécusables témoins du passé, on voit, dans la Cité et dans la Ville, les grands îlots se partager en petites maisons.

Ce morcellement se comprend : au moment où il se fit, le revenu immobilier était tout, qu’il se présentât sous forme de loyer ou de cens ; le marchand et l’artisan étaient « en louaige » ou en censive. La bourgeoisie toutefois s’empressa d’acquérir, dès que les propriétaires terriers commencèrent à aliéner pour payer leur luxe. Les croisades avaient provoqué ce mouvement ; les guerres civiles et la résidence dans les villes le précipitèrent. On comprend que, un siècle après, la Ville ait pris un autre aspect : des quartiers nouveaux avaient recouvert les cultures et les marais ; l’ancienne enceinte était envahie par les maisons voisines, et se trouvait même démolie en certains endroits. Les collèges qui, en 1380, occupaient simplement les hôtels ou les maisons qui leur avaient été donnés, et se distinguaient à peine des autres îlots, devenaient des édifices à part, plus réguliers, munis chacun de sa chapelle plus ou moins monumentale.

Le lit de la Seine lui-même change d’aspect, soit à cause des érosions des eaux, soit par suite de la construction des ponts, des quais ou des têtes de ponts.

La Seine et la Bièvre faisaient tourner un grand nombre de moulins à eau, bâtis sur les ponts ou sur des bateaux destinés à cet usage et amarrés en pleine rivière. Tout autour des enceintes, et sur tous les points culminants, naturels ou artificiels, qui avoisinent les faubourgs, et qu’à Paris on a toujours appelés buttes, on aperçoit une multitude de moulins à vent, notamment à la butte Montmartre. Tous ces moulins servaient à l’approvisionnement de Paris.

A l’époque de Charles V, et plus particulièrement au moment précis où s’acheva l’enceinte que ce roi avait entreprise, et dans laquelle il fit entrer la Bastille, les faubourgs qu’il y renferma avaient déjà pris une certaine extension, après avoir beaucoup souffert de l’état d’anarchie d’où Paris et la France venaient de sortir.

Sur la rive gauche, l’enceinte demeura ce qu’elle était sous Philippe-Auguste; mais, sur la rive droite, des bourgs fort importants s’étaient formés, et, aussi bien pour protéger ces habitations nouvelles contre les attaques d’un ennemi qu’il pressentait, et qui se déchaîna contre Paris dans le siècle suivant, que pour mieux assurer la rentrée de ses revenus, le roi éleva la muraille qui porte son nom et qui embrasse dans ses limites le Temple et Saint-Martin-des-Champs. Il laissa au dehors, comme une défense, cette ceinture de marais qui commençait à Saint Antoine et venait finir à Chaillot, après avoir reçu et utilisé toutes les eaux qui descendaient des versants de Belleville et de Ménilmontant. C’est au-delà de cette dépression bien marquée que s’élèvent les couvents de Saint-Laurent et de Saint-Lazare, avec leurs immenses cultures, et que, plus loin, se découvre le monastère de Montmartre.

Les agrandissements se sont dirigés toujours vers le nord, côté consacré au commerce et à l’industrie. Sur la rive gauche, les accroissements sont moins importants.

Ce plan comporte une importante notice explicative sur les modalités de sa reconstitution et une table fournie des légendes des lieux-dits, édifices et rues pour La Cité, L’Université, La Ville, Les Faubourgs en mentionnant les lieux et édifices remarquables et les rues.

Un érudit allemand, A.Springer nous plonge quant à lui dans le Paris du XIIe siècle. Ce siècle qui s’ouvre avec Philippe Auguste (1165-1223)) se poursuit avec Saint Louis (1214-1270) et s’achève sous Philippe le Bel (1268-1314) a vu la féodalité se briser, le royaume se constituer, la royauté s’émanciper et les institutions se dessiner et se développer. Tour à tour l’auteur recense les sources lui permettant de reconstituer le Paris du XIIIe siècle, présente la situation de la capitale à cette époque avec l’état de sa population et de ses rues, sa division en trois parties (La Cité, le quartier de l’Université, La rive droite, la Ville), décrit les habitations leur intérieur, leur mobilier, s’attarde sur les conditions de vie, les foires et les marchés, leur approvisionnement,  les métiers et leur organisation, les fêtes et les spectacles, la littérature et les bibliothèques, etc…

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LEGRAND (H.). Histoire Générale de Paris. Plans de restitution. Paris en 1380.  Paris, Imprimerie Impériale, 1868. Un volume in-folio (35 cm x 25 cm), Texte (81 pp) et 2 plans de restitution sous portefeuille.

Broché sous emboîtage en percaline verte de l’éditeur aux armes de la ville de Paris.

Deux volumes (Un volume de texte sous couverture cartonnée) et un portefeuille contenant :  Paris en 1380 (Plan de restitution sous format in plano) et Paris en 1380 (Plan de renvoi).

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SPRINGER (A.). Paris au treizième siècle. Traduit librement de l’Allemand avec introduction et notes par un membre de l’Edilité parisienne. Paris, Auguste Aubry l’un des librairies de la société des bibliophiles françois, 1860. Un volume in-12 (18,5 cm x 12,5 cm), XX-175 pp.

Un des 370 exemplaires sur papier vergé, non justifié.

Demi-chagrin, dos à cinq nerfs, titre doré, tête dorée.

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