Aujourd’hui un livre édité par Les Bibliophiles du Palais. Nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter des ouvrages de cette société de bibliophiles fondée en 1923 avec Cité. Nef de Paris de Suarès, illustré par Daragnès, Music-Hall de Léon-Paul Fargue, Puissances de Paris de Jules Romains, illustré par André Lhote .
Avec Paris de Julien Green, illustré par Jean-William Hanoteau, les Bibliophiles du Palais poursuivent leur élégant travail éditorial avec une sélection pointue d’auteurs et d’illustrateurs.
Julien Green, c’est l’américain de Paris. Il naît dans la capitale en 1900 de parents américains installés en France depuis 1893. Il s’engage en 1917 dans le Service des ambulances américains, puis est détaché en 1918 dans l’artillerie française en tant que sous lieutenant, il servira en Italie. Démobilisé en mars 1919, il se rend en Amérique et achève ses études universitaires à l’Université de Virginie, où il écrit son premier livre en anglais. Rentré à Paris en 1922, il s’essaie à la peinture mais il commence aussi à écrire en français et publie son premier ouvrage en 1924 (Pamphlet contre les catholiques de France) sous le pseudonyme de Théophile Delaporte. Il fréquente à cette époque tout le milieu littéraire parisien. En 1940, après la défaite française, il retourne aux USA. Mobilisé en 1942, il sert à New York au Bureau Américain de l’Information de guerre. Il obtient le Prix Harper pour Memories of happy day en 1942. Il revient à Paris en 1945. Il est élu à l’Académie française le 3 juin 1971 au fauteuil de François Mauriac, il est alors le premier étranger intégrant l’Académie dont il se déclare démissionnaire en 1996 mais son fauteuil ne sera remplacé qu’après son décès en 1998. Il est un des rares auteurs à avoir été publiés dans la Pléiade de son vivant.
Les ouvrages de ce catholique pratiquant traitent principalement des problèmes de foi et de religion ainsi que de l’hypocrisie qui leur est liée. Julien Green est surtout célèbre pour son journal qui couvre la période de 1919 à 1998 où l’on découvre la scène artistique et littéraire à Paris pendant près de 80 ans.
Outre ses quelques séjours aux USA, Julien Green, a toujours résidé dans la capitale. Dans son ouvrage, Paris, il nous propose une déambulation au long des rues.
» J’ai bien des fois rêvé d’écrire sur Paris un livre qui fût comme une grande promenade sans but où l’on ne trouve rien de ce qu’on cherche, mais bien des choses qu’on ne cherchait pas. C’est même la seule façon dont je me sente capable d’aborder un sujet qui me décourage autant qu’il m’attire. Et tout d’abord, il me semble que je ne dirais mot des grands monuments et de tous les endroits où l’on s’attendrait à une description en règle. Pour les avoir trop regardées peut-être, je ne vois plus les gloires architecturales de Paris avec toute la liberté d’esprit nécessaire. prévenu contre ou pour chacune d’elles, j’ai pris parti, je suis injuste. J’ai mille fois souhaité la Tour Eiffel au fond de l’eau il me plairait d’apprendre que les deux Palais, grand et petit, qui déshonorent le Cours La Reine ont disparu dans la nuit. Mes préférences vont aux vieilles pierres, je ne le cache pas, mais je pleurerais d’ennui s’il me fallait écrire une page sur l’hôtel des Invalides, parce que l’aimant comme je fais, je ne saurais vraiment qu’en dire. De même, je resterais muet devant Notre-Dame, retenu de parler, sans doute, par la honte ce que je m’entendrais dire, et j’admire sans l’envier le courage de ceux que leur suffisance ou leur génie lance à l’assaut d’un tel monstre; pour ma part, j’aime mieux me taire, et Notre-Dame demeure pour moi Notre-Dame, un point, c’est tout. A mes yeux Paris restera le décor d’un roman que personne n’écrira jamais… »
Au gré de sa plume nous découvrons son Paris : Passy, Saint-Julien-le-Pauvre, Les hauteurs du seizième, Une ville secrète, Le Palais-Royal, A Notre-Dame, Paris des escaliers, Le Val de Grâce, La vilaine école (l’école de médecine à l’angle de la rue des Saints-Pères et de la rue Jacob), Le cloître des Billettes, Le Trocadéro parle, Musées, rues, saisons, visages, Paris enchanté, Cris perdus, Paysage parisien, Ecoute, bûcheron…, La ville sur la ville, Inventaire du futur.
Les lithographies colorées de Jean-William Hanoteau rythme la promenade de l’écrivain.
Jean-William Hanoteau né en 1937, est le fils du journaliste-écrivain, Guillaume Hanoteau. Il commence par étudier l’architecture et exercera la profession d’architecte jusque dans les années 75, il se consacrera après uniquement à la peinture. Dès l’âge de 25 ans, il expose, ce qu’il fera tout au long de sa carrière à un rythme soutenu. Il voyage en France et à l’étranger en Irlande, Italie, Espagne, Maroc, Tunisie, Grèce…autant de régions et de pays qui nourrissent son oeuvre de peintre paysagiste.
_________________________________
GREEN (Julien). Paris. Paris, Les Bibliophiles du Palais, 1983. Un volume in-folio (38,5 cm x 29,5 cm), 84 pp.
Lithographies originales de J.-W.Hanoteau
Un des 180 exemplaires numérotés, réservés aux Sociétaires (notre exemplaire numéroté et nominatif), signé par J.-W.Hanoteau.
En feuilles, sous couverture rempliée, emboîtage et étui.
Bel exemplaire en parfait état.
Vendu .
Pour consulter nos bibliographies c’est là .
Laisser un commentaire