Pour la première fois dans ce blog nous allons vous présenter quelques cartes postales. Nous avons évoqué la Commune dans une page précédente avec Paris et ses ruines et nous continuons aujourd’hui avec un épisode de la semaine sanglante (21 mai-28 mai 1871), le massacre des otages rue Haxo (Paris XXe).
Les développements techniques de la photographie vont assurer une large diffusion des scènes de destruction suite aux bombardements et aux incendies dont Paris et sa proche banlieue vont particulièrement souffrir. C’est aussi l’occasion pour les éditeurs de ces documents de rendre compte de certains épisodes, cela va être le cas avec les quelques cartes postales que nous vous présentons qui gardent le souvenir d’un épisode particulièrement cruel. Avant de s’attarder sur la rue Haxo, nous allons rappeler rapidement la chronologie de la semaine qui fut qualifiée de sanglante et qui vit la fin de la Commune.
Le 21 mai, les troupes versaillaises occupent Auteuil et Passy tandis que se déroule la dernière réunion du Conseil de la Commune. Le 22 mai, les Versaillais occupent les 15e et 16e arrondissements, les portes d’Auteuil, de Passy, de Sèvres et de Versailles. Les combattants de la Commune se replient dans leur quartier pour assurer leur défense. Des barricades sont édifiés rue Auber, du Faubourg Montmartre, de Notre Dame de Lorette et à La Chapelle, à la Bastille, aux Buttes Chaumont, boulevard Saint Michel….Des combats ont lieu place Clichy et aux Batignolles. En fin de journée les Versaillais sont à la gare Saint Lazare, à l’Ecole militaire et occupent l’Elysée. Le 23 mai. Le Comité de salut public et le Comité central de la Garde nationale font placarder à l’attention des soldats versaillais, des appels à la fraternisation. Les combats cessent aux Batignoles et la butte Montmartre abandonne le combat. Les premières exécutions commencent. Les combats se poursuivent à la Butte-aux-Cailles, au Panthéon et à la gare de l’Est. Les Versaillais occupent l’Opéra, le faubourg Montmartre et la Concorde. C’est le début des grands incendies qui vont ravager les principaux monuments parisiens. Les incendies se poursuivent et touchent aussi des immeubles d’habitations notamment sur la rive gauche. Les dirigeants communards évacuent et font incendier l’Hôtel de Ville, la Préfecture de police, le Palais de Justice. Les Versaillais attaquent le quartier latin et exécuteront ses défenseurs le soir rue Saint Jacques. A la prison de la Roquette, les communards exécutent l’archevêque de Paris Mgr Darboy et cinq autres otages. Les communards tiennent encore le 9e, le 12e , le 19e et le 20e arrondissements. 26 mai. Massacre des otages rue Haxo (voir ci-après). Massacre de communards au Panthéon. Le faubourg Saint Antoine est investi par les Versaillais. Les communards se replient autour du canal de l’Ourcq, du bassin de la Villette, du canal Saint Martin, du boulevard Richard-Lenoir, de la rue du Faubourg Saint Antoine. 27 mai. Combat dans le cimetière du père Lachaise. 147 communards sont fusillés au mur des Fédérés. 28 mai Les combats se poursuivent dans Belleville. Les Versaillais s’emparent de la dernière barricade des communards. 29 mai le fort de Vincennes se rend. Les officiers seront fusillés. Les victimes des combats et des exécutions seront particulièrement nombreuses. En 1876, un journaliste Prosper Lissagaray raconte que la ville de Paris paye l’inhumation de 17.000 cadavres. Il estime à 20.000 personnes le nombre de fusillés. La répression fut terrible, les arrestations nombreuses et les exécutions se poursuivront encore après la chute de la Commune.
La rue Haxo a été ouverte en 1834 sur l’emplacement d’une allée de l’ancien parc du château de Ménilmontant. La villa des Otages portait en 1860, le nom de Cité de Vincennes. C’était un ancien café-concert déserté pendant la guerre de 1870 et dans lequel les Fédérés installèrent leurs derniers postes de commandement à la fin de la Commune.
Le 5 avril 1871 la Commune publie un décret : « Toutes personnes prévenues de complicité avec le gouvernement de Versailles seront les otages du peuple de Paris…Toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera sur le champ, suivie de l’exécution d’un nombre triple d’otage retenus… » Cette disposition soulève l’indignation y compris chez les communards eux-mêmes. Peu après la Commune propose l’échange de l’archevêque de Paris Monseigneur Darboy, contre le révolutionnaire Auguste Blanqui retenu prisonnier à Versailles. Suite au refus du gouvernement Thiers, la Commune propose de libérer les soixante-quatorze otages qu’elle détenait contre la libération du seul Blanqui. Thiers refuse à nouveau la proposition. La Commune temporise encore et ce n’est que le 24 mai que l’ordre d’exécution de six otages est donné, l’archevêque de Paris, Mgr Darboy, l’abbé Deguerry, trois jésuites et le président de la cour d’appel de Paris sont exécutés le 24 mai dans la cour de la Roquette.
Le 26 mai vers six heures, un groupe de gendarmes, ecclésiastiques, civils arrive rue Haxo, encadré dans un détachement commandé par le colonel fédéré Emile Gois. Ils viennent de la Roquette.
Le bruit se répand que ce sont des otages et qu’ils vont mourir. 36 gendarmes pris le 18 mars à Belleville et à Montmartre, 11 jésuites, religieux, prêtre, et des civils que l’on suppose être des mouchards. La foule grossit, apostrophe les otages et les pousse vers une sorte de tranchée creusée devant un mur.
Certains membres de la Commune tente de retarder l’exécution. L’assassinat de l’abbé Planchat (fondateur du patronage de Charonne) par une jeune fille de 18 ans déclenche le massacre et tous les otages furent fusillés par un peloton d’exécution avec l’assentiment de la population présente. Les corps des fusillés furent jetés dans une fosse commune du cimetière de Belleville tout proche.
En 1872 les Jésuites achetèrent cet endroit. Ils ont reconstitué dans un pavillon, les cellules où les cinq pères jésuites avaient été enfermés à la prison de la Roquette avec les matériaux achetés lors de la démolition de cette prison en 1899.
Le 29 janvier 1916, les bombes d’un zeppelin allemand font vingt-six morts à Belleville et à Ménilmontant. La plus violente explosion eut lieu rue Haxo. Le mur des otages fut en partie écroulé, aujourd’hui il reste toutefois visible au fond de l’impasse des Otages. En revanche, les reconstitutions, édifiées par les jésuites pour commémorer le souvenir de leurs frères, furent détruites.
Les cartes postales assurent la démocratisation de la photographie. Un marseillais Dominique Piazza est le premier à commercialiser en 1891 des cartes comportant une reproduction de cliché photographique. Cependant le coût des cartes photographiques imprimées reste élevé. En 1897, l’imprimeur Neurdein va éditer des cartes pour chaque grande ville française. La carte postale française va alors connaître un âge d’or jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle va s’emparer de multiples sujets qu’elle fixe pour la postérité comme les événements marquants, les scènes de la vie quotidienne, les commerces, les principaux monuments….La carte postale devient aussi un moyen publicitaire pour de nombreuses activités. Les événements du Siège et de la Commune ont particulièrement marqué les esprits jusqu’au début de la Grande guerre. De multiples cartes postales furent éditées pour garder le souvenir des événements tragiques de la Commune. Nous vous proposons ci-après quelques exemplaires.
Nous poursuivons nos échanges avec le blog Histoires de Paris qui consacre aussi une page aux événements de la rue Haxo.
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85 Rue Haxo. 12 cartes postales.
Rue Haxo, 85. Entrée de la Villa des Otages où fut établi un secteur de la Commune en 1871.
Village des Otages, rue Haxo 85 (XXe). Ancienne cité de Vincennes où fut établi le 2e secteur de la Commune. Les Fédérés y fusillières les Otages le 26 mai 1871.
Paris-Villa des Otages-Rue Haxo (XXe). Dans cette propriété était établi le 2e Secteur de la Commune, les Otages furent fusillés par les Fédérés, le long de ce mur le 26 Mai 1871.
26 Mai 1871-(85 Haxo)-Malgré les oppositions de Felix Pyat et de Varlin, la foule furieuse massacre les otages.
Villa des Otages-Secteur de la Commune en 1871. Balcon d’où fut donné l’ordre de fusiller les 52 Otages amenés de la Roquette.
Rue Haxo 79-Vue du Parc et du mur des Otages.
Villa des Otages. Au fond à droite mur de l’exécution. A gauche, Statue du R.P.Olivaint.
Cellule des Otages, prisonniers à la Roquette et reconstituées rue Haxo avec les matériaux achetés lors de la démolition de cette prison.
Village des Otages. Plaques commémoratives à l’endroit où furent déposés les corps des P.-P. Olivaint, Couvert et de Bengy en attendant leur inhumation.
Villa des Otages, rue Haxo, 85-Chapelle du Patronage.
Paris sous la Commune 1870-1871. Monuments Histoirques, 85 rue Haxo. Villa des Otages. Cellules et Portes des Otages faits prisonniers à la Roquette et reconstituées rue Haxo d’après les matériaux achetés lors de la démolition de la Prison de la Roquette.
Journée du 26 Mai 1871. Rue Haxo n°85. Les Otages sont conduits au Mur pour y être fusillés.
Vendu .
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Les destructions de la Villette. 9 cartes postales.
Les greniers d’Abondance incendiés-Vue extérieure (1878-1871).
Les greniers d’Abondance incendiés-Vue intérieure (1870-1871).
Intérieur du Grenier d’Abondance.
Les docks de la Villette incendiés (1870-1871)
Usine J.Falch et Cie incendiée à la Villette (1870-1871)
Rotonde de la Barrière du Combat-Après la Révolution de 1871.
Paris après le Siège et la Commune. Les Docks de la Villette après le bombardement.
Les Docks de la Villette, Cuves à Pétrole éventrées par les obus.
La Villette.
Vendu .
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Barricades de la Commune et commémoration. 4 cartes postales.
Paris souvenir de l’année terrible 1870-71. Barricade de la Rue de Flandre (Salle de la Marseillaise). 18 mars 1871.
Souvenir de l’année terrible 1870-71. Barricade de la Chaussée Ménilmontant, 18 mars 1871.
Barricade de l’Hôtel de Ville.
Le mur des Fédérés un jour de manifestation.
Vendu .
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Destructions de la Commune. 6 cartes postales.
Paris, Boulevard Beaumarchais, après la Commune en 1871.
Pavillon Médicis (Tuileries) après la Commune.
Paris historique. Evénements de la Commune (1871). Le Palais Royal après l’incendie.
Paris. Porte St-Cloud, après la Commune en 1871.
Appartement du Prince impérial (Tuileries) après la Commune.
Rue Royale après la Commune en 1871.
Vendu .
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Retrouver des ouvrages sur la Commune de Paris sur le site de Paris-Libris, c’est ici .
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