DRUMONT (Edouard). Illustrations de Gaston COINDRE. Mon vieux Paris.

 

Avant la France juive, ses écrits antisémites et nationalistes, Edouard Drumont avait fait publier en 1878, son premier ouvrage, Mon vieux Paris. A cette période, nous étions loin des polémiques, des outrances et de la fureur qui accompagneront par la suite toute son existence.

Edouard Drumont (1844-1917) commence par travailler brièvement à l’Hôtel de Ville avant de se lancer dans le journalisme. Il collabore à divers journaux Le Bien public, l’Univers, Le Nain jaune, la Chronique illustrée, Le Gaulois, Le Petit Journal… et sera chroniqueur d’art à La Liberté de 1874 à 1886. Sa première œuvre littéraire est une pièce de théâtre : Je déjeune à midi (1875). Il prend la direction du Monde en 1886 et publie La France juive qui rencontre un considérable succès éditorial. Cette parution lui vaudra une lourde amende et quelques duels. En 1890, il fonde La Ligue nationale antisémitique de France et pour amplifier ses propos, il lance en 1892 La libre parole où il dénonce  notamment les acteurs du scandale de Panama. Il est élu député d’Alger en 1898 et à la chambre, il s’oppose à la révision du procès de Dreyfus, demande des poursuites contre Zola et réclame l’abrogation du décret Crémieux. En 1901, il lance le Comité national antijuif. Il est battu aux élections de 1902. Il reprend ensuite son métier de journaliste et d’écrivain. En 1915, il devient directeur du journal Le Peuple français.

Mon vieux Paris est un parcours commenté de la capitale, foisonnant de renseignements multiples puisés aux meilleures sources. Dans sa préface à la première édition (1878), il précise son propos « Ecrire un livre, même exact, sur Paris, c’est remplir un verre d’eau de la mer et vouloir par cet échantillon donner une idée de l’Océans. Que peut-on faire ? , Se promener dans Paris, se promener dans ses rues ou dans ses souvenirs, et c’est précisément ce que nous avons voulu faire » Et l’auteur nous invite à une déambulation nostalgique avec le regret des splendeurs disparues. Dans son avant- propos en date du 31 août 1893 de la nouvelle édition illustrée par Gaston Coindre, Edouard Drumont revient sur ses écrits militants qui ont provoqué polémiques et condamnations « Aujourd’hui, on ne fait plus la guerre civile à coups de fusils : on la fait à coups de plume ; et il faut tâcher de se servir de cette plume avec toute l’énergie dont on est capable. L’homme cependant, n’est pas fait pour toujours haïr. Ceux qui ont trouvé la France Juive un peu violente ne pourront adresser ce reproche à Mon Vieux Paris… » et  félicite son illustrateur «  J’espère que le public prendra le même plaisir que moi à regarder ces dessins d’une variété si heureuse et d’un pittoresque si original, où se révèle un goût d’artiste et le sentiment d’un Paris inconnu du vulgaire, d’un Paris intime et charmant, qui ne se livre tout entier qu’à ceux qui l’aiment réellement. «

Dans le premier volume de l’ouvrage, nous sommes en 1878, année d’Exposition universelle mais ce n’est pas de cette manifestation que nous aurons prochainement l’occasion d’évoquer, mais des formes commerciales anciennes dont Edouard Drumont fait la description. En la matière la tradition parisienne est longue. Les anciennes Halles tout d’abord, celles d’avant les pavillons Baltard, grouillantes de vie et de marchandises, puis les foires comme la foire Saint Germain, lieu unique « où l’on était sûr de trouver les derniers perfectionnements, apportés par chaque corps d’état dans son industrie spéciale, le rendez-vous annuel où les pays étrangers envoyaient ce qu’ils avaient de plus parfait et de plus recherché ». Les Expositions au Champ de Mars où se tenaient pour la première fois en 1798 une exposition de l’industrie. L’auteur aborde ensuite d’autres sujets avec : Les anciens plans de Paris, le premier historien de Paris, Gilles Corrozet, puis il déambule au long des rues, prétexte à raconter de multiples histoires.  Le propos se poursuit par une histoire de la prestigieuse Abbaye de Saint-Germain-des-prés avec ses moines lettrés qui firent le prestige du lieu, l’histoire de personnages oubliés, Scipion Sardini un financier italien de l’entourage de Catherine de Médicis et son bel hôtel du faubourg Saint Marcel, Ange Pitou, chanteur populaire dans le quartier des Halles et journaliste. Il évoque aussi les anciennes corporations d’Arts et Métiers, présente des Almanachs historiques, raconte les cafés et les restaurants et termine sa narration par l’histoire du cimetière des Saints-Innocents et des Catacombes

Dans le second volume, l’amertume de l’auteur transparaît dans son Avant-Propos en date du 31 octobre 1896 «  C’est que Paris est devenu la ville de l’Europe où la vie est la plus chère, et que Paris a perdu en même temps cette physionomie particulière qui en faisait une ville à part, une cité privilégiée, un séjour original et charmant, dont chacun subissait involontairement la mystérieuse séduction… » il continue néanmoins à décrire Paris et ses lieux emblématiques avec passion : Les Assemblées législatives, la chapelle expiatoire, le Palais royal, les Tuileries le jardin et les quartiers, les Invalides, les ruines du quai d’Orsay, les Champs-Elysées, Le Trocadéro, le Palais du roi de Rome, la construction du premier Hôtel de Ville, le budget de la ville il y a cent ans, le budget de la première Commune, Alexandre Lenoir et le Musée des Monuments français, l’Hôtel de Sens, Les Archives, Le cabinet du cardinal de Rohan, Le Jardin des plantes.

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DRUMONT (Edouard). Mon vieux Paris. 1ère et 2e série. Paris, Librairie Ernest Flammarion, sd (1893-1896). Deux volumes in-12 (18 cm x 12 cm), IV-XIX-384-XI-435 pp.

200 dessins de Gaston Coindre.

Demi-chagrin (A.Robin), dos à 4 nerfs, titres dorés. Couvertures conservées. Reliure légèrement frottée.

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DRUMONT (Edouard). Mon vieux Paris. 1ère et 2e série. Paris, Librairie Ernest Flammarion, sd (1893-1896). Deux volumes in-12 (18 cm x 12 cm), IV-XIX-384-XI-435 pp.

200 dessins de Gaston Coindre.

Brochés.

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