Charles-Louis PHILIPPE en son musée à Cérilly. Bubu de Montparnasse.

 

Si Lucien Descaves n’avait pas glissé dans son exemplaire de l’édition originale de Bubu de Montparnasse (1901), le carton d’invitation à l’inauguration (19 décembre 1937) du musée Charles-Louis Philippe à Cérilly, j’ignorerai encore l’existence de cette commune de l’Allier à proximité de la forêt de Tronçay.

Charles-Louis Philippe n’a jamais oublié ses origines provinciales et revenait régulièrement dans sa maison natale. Son père exerçait le métier de sabotier et avait installé son atelier dans une des pièces de la petite maison en bordure de la rue principale du village.

Depuis 1937, cette maison est devenue un musée.

Dans le souci de respecter l’authenticité des lieux, avec son mobilier d’époque, les pièces ont été aménagées pour permettre aux visiteurs de découvrir le parcours de l’écrivain, de son enfance campagnarde, en passant par le lycée de Moulins puis l’installation à Paris qui le mènera à fréquenter tous les artistes du début du 20e siècle. Ses objets personnels, ses manuscrits, sa bibliothèque, se découvrent dans les vitrines et les cadres répartis entre les différentes pièces.

Cette maison-musée discrète, à l’écart des grands sites touristiques mais dans une région préservée, mérite une visite. Dans un décor resté intact, elle évoque le souvenir d’un écrivain dont l’œuvre reflète toutes les transformations d’une époque.

Maison natale de Charles-Louis Philippe

5, rue Charles-Louis Philippe

03350 Cérilly

Tél. 04 70 67 52 00

Du 01/07 au 31/08/2020 tous les vendredis, samedis et dimanches de 15h à 18h.

Du 01/09 au 30/09/2020 tous les samedis et dimanches de 15hà 18h.

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Charles-Louis Philippe (1874-1909) a quitté son Allier natal pour des études qu’il ne poursuivra pas. Il devient modeste fonctionnaire auprès de la préfecture de la Seine.  Il commence par publier quelques textes dans La Revue blanche dont son roman Bubu de Montparnasse en 1901. D’autres suivront comme Le Père Perdrix en 1902 puis Marie Donnadieu (1904) et Croquignole (1906). Il se lie d’amitié avec Marguerite Audoux, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud et André Gide avec qui il fonde la NRF en 1908. Admiré par les plus grands écrivains de son époque, il disparaît jeune laissant une oeuvre inachevée.

Bubu de Montparnasse. 1905. Illustrations de Grandjouan.

Bubu de Montparnasse. 1924. Illustrations de Chas Laborde.

Il a écrit peu de romans mais un de ses titres a connu une large célébrité comme en témoigne les nombreuses éditions de Bubu de Montparnasse depuis sa première parution en 1901 aux Editions de la Revue Blanche.

Bubu de Montparnasse ce sont les personnages d’un Paris populaire et misérable qui forment une sorte de ménage à trois et dont on devine la déchéance prévisible de la jeune femme dès les premières pages : Berthe Méténier, 20 ans, fleuriste qui devient prostituée quand elle rencontre Maurice Bélu dit Bubu un apprenti ébéniste qui abandonne son métier  pour devenir proxénète, Pierre Hardy, jeune provincial monté à Paris et qui s’amourache de Berthe rencontrée sur le boulevard Sébastopol.

Berthe attrape la vérole, elle finit à l’hôpital.

Sans sa gagneuse, les temps sont difficiles pour Maurice qui manque d’argent. Il monte un braquage qui échoue et il est emprisonné.

Bubu de Montparnasse. 1929. Illustrations de Dunoyer de Segonzac.

Bubu de Montparnasse. 1958. Illustrations de Marquet.

Après l’hôpital, Berthe retourne sur le trottoir mais à son compte.

Pour supporter la situation, elle se rapproche de Pierre toujours prêt à l’aider. Mais Bubu libéré souhaite reprendre Berthe et elle n’aura pas d’autre choix que de le suivre et de se perdre.

Violence, pauvreté, condition misérable des femmes publiques et ravage de la syphilis apparaissent au long des pages et les personnages s’engluent dans une vie sordide à laquelle ils ne peuvent échapper.

Avec ses mots simples voire même ses répétitions, l’auteur recrée l’atmosphère particulière des faubourgs et ses personnages. Le talent de l’auteur nous permet d’en garder la mémoire.

Charles-Louis Philippe, fils d’un sabotier, est un enfant du peuple dont il connait la rudesse de l’univers. Il nous restitue le Paris populaire du début du XXe siècle dans sa cruelle réalité.

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PHILIPPE (Charles-Louis). Bubu de Montparnasse. Paris, Editions de la Revue Blanche, 1901. Un volume in-12 (19 cm x 12,5 cm), 225 pp.

Edition originale

Un envoi signé à Lucien Descaves.

Exemplaire truffé : Un article de presse (1937) sur la maison de Charles-Louis Philippe à Cérilly et le carton annonçant l’inauguration de son musée-bibliothèque dans sa maison natale le 19 décembre 1937.

1/2 reliure à la bradel. Pièce de titre. Couvertures conservées.

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PHILIPPE (Charles-Louis). Bubu de Montparnasse. Paris, Librairie universelle, 1905. Un volume in-12 (19,5 cm x 13,5 cm), 250 pp.

Première édition illustrée.

90 Illustrations de Grandjouan. En couleurs pour la couverture, en noir dans le texte.

1/2 reliure. Couverture illustrée conservée.

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PHILIPPE (Charles-Louis). Bubu de Montparnasse. Paris, Editions du Sagittaire, 1924. Un volume in-4 (25,5 cm x 19,5 cm), 124 pp.

Quinze aquarelles de Chas Laborde.

Un des quatre cent cinquante exemplaires numérotés sur vélin.

1/2 reliure (vélin/toile), pièce de titre. Couvertures conservées.

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PHILIPPE (Charles-Louis). Bubu de Montparnasse. Paris, imprimé sur les presses de Daragnès et édité par la Société lyonnaise Les XXX, 1929. Un volume in-4 (34 cm x 26 cm), 195 pp.

Eaux-fortes de André Dunoyer de Segonzac (67). 1 sur double page, 10 à pleine page, 56 in-texte.

Un des 90 exemplaires numérotés.

En feuilles sous emboîtage et étui.

Parfait état intérieur. Légers frottements à l’emboîtage.

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PHILIPPE (Charles-Louis). Bubu de Montparnasse. Paris, C.Coulet et A.Faure, imprimerie Daragnès, 1958. Un volume de suite (24,5 cm x 19,5 cm).

Une des trente cinq suites à part sur Papier japon nacré comportant les illustrations d’Albert Marquet (65).

En feuilles sous couverture et emboîtage.

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