Le dix-neuvième siècle voit l’explosion de la littérature sur le vieux Paris. Un lien se créé entre la transformation de la ville, le développement des études historiques lancées sous le second Empire et la généralisation de l’intérêt pour les bâtiments anciens. Cet intérêt provoque un mouvement de préservation qui nécessite au préalable un important travail d’inventaire.
L’invention du vieux Paris au dix-neuvième siècle constitue le fondement historique et culturel de la sauvegarde du patrimoine de la Capitale. Ce mouvement connaît plusieurs phases. Dans les années 1830, les contemporains ont une perception artistique du vieux Paris, de l’architecture, des bâtiments anciens de l’antiquité au XVIIIe siècle, sous le second Empire, ils retiennent une perception topographique reconstituant l’Histoire des lieux dénaturés ou supprimés depuis les travaux du baron Haussmann. A partir des années 1880, sous la IIIe République, l’approche historique, leg du second Empire, se trouve englobée dans une approche patrimoniale qui considère le vieux Paris comme une entité historique, archéologique, urbaine et artistique qui n’est plus seulement un objet d’étude mais une réalité à conserver.
Avec l’un des auteurs, Alfred de Champeaux (1833-1903), inspecteur des beaux-arts spécialiste des Arts décoratifs qui a été Directeur de la Bibliothèque de l’Union centrale des arts décoratifs et l’un des membres fondateurs du Musée des Arts décoratifs, ce mouvement de redécouverte du vieux Paris s’inscrit dans une balade au long des rues de la Capitale agrémentée de multiples références historiques.
Les illustrations de Lucien Gautier et notamment ses eaux-fortes originales hors texte offrent de magnifiques vues d’un Paris préservé des travaux du baron Haussmann et qui font partie de notre décor contemporain.
La table générales des gravures in-texte résume la promenade dans Paris proposée par les auteurs : Monument de la place des Nations, Le départ (Arc de triomphe de l’Etoile), Projet de décoration pour le couronnement de l’Arc de triomphe, cascade du palais du Trocadéro, Le Boeuf (Palais du Trocadero), Bateaux-mouches (La Noce), Flore (Groupe de Carpeaux au pavillon de Flore), le Génie des Arts (fronton du nouveau Louvre), les Bouquinistes, Séance de la Chambre, Rats de Bibliothèque, Bibliothèque de l’Ecole de droit, Ecole de médecine, le Mont-de-piété, la Marchande de volaille, La Marchande de berlingots, Le commissionnaire, Auditeurs d’un cours public, Marché aux chevaux, Hippodrome d’Auteuil, Le Pont-Neuf, Environs de Paris (Canotiers), Billancourt, le Vieux Bercy, Bercy pendant l’inondation, Pêcheurs à la ligne (Pont-Marie), Le Pêcheur à la ligne, Le Scieur de pierres, L’Hôtel de ville, Hôtel de la Valette, ancien hôtel Fieubet, Un cocher de fiacre, L’Opéra, Station de tramways, le Parc Monceaux, les Balayeurs (Place de l’Opéra), les Carrière d’Amérique, Montmartre.
Les dix gravures hors-texte de Lucien Gauthier offrent des vues saisissantes : Pont de l’Archevêché, L’Ecluse de la Monnaie, le Pont des Saints-Pères, La Place Maubert, La Rue du Haut-Pavé, Rue Galande, Rue Saint-Julien-le-Pauvre, Le Petit Bras de la Seine, Le Quai de Jemmapes, La Place du Châtelet et le Boulevard du Palais.
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CHAMPEAUX (A.de) & ADAM (F.-E). Grandes villes de France. Paris Pittoresque. Paris, J.Rouam, sd (1883). Un volume in-folio (44 cm x 31 cm), 80 pp.
10 grandes eaux-fortes originale de Lucien Gauthier. Nombreuses gravures in-texte.
Pleine percaline d’éditeur. Premier plat estampé d’un décor noir et or (très frais), tranches dorées.
Bon exemplaire.
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