Au cours de la semaine sanglante de la Commune (21 au 28 mai 1871) de nombreux bâtiments publics furent incendiés. L’avancée des troupes versaillaises dans sa reconquête de Paris s’accompagnent par les Communards, de destructions volontaires par le feu des lieux de pouvoir. Les destructions et incendies d’immeubles civils sont provoqués par les combats de rue et les tirs d’artillerie.
Ainsi successivement seront incendiés :
Le Ministère des finances (22 mai), Le Palais des Tuileries (nuit du 23-24 mai), Le Palais d’Orsay (nuit du 23-24 mai), Le Palais de la Légion d’honneur (23-24 mai), L’Hôtel de Ville, sa bibliothèque, Les archives de Paris et l’état-civil des parisiens disparaissent dans les flammes (24 mai), Le Palais de Justice (24 mai), Le Palais-Royal (24 mai), Les greniers d’abondance (25 mai), Les docks de la Villette (26 mai).
Plus de 200 édifices furent touchés par les flammes.
Pour la première fois un grand événement de l’histoire de France est couvert par des photographes descendus dans les rues pour fixer les grands moments de la Commune de Paris. Malgré les contraintes techniques des matériels de l’époque empêchant de capter le mouvement, ils photographient les barricades et les groupes d’insurgés et aussi les destructions multiples des bâtiments.
C’est surtout, une fois l’arrêt des combats qu’ils se déploient dans tout Paris et la région parisienne pour garder la trace des ruines de la Capitale et de ses proches abords formant ainsi des reportages quasi touristiques à destination des visiteurs de passage effarés devant ce spectacle. Les murs calcinés des bâtiments publics publics détruits fascinent et horrifient tout à la fois. Ils apparaissent comme le symbole de l’écroulement d’une civilisation.
C’est aussi une affaire très rentable pour la poignée de photographes capables de réaliser ces clichés sans parti pris car ils fixeront de multiples lieux saccagés tant par la Commune que par les Versaillais. Livres composés de tirages photographiques en édition de luxe ou en édition courante, cartes postales, chromos divers…sont régulièrement édités. Les photos gravés sont aussi reproduites dans de nombreux journaux. Nous avons déjà présenté deux ouvrages reproduisant des photos de l’époque : Les ruines de Paris et de ses
environs et Paris sous la Commune par un témoin fidèle la photographie
La photographie permettait de conserver la réalité de ces instants dont la IIIe République naissante allait rapidement effacer les traces.
L’album que nous vous proposons aujourd’hui est composé de tirages photographiques réalisés au lendemain des événements avant que le gouvernement ordonne rapidement la disparition des traces de ces affrontements sanglants et fasse reconstruire les édifices détruits. Ils sont signés P.L (P.Loubère) dont nous n’avons pu cerner l’activité. Si l’un de nos lecteurs connait ce photographe et nous communique quelques éléments bibliographiques le concernant, nous ajouterons de précieuses informations à cette page.
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LALLIER (Justin). LOUBERE (P.). Album photographique des ruines de Paris. Collection de tous les monuments et édifices incendiées et détruits par la Commune de Paris. Accompagnés de Notices historiques et descriptives sur chaque sujet. Paris, Librairie rue de Visconti, sd (1871). Un volume in-8 oblong (16 cm x 20 cm), 2 pages (Présentation des différents lieux incendiés).
21 photographies dont certaines légendées et signées (P.L.) dans la plaque, collées sur carton, montées sur onglet et protégées par des serpentes. Portraits de communards dont Louise Michel, Hôtel de Ville, Tuilerie pavillon de l’Horloge, Sainte Chapelle et Palais de Justice, Ministère des Finances, Place Vendôme, Palais Royal, Hôtel de Salm, Palais d’Orsay, Arsenal, Docks de la Villette, Greniers d’abondance, Rue de Lille, Colonne de Juillet, Faubourg Saint-Martin, Saint Cloud, Fort d’Issy.
Format photos : 6 cm x 8,5 cm.
Percaline de l’éditeur (usée). Tranches dorées. Coiffes et coins fragiles.
Saisissant témoignage photographique des incendies de la Commune.
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