Avec Charles Virmaitre (1835-1903), historien, lexicographe et journaliste, nous découvrons le Paris XIXe, côté ombre.
Journaliste, il collabore à de nombreux journaux, le Corsaire en 1851 et 1852 puis est secrétaire de rédaction à la Liberté fondé par Emile de Girardin, il est éditeur scientifique du journal Le Monde pour rire en 1868, puis de l’hebdomadaire La Charge : Journal satirique hebdomadaire journal qui paraît entre 1870 et 1890 dont Alfred Le Petit est directeur de publication. Il participe également aux journaux Le Centre gauche ou au Salut. Il est gérant et directeur de publication du journal L’Etoile, publié entre 1874 et les années 1880, et gérant du journal La Confiance, en 1880.
Charles Virmaître a écrit un grand nombre d’ouvrages sur Paris et sur de multiples thèmes parisiens qui à l’époque restaient dans l’ombre. Il jette un regard vif sur les coulisses de la grande presse et des feuilles éphémères, des cabarets et des bouis-bouis peu reluisants, des prisons et des maisons de tolérance, des bals et des arrières salles obscures, des jeux, offrant la lumière de ses écrits à un Paris populaire authentique. Il a aussi publié en 1894, un dictionnaire d’argot fin de siècle assorti d’un supplément paru l’année suivante.
Nous allons nous attarder un peu sur quelques-uns de ses ouvrages donnant à voir l’envers du décor, d’un Paris qui n’était pas que lumière, en cette fin du XIXe siècle.
Dans les curiosités de Paris, Charles Virmaitre évoque en trente-trois courts chapitres de multiples scènes parisiennes et dresse de frappants portraits, une chasse à l’homme dans la rue de Belleville, l’échafaud, une galerie de personnages : la femme au perroquet de la rue Mouffetard, la mère Baptême du quartier latin, les mendiants en 1867, un comédien en chambre, Madame Clémence qui tenait une table d’hôte, le marieur, le carrotier (voleur), le charlatan, le chineur, le chanteur, des fêtes : le jour de Noël et le jour de l’an, le bal des gens de maison, des monuments et leur économie avec Saint-Etienne du Mont et la chasse de Sainte Geneviève ou l’église Saint-Laurent amputée par les travaux d’Haussmann, l’hôtel de Carnavalet qui venait d’être racheté par la ville, des sites qui disparaissent comme la tour du télégraphe de Montmartre, la Bourse où « toutes les ambitions se donnent rendez-vous, toutes les cupidités y mettent leurs espérances en commun, et la corbeille, comme la boîte de Pandore, vomit le regret et le désespoir. Pour une fortune, vingt ruines ; pour un heureux, vingt malheureux… » l’effervescence de l’hôtel de la poste, le Palais-Royal….
Dans les maisons comiques, Charles Virmaitre raconte « les détails intimes et presque toujours inédits de la vie des personnages en vedette ; quelque chose comme l’histoire domestique des grands hommes en robe de chambre… »et défile au long des pages des noms connus ou des anonymes : La Maison Girardin, La Maison 123 de la rue Montmartre, La Maison A.Vermorel, La Maison J.Vallès, La Maison Millaud, La Maison Sari, La Maison Frédérick Lemaitre, La Maison Thérésa, La Maison Rossini, La Maison Hervé, 15,, rue Monsieur-le-Prince, La Maison de M.X***, La Maison Hostein, La Maison Philarète Chasles, La Maison Nadar, La Maison Pons neveu, La Maison Dorée, La Maison du Coiffeur.
Dans Paris-Escarpe, l’auteur avertit que son titre « ne veut pas dire qu’à Paris il n’y a que des voleurs, il signifie simplement que si Paris est le lieu de rendez-vous du monde entier, il est pour cette raison le rendez-vous des voleurs cosmopolites qui y sont à l’aise pour travailler… » ce qui est prétexte à une truculente galerie de portraits des malfrats parisiens et aussi de la police du lieu.
Dans Paris-Canard défile toute la presse parisienne. En dix-sept chapitres, Charles Virmaitre raconte, les journaux, les journalistes, les plumes célèbres au filtre d’un propos du poète Scarron qui classifiait ainsi les lecteurs : « les éponges qui avalent tout ce qu’elles lisent et le rendent dans le même état, seulement plus troubles et moins propres ; les sabliers qui ne gardent rien et ne servent qu’à tuer le temps ; les filtres qui ne conservent que la vase… »
Dans Paris Croque-Mort, Charles Virmaître rappelle que « A Paris, l’idée de la mort n’impressionne personne…malgré cette indifférence plus apparente que réelle, Paris n’est pas une ville sceptique, le culte des morts s’y est perpétué d’âge en âge… » et l’auteur aborde tous les sujets autour de la mort. Nous en donnons quelques exemples : Le culte des morts, Les pompes funèbres, Le cimetière Montmartre, Le cimetière Montparnasse, Origine du repas des funérailles, Le fossoyeur, La censure des épitaphes, La protection des morts, L’administration des Pompes funèbres, L’enterrement dans les églises, embaumés ou incinérés, La Toussaint….
Dans Paris Paris Impur, Charles Virmaître dresse un tableau de la prostitution parisienne. Il évoque sa longue histoire dans la capitale, les maisons de tolérance, les filles et les proxénètes, la police des mœurs, les rafles, Saint-Lazare…Tout ce monde interlope dans lequel bascule une population féminine fragilisée par des conditions économiques difficiles.
Aucun sujet n’échappe à la plume de Charles Virmaître qui offre ainsi à ses lecteurs l’envers d’un décor parfois sordide mais combien passionnant pour découvrir la vie des parisiens à la fin du XIXe siècle.
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VIRMAITRE (Charles). Les curiosités de Paris. Paris, Alfred-Duquesne, 1868. Un volume in-12 (18,5 cm x 12,5 cm), XII-360 pp.
Relié sous couverture toilée aux armes et couleurs de Paris, pièce de titre, couverture illustrée conservé.
Vendu.
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VIRMAITRE (Charles). Elie FREBAULT. Les maisons comiques. Paris, Lebigre-Duquesne, 1868. Un volume in-12 (18 cm x 11,5 cm), 323 pp.
18 dessins hors-texte de A.Humbert.
½ veau. Dos à quatre nerfs, titre doré. Couverture illustrée conservée.
Vendu.
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VIRMAITRE (Charles). Paris-Escarpe. Réponse à M.Macé. Paris, Albert Savine, 1887. Un volume in-12 (18,5 cm x 12 cm), 307 pp.
Broché. Très légers manques à la couverture. Non coupé.
Vendu .
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VIRMAITRE (Charles). Paris-canard. Paris, Albert Savine, 1888. Un volume in-12 (19,5 cm x 12,5 cm), 319 pp.
Pleine reliure. Titre doré. Couverture conservée.
Vendu .
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VIRMAITRE (Ch.) et BUGUET (H.). Paris croquemort. Paris, Dalou, 1889. Deuxième édition. Un volume in-12 (19 cm x 12 cm), 283 pp.
Illustrations de A.Choubrac.
1/2 percaline prune. Pièce de titre. Fleurons et filets dorés. Couverture en partie conservée.
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VIRMAITRE (Ch.). Paris-Impur. Paris, A.Charles, libraire, 1889. Un volume in-8 (19 cm x 12,5 cm), 302 pp.
Dessins de Auriol, de Caranza, Chaubrac, Natur, Radiguet, Le Petit, Vallet.
Bradel 1/2 toile caramel avec coins, couverture conservée ornée d’une composition en couleurs sur les deux plat.
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VIRMAITRE (Ch.). Paris-Impur. Paris, A.Charles, libraire, 1900. Un volume in-8 (19,5 cm x 13,5 cm), 302 pp.
Dessins de Auriol, de Caranza, Chaubrac, Natur, Radiguet, Le Petit, Vallet.
Bradel 1/2 percaline caramel avec coins, couverture conservée ornée d’une composition en couleurs sur le premier plat.
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