VAILLANT (Sébastien). Botanicon Parisiense.

 

Ce qui est passionnant avec un thème aussi large que celui de Paris, c’est l’opportunité d’aborder de multiples sujets parfois fort éloignés les uns des autres. Aujourd’hui nous partons herboriser en région parisienne avec un magnifique livre de planches préparé par un des grands botanistes du 17e siècle, Sébastien Vaillant.

Selon Linné, Sébastien Vaillant (1669-1722) débuta la réformation de la botanique.

Il commence par étudier la médecine et la chirurgie à l’hôpital de Pontoise. Il est chirurgien à la bataille de Fleurus. Il suit l’enseignement de Joseph Pitton de Tournefort qui utilise sa collaboration pour son Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris (1698). Le médecin du roi, Fagon, en fait son secrétaire. Il se consacre à l’étude des plantes pour laquelle il obtient un accès au Jardin du roi et Fagon l’en nomme directeur en 1708. Sous l’impulsion de Vaillant, les collections du Jardin se développent considérablement. En 1714 puis en 1717, Vaillant obtient l’autorisation de construire deux serres chaudes pour y cultiver des plantes grasses. Vaillant attribue un rôle central, pour la classification des plantes, à leurs caractères sexuels. En cela, il s’oppose à son maître Pitton de Tournefort.

Il constitue un important herbier de 9000 espèces, vendu par sa veuve au Cabinet du roi et qui constituera l’ossature de l’herbier du Museum d’Histoire Naturelle.

Sébastien Vaillant est trop désargenté pour faire paraître avant sa mort son Botanicon Parisiense, fruit de ses longues recherches en région parisienne.  En mai 1721, il confie à Herman Boerhaave le soin de la réalisation de l’ouvrage.  Herman Boerhaave (1668-1738) botaniste, médecin et chimiste hollandais, fait de l’Université de Leyde, l’université médicale la plus influente d’Europe durant la première moitié du XVIIIe siècle. En 1728, il est élu à l’Académie des Sciences de Paris comme associé étranger et deux ans plus tard à la Royal Society de Londres. Herman Boerhaave achète à Claude Aubriet, peintre du cabinet du roi, les illustrations qu’il avait faites sous la supervision de Vaillant.

Cet ouvrage, important dans l’histoire de la botanique, est publié en 1723, un an après la mort de Vaillant. L’édition de 1727 qui sera réalisée par souscription, comprend les illustrations d’Aubriet, gravées par Jan Wandelaar.

L’ouvrage est dédié à Jean-Paul Bignon, conseiller d’Estat ordinaire, abbé de Saint Quentin, bibliothécaire du roy, l’un des quarante de l’Académie françoise, président des académies royales des sciences et belles lettres.

Une préface bilingue (latin-français) présente l’ouvrage et traite de la vie de l’auteur et de ses activités de savant. Un catalogue des ouvrages imprimés de Sébastien Vaillant complète cette présentation ainsi que la liste des souscripteur de l’ouvrage. 205 pages sont consacrées à la nomenclature des plantes rencontrées en région parisienne. Puis suit, Index plantarum depictarum et aeri incisarum in opere Vaillantii et Plantarum depictarum et aeri incisarum, in opere Vaillantii icones & explicatio avec les trente trois planches gravées comportant plus de 350 figures.

Notre exemplaire du Botanicon Parisiense présente la totalité de ses fines planches gravées en bel état. De plus il dispose d’une marque d’appartenance soulignant tout l’intérêt des travaux de Sébastien Vaillant pour ses lointains successeurs. En effet, l’ouvrage porte la signature datée de 1843 de Gustave Thuret, diverses annotations in-texte  et contient un feuillet manuscrit recensant différentes figures.

Gustave Thuret (1817-1875) d’abord attaché d’ambassade à Constantinople, il recueille des collections de plantes de la péninsule balkanique et revient en France en 1844, après avoir voyagé en Syrie et en Egypte. Il s’occupe des algues et dès 1851 publie ses Recherches sur les zoospores des algues et les anthéridies des cryptogames couronnées par l’Académie, puis en 1853, 1855 donne ses Recherches sur la fécondation des Fucacées. Il achète en 1857, un terrain de cinq hectares à Antibes pour créer un jardin botanique où il plante les premiers eucalyptus qu’on ait vus en Europe. Dans ce lieu, il accueille les botanistes les plus éminents ainsi que des diplomates, des scientifiques et des artistes. Il publie aussi en 1875, une classification des Nostochinées.

_________________________

VAILLANT (Sébastien). Botanicon Parisiense ou Dénombrement par ordre alphabétique des plantes qui se trouvent aux environs de Paris Compris dans la Carte de la Prevoté & de l’Election de la dite Ville par le Sieur Danet Gendre année MDCCXXII. Avec plusieurs Descriptions des Plantes, leurs Synonymes, le Tems de fleurir & de grainer Et une Critique des Auteurs de Botanique par feu Monsieur Sébastien Vaillant, De l’Académie Royale des Sciences, & Demonstrateur des Plantes au Jardin Royal de Paris. Leide et Amsterdam, chez Jean & Herman Verbeek et Balthazar Lakeman, 1727. Un volume (47,5 cm x 30 cm), 36-XII-(4)-205-(1)-12 pages.

Une vignette mythologique au titre

Un portrait gravé de Sébastien Vaillant par Houbraken.

Une grande carte dépliante gravée de l’Archevêché de Paris divisé en ses trois Archidiaconnez et en ses deux Archiprêtrez et sept Doyennez Ruraux dressée et mis au jour Par ordre de son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles.

Trente trois-planches gravées contenant plus de trois cent cinquante figures (plantes) dessinées par Claude Aubriet, Peintre du Cabinet du Roy.

Veau havane granité, dos à nerfs ornés de filets et fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). Coiffe de queue arasée. Quelques épidermures.

Précieux exemplaire complet de toutes ses gravures dans une reliure d’époque.

Il a appartenu au botaniste Gustave Thuret (1817-1875) (avec sa signature datée 1843) qui l’a annoté au crayon. Notre exemplaire contient aussi un feuillet manuscrit reprenant le détail de certaines planches.

Pour acheter c’est ici .

Pour consulter nos bibliographies c’est .

_____________

THUILLIER (J.-L.).  Flore des environs de Paris ou distribution méthodique des plantes qui y croissent naturellement. Paris, chez la veuve Desaint, 1790. VIII-359 pp. VAILLANT (Sébastien). Botanicon Parisiense. Paris, Briasson, 1743. Préface (10)-131 pp. Un volume in-12 (17 cm x 11,5 cm)  rassemblant ces deux ouvrages.

1/2 veau  à coins, Titre doré. Infime manque à une coiffe, coins usés.

Bon et intéressant exemplaire rassemblant deux titres célèbres pour les botanistes parisiens.

Vendu .

Pour consulter nos bibliographies c’est .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*