Jean Richepin (1849-1926). Poète, romancier et auteur dramatique. Normalien, il obtient sa licence de lettres en 1870 et sert pendant la guerre dans un corps de francs-tireurs. Dans les années suivantes, il collabore à plusieurs journaux et exerce des métiers variés, professeur, matelot, portefaix à Naples et à Bordeaux. A partir de 1875, il apparaît au quartier Latin et devient une personnalité de la bohême parisienne. Fortement inspiré par les oeuvres de Petrus Borel, Baudelaire et Jules Vallès, il rejette le joug des conventions sociales et culturelles.
En 1876, il rencontre son premier grand succès avec la Chanson des gueux qui lui vaut un procès pour outrage aux bonnes moeurs et le livre est saisi. Il est condamné à passer un mois de prison à Sainte-Pélagie. Dès 1873, il avait fait avec l’Etoile des débuts simultanées d’acteur et d’auteur de théâtre. Il connaît un véritable succès théâtral avec le Chemineau en 1897. Il collabore de plus en plus activement au Gil Blas et publie plusieurs romans très populaires tels La Glu (1881) et Miarka, la fille à l’ourse (1883).
Grand voyageur, il parcourt l’Europe et l’Afrique du Nord. En 1908, il est élu à l’académie française.
Auguste Lepère (1849-1918), graveur, illustrateur et peintre. Fils du sculpteur François Lepère, il entre en 1862 comme apprenti dans l’atelier du graveur Joseph Smeelon. Il suit des cours de dessins sous la direction de Lecocq de Boisbaudran à la petite Ecole à Paris. C’est à cette époque, qu’il fait la connaissance des graveurs Henri Paillard et Eugène Deté avec lesquels il travaillera toute sa vie.
Il participe à la guerre de 1870 dans un bataillon de la Garde mobile de la Seine. En 1872, il crée un atelier rue des Abbesses avec Henri Paillard. Il travaille pour le Monde illustré, l’Illustration, la revue illustrée le Magasin pittoresque. En 1888, il crée avec Felix Bracquemond, Daniel Vierge, Tony Beltrand, la revue l’Estampe originale.
Il constitue dès 1890, une « Société Artistique du livre oublié » en vue d’établir avec le concours des dessinateurs amis, A.Girardin, Moulignié, L.Tinayre, sous le titre de Paris vivant, une série de monographie. Ainsi nait Le Journal (1890) avec des textes de Clovis Hugues puis le Théâtre (1893) avec texte de Francisque Sarcey. Ce sont les deux seule monographies parues de cette série.
Il participe à deux ouvrages de la série des Minutes parisienne donnant pour une heure de la journée la physionomie d’un quartier de Paris. Il s’agit de Midi. Le déjeuner des petites ouvrières. de Georges Montorgueil (1899) et de 2 heures. La Cité et l’Ile Saint-Louis. de Gustave Geffroy.
Dès 1870, il expose dans différents salons : Salon des artistes français, Salon des peintres-graveurs français, Salon de la Société nationale des beaux-arts.
C’est en illustrateur réputé qu’il apporte sa contribution à de nombreux ouvrages de bibliophilie parmi ceux-ci et sur des thèmes parisiens : Paysages parisiens d’Emile Goudeau (1892), Paris au hasard de Georges Montorgueil (1895), Les Dimanches parisiens notes d’un décadent de Louis Morin (1898), La Bièvre, les Gobelins, Saint-Séverin (1901) de Joris-Karl Huysmans et l’ouvrage présenté ci-après de Jean Richepin, Paysages et coins de rues (1900).
Selon Charles Saunier dans sa Monographie (A.Lepère 1849-1918, Le Garrec, 1931), Paysages et coins de rues constitue une nouvelle étape dans le travail de Lepère. » La commande est selon son désir, Lui, auquel il suffit de réserver quelques blancs parmi des noirs pour évoquer les plus pittoresques et les plus somptueux spectacles, ambitionne à ce moment-là de faire entrer dans l’illustration du livre, la couleur…Ce nouveau volume va lui permettre de prouver souventes fois, son goût et sa dextérité. Cependant, tout curieux de couleurs qu’il est, il a un sens trop heureux de l’unité typographique pour se laisser entraîner à intercaler dans un texte imprimé des tonalités papillotantes. Il s’en tient généralement à de sobres accords. Si, dans la Rue des partants dont les maigres arbres présentent un feuillage roussi par les première gelées automnales et dans les Pendus glacés, vision de la Seine saisie à la hauteur du Pont-Marie par un crépuscule d’hiver, il hausse le ton des colorations, ailleurs il s’en tient à de légers rehauts de bistre, à ce simple camaïeux. et c’est parmi eux que l’on trouve les morceaux les plus réussis. On ne peut oublier, par exemple, certain paysage de neige, presque japonais et ce cimetière, un jour de Toussaint, si délicatement nuancé, enfin le Déménagement. «
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RICHEPIN (Jean). Paysages et coins de rue. Illustrations en couleurs dessinées et gravées sur bois par Auguste Lepère. Préface de Georges Vicaire. Paris, Librairie de la collection des dix, 1900. Un volume in-8 (25 cm x 17 cm), XII-157 pp.
En tout 87 bois par Auguste Lepère outres les vignettes et quatre compositions à pleine page.
Un des 200 exemplaires sur papier de cuve fabriqué spécialement par les papeteries d’Arches.
Demi maroquin rouge à coins. Dos à cinq nerfs orné d’un décor géométrique de filets dorés et listel de maroquin fer foncé. Titre doré. Tête dorée. Reliure signée Maylander. Couvertures conservées.
Magnifique ouvrage sur Paris et ses faubourgs vers 1900 dans une reliure en état parfait.
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