Aujourd’hui deux romans, Banlieue Sud-Est et Pigalle que l’on peut qualifier de « parisiens » puisqu’ils se déroulent à Paris ou dans sa banlieue toute proche, œuvres de jeunesse de René Fallet. Si Banlieue Sud-Est son premier roman rencontre le succès, ce ne sera pas le cas de Pigalle, son troisième roman qui connaîtra l’échec et que l’auteur lui-même qualifie de médiocre mais ce livre est brillant, cynique et drôle tout à la fois. L’un comme l’autre évoquent le temps de l’Occupation puis celui de la Libération.
Banlieue Sud-Est.
Entre 1943 et 1944 avec la présence des ateliers du chemin de fer sur son territoire, Villeneuve-Saint-Georges où réside René Fallet est une cible stratégique de choix. Malgré l’Occupation et ses séquelles de couvre-feu, de marché noir et de bombardement, les habitants continuent de vivre. Dans son premier roman Banlieue Sud-Est qui est largement autobiographique, René Fallet évoque la jeunesse de sa génération pendant les mois qui précèdent la Libération en 1944. Le personnage principal est Bernard Lubin qui avec sa bande d’amis, cherche le plaisir de vivre de l’adolescence malgré l’Occupation, entre virées à la campagne, flirts avec les filles, disques de jazz achetés au marché noir, mais aussi bombardements, restrictions et STO. Ce premier roman parait aux éditions Domat en juin 1947 et est tiré à 8000 exemplaires.
Pigalle.
A en croire son auteur, « Pigalle » est un roman médiocre qu’il aime peu et qu’il préfèrerait oublier. Peut-être est-ce parce qu’il a fait un bide à sa sortie… Il faut dire qu’après le succès de « Banlieue Sud-Est » et un « petit » roman gentillet – mais très beau -, « La fleur et la souris », « Pigalle » a pu être considéré comme un retour à un thème qui marche… Une bande de jeunes, l’immédiate après- guerre, le jazz. Il s’agit en fait d’un western qui débute pendant la Libération de Paris.
Les premières scènes décrivent ces journées pendant lesquelles défilent, au milieu de personnages hauts en couleur, la plupart de ceux `qui vont constituer le fil conducteur du roman et particulièrement son héros principal, jeune homme de bonne famille un peu dévoyé qui, pour échapper à l’armée dans laquelle il vient de s’engager bêtement, déserte en compagnie d’un mauvais garçon et rejoint Pigalle.
C’est dans le dédale des ruelles de ce quartier que les deux déserteurs trouveront refuge auprès du tenancier d’un bar-hôtel qui sert de couverture à un’ trafic de drogue. Et va se constituer une fine équipé qui, de casses en maquereautages, ira jusqu’au meurtre.
René Fallet (1927-1953) Il commence à travailler à Paris dès l’âge de 15 ans. En 1944, il s’engage volontairement. En 1945, Blaise Cendrars repère ses premiers poèmes et le fait entrer à Libération. En 1947, il publie son premier roman Banlieue Sud-Est qui est remarqué. Il reçoit le prix du roman populiste pour ses trois premiers romans, Banlieue Sud-Est, La Fleur et la Souris et Pigalle. Il entre au Canard enchaîné en 1952 et rencontre en 1953, Georges Brassens dont il deviendra un proche ami. En 1954 parait « Paris au mois d’août » qui obtiendra le prix Interallié. Il consacre sa vie à la littérature et s’intéresse aussi à de multiples activités, la pêche, la pétanque, le cyclisme…Dans ses ouvrages, il alterne et mélange satires sociales, rire mais aussi amour et poésie. Dix livres de René Fallet seront adaptés au cinéma.
Personnage haut en couleur, aux multiples facettes, déçu de la condition humaine sans jamais se départir d’en rire, il laisse une trace particulière dans le paysage littéraire français de la dernière moitié du XXe siècle.
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FALLET (René). Banlieue Sud-Est. Paris, Domat, 1947. Un volume (19,5 cm x 14,5 cm), 383 pp.
Un envoi signé de l’auteur.
Edition originale.
Broché.
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FALLET (René). Pigalle. Paris, Domat, 1949. Un volume (19 cm x 12 
cm), 515 pp.
Edition originale.
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