Jardins à nouveau ouverts à Paris et limitations de circulation levées, nous pouvons comme Joseph Pitton de Tournefort à la fin du XVIIe siècle partir herboriser en région parisienne ou tout simplement arpenter les allées du jardin des plantes qui ouvre aujourd’hui, pour redécouvrir le plus vieux jardin public de la capitale.
Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) fait ses études chez les jésuites et s’intéresse très vite à la botanique à laquelle il s’initie chez un apothicaire d’Aix en Provence. En 1679, il part étudier la médecine à Montpellier. Il en profite aussi pour inventorier la flore de la région. Après un séjour à Barcelone, il retourne à Montpellier et constitue un herbier réputé qui attire l’attention du médecin du roi Guy-Crescent Fagon. Ce dernier le fait venir à Paris pour lui confier en 1683, la chaire de Botanique au Jardin des Plantes. Ses cours attirent un public nombreux. Il continue de voyager à l’étranger en Espagne, au Portugal, en Hollande. Joseph Pitton de Tournefort devient suppléant de Guy Crescent Fagon au Jardin royal des plantes médicinales et est reçu en 1691 à l’Académie des Sciences. En 1694, il publie son premier ouvrage Eléments de botanique ou méthode pour connaître les plantes en trois volumes. En 1696, il est reçu docteur de la faculté de médecine de Paris. En 1698, il fait paraître Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, avec leur usage en médecine que nous allons vous présenter ci-après. Sur ordre du roi, il part en mars 1700 pour un voyage au Levant. Ses observations qui seront publiées après sa mort, ne concernent pas uniquement la botanique mais aussi l’archéologie, la géographie et l’ethnologie. A son retour de voyage, il est nommé en 1706, professeur au Collège royal et titulaire de la chaire de médecine et botanique.
Joseph Pitton de Tournefort dédie son ouvrage, Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris à son mentor, le premier médecin de Louis XIV, Guy-Crescent Fagon. Son livre propose un dénombrement des plantes qui naissent aux environs de Paris, une critique des auteurs qui ont parlé de ces plantes et dont les descriptions ne sont pas conformes au naturel et un choix des vertus et des usages que les plus habiles médecins ont proposé. Et l’on suit le botaniste dans ses pérégrinations aux alentours de Paris pour dresser son inventaire en six séquences : Herborisation I. Au-delà de la Porte de la Conférence, du côté du Cours la Reine, vers les Bonshommes, et le long de la Rivière, Herborisation II. Dans le Bois de Boulogne, Herborisation III. Aux environs de Suresne, de Saint Cloud et de Sèvres, Herborisation IV. A Gentilly, Arcueil, Cachan, Anthony, Herborisation V. A la porte Saint Antoine, à Bercy à Charenton, dans le bois de Vincennes, dans les îles de la Marne, & aux environs de Saint Maur, Herborisation VI. Où l’on traite des Plantes qui naissent en plusieurs endroits, dont on n’a point parlé dans les herborisations précédentes.
Le jardin royal des plantes médicinales a été créé par Guy de La Brosse en janvier 1626 par un édit du roi. A la Révolution, le jardin est nommé jardin des plantes de Paris. Il devient Muséum national d’histoire naturelle par décret de la Convention. En 1793 est créé la ménagerie du Jardin des plantes. En 1802, Georges Cuvier conçoit les premières galeries d’anatomie comparée ouvertes au public en 1806. Les grandes serres sont inaugurées en 1836 et en 1837 la galerie de Minéralogie et de Géologie. C’est cette configuration que découvrent les visiteurs qui feuillètent le Guide des Etrangers dans le Muséum d’Histoire naturelle édité chez Curmer.
Ce guide illustré fournit toutes les indications nécessaires aux visiteurs pour découvrir les lieux. Il propose une description sommaire du jardin et des bâtiments avec le Grand labyrinthe, l’amphithéâtre, la maison de G.Cuvier, La ménagerie erpétologique, la Vallée-suisse, les cages des animaux féroces, Les parcs des animaux, la faisanderie, la rotonde où se trouve les oiseaux, les fosses aux ours, les Serres tempérées. Il présente l’école de botanique avec les différents carrés, les bosquets, le jardin des semis, le jardin de naturalisation, les serres, le grand cèdre du Liban. Puis il s’attarde aux galeries de botanique avec notamment les herbiers. D’autres galeries comme celles d’anatomie comparée, d’anatomie de l’homme, de zoologie, de minéralogie et de géologie sont aussi présentées. En fin de l’ouvrage, un plan topographique du jardin des plantes en 1853 permet aux visiteurs de se situer dans ce vaste espace.
Nous terminons ces promenades botaniques en mentionnant l’ouvrage de Robert Henard, Les jardins et les squares qui présente au début du XXe siècle, les jardins parisiens de tous les arrondissement et dont vous trouverez le détail ci-après.
Nous poursuivons nos échanges croisés avec le blog Histoires de Paris, qui évoque aussi le Jardin des plantes.
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PITTON TOURNEFORT. Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, avec leur usage dans la Médecine. Paris, Imprimerie royale, 1698. Un volume in-12 (17 cm x 9,5 cm), 3-(Epitre)-38-(Préface-Explication des noms abrégés des auteurs cites dans ce livre)-4 (Additions)-2-(Approbation de Monsieur Fagon-Approbation de Monsieur Bourdelot)-2(Table des herborisations)-543-5-(Table des matières)-7-(Table des noms latins des plantes)-4-(Table des noms francois des plantes)
A la fin de l’ouvrage, une page manuscrite rédigée en latin.
Pleine reliure de l’époque. Dos à cinq nerfs, caissons décorés, tranches rouges, coins et coiffe usés, quelques légers manques sur les coupes.
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Guide des étrangers dans le Muséum d’Histoire Naturelle. Paris, Curmer, 1855. Un volume in-12 (19 cm x 13 cm), 108 pp.
Un plan dépliant : Plan topographique du jardin des plantes en 1853
32 vignettes illustrées in-texte.
12 pages du catalogue Curmer en fin de volume.
½ chagrin contemporain. Titre doré. Quelques rousseurs en fin de volume.
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Retrouvez aussi un ouvrage approfondi sur le Jardin des Plantes, toujours chez Curmer c’est ici .
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HENARD (Robert). Les jardins et les squares. Paris, H.Laurens, 1911. Un volume in-8 (24,5 cm x 18 cm), 276 pp.
Ouvrage illustré de 64 planches hors texte.
Exemplaire sur vergé.
Cartonnage d’éditeur (toile bleue) orné sur le dos et les plats, tête dorée. Dos en partie insolé. Tête dorée.
De la collection « les richesses d’art de la ville de Paris », présentation des principaux jardins des XX arrondisssements parisiens.
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