Montmartre au début du 20e siècle a souvent été le sujet de beaux ouvrages, c’est le cas du livre que nous vous présentons aujourd’hui : Autour de nos moulins. Rédigé par Antoine Parménie (1880-1961) qui contrairement aux artistes qu’il a fréquentés, avait une activité éloignée de l’univers artistique, il était inspecteur des PTT. Il a aussi été vice-président de la Société des amis de Montmartre. Cet ouvrage contient des eaux-fortes d’Eugène Delâtre (1864-1938), une pointe sèche de Steinlen (1859-1923) et des gravures en couleurs d’Eugène Paul (Gen-Paul 1895-1975). Leurs talents restituent l’atmosphère particulière du lieu.
Comme le souligne Georges Auriol, l’auteur de la préface : « C’est par le calame et la pointe, le noir et la couleur, le portrait le plus plaisant et le plus véridique qui jamais ait été fait de Montmartre. Et c’est par-dessus le marché le dernier miroir du bon vieux temps «
En 1922, le Monmartre de la bohème artistique n’existait déjà quasiment plus et c’est sans doute pour cela qu’Antoine Parménie s’attache à l’évoquer pour en garder le souvenir.
« Les meuniers d’abord, tous les Debray, avec leur fils, leurs ânes. Les saints ensuite : Saint-Denys-porte-chef, Saint Eleuthère et Sains Vincent gardien des vignes du Seigneur ; derrière eux et conduisant la duchesse de Savoie grand’mère de toutes nos abbesses, Willette, l’auteur du Parce Domine, la chanson de geste de Montmartre, le doux Gérard de Nerval, Berlioz, le maestro et Dépaquit le bourgmestre, jointe l’un à l’autre par la fantaisie du Vert-Galant : La belle Gabrielle, Mimi Pinson et aultres dames du temps jadis ; puis, menée par le commodore Brandinborough prévôt de l’Abreuvoir, la noble corporation des cabaretiers ; le tout entremêle de grisettes, rapins, saute-ruisseaux, marchands d’oublies toute sorte… »
Ainsi, Antoine Parménie nous déroule l’histoire de Montmartre et s’attarde sur les lieux emblématiques du village : La Butte Montmartre, La Maison au toit de chaume, La maison de Berlioz, La maison de Mimi Pinson, La Rue du Chevalier de la Barre, La rue Cortot, La rue des Saules, Le Cabaret du Lapin agile, La rue de l’Abreuvoir, Le vieux Moulin, Le bal du Moulin de la Galette, La rue Lepic, La place Jean-Baptiste Clément, La rue Norvins, La grand’rue du village, L’imasse Trainée, La rue Saint-Rustique, La place du Tertre, L’Eglise Saint-Pierre, la basilique du Sacré-Cœur.
Plus que le texte qui nous rappelle une histoire connue, ce sont les illustrations d’Eugène Delâtre, Gen-Paul et Steinlen qui font tout l’intérêt de l’ouvrage.
La reliure signée Vermorel, en plein maroquin incrusté de moulins, complète la riche illustration.
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PARMENIE (Antoine). Autour de nos moulins. Paris, Eugène Delâtre, 1922. Un volume (28,5 cm x 19,5 cm), 163 pp.
Une pointe sèche frontispice de Steinlen, vingt gravures en couleurs d’Eugène Paul (Gen-Paul), vingt eaux-fortes d’Eugène Delâtre.
Un des cent exemplaires numérotés.
Plein maroquin, Plats ornés de filets dorés et d’un moulin incrusté. Un léger accident à un coin. Contreplats ornés de filets dorés et d’un décor mosaïqué (fleurs et moulins); Dos à quatre nerfs, caissons décorés, tranches dorées, filets dorés sur les coupes. Etui. Couvertures conservées. Reliure signée Vermorel.
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Antoine Parménie a écrit d’autres ouvrages et notamment un sur les puces de Saint-Ouen : La cité des épaves , disponible sur le site .
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