Charles Nodier (1780-1844), écrivain, romancier et académicien est un des inspirateurs du romantisme.
Installé à Paris en 1801, il publie ses premiers romans Les Proscrits, Le Peintre de Salzbourg suivi des Méditations du cloître puis un Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises ainsi qu’une ode contre le premier Consul qui lui vaudra à la fin de l’année 1803, la prison et l’assignation à résidence à Besançon sa ville de naissance. Mêlé à la conspiration dite de l’Alliance, il prend la fuite mais peut revenir s’installer à Besançon à la fin de 1805. Il ouvre à Dôle en 1808, un cours public de philosophie, belles-lettres et histoire naturelle. En janvier 1813, il devient bibliothécaire de Laybach (Lubjana), capitale des province illyriennes du premier Empire. Les Autrichiens ayant conquis l’Illyrie, il quitte son poste et s’installe à Paris où il collabore au Journal de l’Empire (futur journal des Débats). Après les Cents Jours, il continue à donner des articles au Journal des Débats et en 1818 publie Jean Sbogar. Il est nommé en janvier 1824 bibliothécaire du comte d’Artois à l’Arsenal. En 1830 paraît, l’Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux. Avec le libraire Techener, il fonde le Bulletin du bibliophile en 1834.
Logeant à l’Arsenal jusqu’à sa mort, il y tient un salon littéraire » Le Cénacle » et promeut le romantisme. Dans ses mémoires Alexandre Dumas a présenté ce salon où se croisent tous les futurs grands noms de la littérature romantique.
Ce conteur du fantastique s’est aussi intéressé à Paris. Deux titres peuvent être cités : Paris historique (1837-1840) et la Seine et ses bords (1836) que nous allons évoquer.
Avec la Seine et ses bords, le fleuve est considéré comme un acteur de l’histoire de France, façonnant populations, villes et paysages. » L’Histoire de la Seine est, beaucoup plus qu’on ne l’imaginerait au premier abord, l’histoire de la France elle même. Il en est des fleuves comme des nations. Inconnus à leur origine, rien ne révèle, dans la source obscure d’où ils s’échappent, la portée de l’espace qu’ils vont parcourir, et les différentes vicissitudes de leurs cours. Faibles à leurs commencements, ils coulent cependant au gré de la pente qui les entraîne, approfondissant peu à peu leur lit, reculant peu à peu leurs rivages, portant avec eux des désastres ou des bienfaits, la fertilité ou la terreur, jusqu’à ce que, parvenus au plus haut degré d’étendue, de richesse et de splendeur qu’il leur soit permis d’atteindre, et poussés à son terme par leur propre violence, ils se précipitent et disparaissent pour toujours dans l’abîme des mers. Ainsi apparaissent et s’accroissent et finissent les empires. L’histoire de l’homme est tracée partout dans le tableau magique de la nature…. »
Charles Nodier au long des villes, bourgs et villages situés sur les bords de la Seine, nous conduit dans un périple sur le fleuve, prétexte à évocations historiques multiples.
Les quarante six vignettes de Marville et Foussereau présentent les lieux traversés : Châtillon-sur-Seine, Gyé, Bar-sur-Seine, Troyes, Nogent-sur-Seine, Montereau, Prény, Melun, Corbeil, Moulin de Juvisy, Charenton, Bercy, Paris, Ile-de-Sèvres, Sèvres, Neuilly, Ile Saint-Denis, Saint-Denis, Marly, Le Pecq, Maisons, Conflans-Saint-Honorine, Poissy, Triel, Meulan, Mantes, Rosny, Rolleboise, La Roche-Guyon, Château-Gaillard, Côte-des-Deux-Amants, Pont-de-l’Arche, Elbeuf, Rouen, La Bouille, Duclair, Jumièges, La Meilleraye, Quilleboeuf, Tancarville, Honfleur, Le Havre. On peut aussi suivre le cheminement de l’auteur sur quatre cartes : Cours de la Seine depuis sa source jusqu’à Méry, Cours de la Seine de Paris à Rouen, Cours de la Seine de Méry à Paris, Cours de la Seine de Rouen au Havre.
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NODIER (Charles). La Seine et ses bords. Paris, au bureau de la publication, 1836. Un volume in-8 (22,5 cm x 14,5 cm), 192 pp.
46 vignettes par Marville et Foussereau. 4 cartes dépliantes : Cour de la Seine depuis sa source jusqu’à Méry; Cours de la Seine de Paris à Rouen, Cours de la Seine de Méry à Paris, Cours de la Seine de Rouen au Havre.
1/2 reliure, chagrin vert, dos à 4 nerfs, caissons décorés de palmettes, titre et filets dorés. Rousseurs sur quatre pages en début de volume.
Edition originale.
Bel exemplaire.
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