Nicolas Maire ingénieur typographe, dirigea un cabinet topographique actif entre 1803 et 1840. Outre le plan général de Paris, il édite un Atlas administratif de la ville de Paris (1821) et des cartes de l’Empire français de l’Europe d’après les derniers traités et des routes topographiques.
Pour ses travaux parisiens Nicolas Maire s’est basé sur les plans de ses prédécesseurs Delagrive, Jaillot et Verniquet et a complété ses sources auprès des architectes Ledoux, Bélanger, Bonnart et Antoine.
Avant de présenter dans le détail notre ouvrage, évoquons les différentes parutions de ce titre. La première édition, Plan de la ville de Paris dressé géométriquement d’après celui de La Grive – 1803 – comprend 20 planches. Nicolas Maire insère des commentaires touristiques sur ses planches.
La seconde édition est publiée en 1808 sous le titre : La Topographie de Paris dans laquelle les nouveaux hôtels particuliers sont reportés comme le nouveau quartier de la place Vendôme et de la rue de Rivoli.
La troisième édition paraît en 1813 avec des mises à jour des réalisations architecturales et urbaines parisiennes représentant les derniers aménagements publics (abattoirs, marchés) et la préfiguration de certains travaux napoléoniens qui ne furent pas tous réalisés.
La dernière édition date de 1824 et intègre des transformations en présentant les plaines d’Ivry et de Châtillon , lieux de plaisir et de guinguettes fréquentés pars les parisiens. Ces plans étaient vendus en noir et blanc ou coloriés.
Notre exemplaire, édition de 1808, conserve une topographie entre deux époques. La porte Saint-Antoine est encore sur le plan alors qu’elle fut démolie en 1804 (planche 13). La rue des Droits de l’homme, souvenir de la Révolution, est encore inscrite et son ancien et nouveau nom, rue du Roi de Sicile est mentionné en parallèle (planche 13). Le marché des Jacobins construit de 1807 à 1810 sur l’emplacement du couvent perd cette appellation au cours de l’Empire en faveur de celui de Saint-Honoré (planche 6). En revanche, les nouveaux quartiers sont reportés. L’aménagement des terrains des couvents de l’Assomption, des Capucins et des Feuillants par le percement de la rue de Rivoli, le long du jardin des Tuileries, et des rues du Mont-Thabor, Duphot, Richepance (devenu du Chevalier St Georges), Mondovi, Pyramides et Napoléon (devenue rue de la Paix) est dessiné (planche 6). D’autres évolutions topographiques sont plus diffuses ainsi pour le passage du Caire, le passage couvert se devine plus qu’il ne se lit à côté de la rue du Caire, et l’indication de la Cour des Miracles figure encore sur la planche 7.
Les hôtels particuliers les plus fameux portent le nom de leur propriétaire du moment. Entre l’avenue des Champs Elysées et la rue Saint-Honoré, se situent l’hôtel Moncey, l’hôtel Joachim, l’hôtel Borghèse, l’hôtel de Joseph, l’hôtel Junot (planche 6). La demeure du conventionnel Tallien est mentionnée à l’intersection du Cours la Reine et de l’Allée des veuves (planche 5).
Le plan de Verniquet en 72 planches privilégiait les monuments publics et négligeait un peu le bâti privé, les planches de la topographie de Paris donnent une vision plus large de l’ensemble des constructions dans le paysage parisien.
L’ouvrage donne une vue précise de Paris sous l’Empire. Dans l’introduction, Avis, Nicolas Maire présente le contenu de sa topographie qui inclut les nouveaux noms des rues après la parution du décret impérial de mai 1806, les principaux travaux en exécution ou à exécuter, les planches divisées en quatre carrés désignés par A, B, C, D, de manière que, par le moyen du chiffre et de la lettre de renvoi de la table on trouve sur-le-champ ce qui est contenu dans lesdits carrés. Ces précisions apportées nous permettent de prendre connaissance de la Table alphabétique et topographique des Rues, Ruelles, Culs-de-Sac, Passages, Quais, Places, Carrés, Carrefours, Cloîtres, Enclos, Cours, Boulevarts, Chemins de ronde, Avenues, Allées, Isles, Rivières, Voiries, Ponts, Ports, Portes existantes, Portes abattues, Halles, Marchés, Jardins et promenades publiques, Jardins particuliers et publics, Jardins non-publics remarquables par leur grandeur et leur beauté, Pompes qui alimentent les fontaines publiques, Fontaines publiques compris les quinze nouvelles, érigées d’après le décret impérial du 2 mai 1806, Casernes, Prisons de Paris, Edifices publics remarquables par leur architecture, Hôtels et maisons remarquables par leur architecture ou leur importance, Sièges des mairies, Cours et tribunaux, Administrations, Culte catholique de Paris – Cures-Succursales, Temples des protestants, Synagogue des Juifs, Missions étrangères, Sciences et arts, Théâtres, Spectacles et salles publiques, Hôpitaux militaires, Hôpitaux civils, Hospices, Associations charitables, Etablissements de bienfaisance, Barrières et clôture de Paris, etc.; avec le Chiffre et la Lettre de Renvoi au Plan de Paris. Cet ensemble nous permet de positionner sur les 20 plans doubles et finement coloriés, les différents éléments topographiques et les bâtiments répertoriés.
L’ensemble forme un précieux document sur le Paris de l’époque. L’ouvrage est dédié à Madame Maret l’épouse du futur duc de Bassano.
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MAIRE. Topographie de Paris. Paris, chez l’auteur, 1808. Un volume in-8 (20,5 cm x 13 cm), VII-104 pp et planches doubles montées sur onglet.
1 titre, 1 plan d’assemblage en coloris d’époque et 20 plans des différents quartiers de Paris en coloris d’époque. L’ensemble à double page.
1/2 maroquin rouge d’époque. Dos lisse orné de filets dorés. Plats encadrés de guirlandes dorées recouverts de papier rouge brique.
Bel exemplaire.
Vendu .
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