Eugène François Vidocq (1775-1857) fut au cours de sa vie successivement voleur, forçat, aventurier, policier, détective. Du crime à la direction de la sûreté parisienne, le parcours est singulier. Arrêté pour des premiers vols au cours de son enfance, il fuit la justice en s’engageant dans l’armée révolutionnaire, se bat à Valmy et à Jemmapes puis déserte l’armée dont il est renvoyé. Une vie aventureuse de voleur et d’escroc s’ouvre à lui. Il est condamné en 1796 à huit ans de travaux forcé pour faux en écritures publiques. Il s’évade une première fois du bagne de Brest en 1798. De nouveau arrêté en 1799, il est envoyé au bagne de Toulon d’où il s’évade en 1800. La légende vidocquienne se construit dans le milieu des truands de l’époque. En 1809, il offre ses services d’indicateur à la police de Paris. En 1811, le préfet le place officieusement (sa fonction deviendra officielle après sa grâce obtenue en 1818) à la tête de la Brigade de Sûreté composée d’anciens condamnés qui infiltrent le milieu pour mieux le combattre.
Ses nombreux succès lui valurent reconnaissance et animosité ce qui le pousse à démissionner de ses fonctions en 1827. Il s’installe alors à Saint Mandé et créé une usine de papier. Il invente le papier infalsifiable. En 1828, il publie ses Mémoires. Ruiné par ses affaires, il occupe à nouveau brièvement le poste de chef de la sûreté en 1832. Il fonde en 1833, le Bureau de renseignements pour le commerce, première agence de détectives privés qui fournit aux commerçants moyennant finance, des services de renseignement et de surveillance économique ainsi que des informations sur les conjoints volages.
Sa vie mouvementée inspira de nombreux auteurs dont Balzac et Victor Hugo qui dans les Misérables utilise les deux faces du personnage avec Jean Valjean et le policier Javert.
Il a marqué son époque et a su forger sa légende de son vivant en prenant la plume pour raconter ses méfaits et sa rédemption. Sans doute tout n’est pas exact et les faits se transforment au gré des intérêts de l’auteur. Cette plongée dans les bas-fonds donne un éclairage sur la partie d’ombre de la société du début du XIXe siècle. En plus, ces mémoires se lisent comme un roman !
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VIDOCQ (Eugène-François). Mémoires de Vidocq chef de la police de sûreté jusqu’en 1827, aujourd’hui propriétaire et fabriquant de papier à Saint Mandé. Paris, Tenon, 1828-1829. 4 volumes in-8 (20, 5 cm x 13 cm), VIIJ-420-462-434-420 pp.
Un portrait frontispice de Vicocq dans le premier volume.
1/2 basane brune d’époque, dos lisses. Reliure fatiguée. Une partie d’un dos manquant (tome premier). Charnières fragiles (tome second et troisième). Rousseurs éparses.
Il s’agit de la rare édition originale des mémoires du célèbre policier. Pour s’assurer de l’absence de contrefaçon, la mention suivante est apposée dans chaque volume : « Je déclare que les exemplaires non revêtus de ma signature seront réputés contrefaits ». Trois volumes sur quatre sont signés « Vidocq », le quatrième volume, sans la signature, est toutefois dans une reliure identique aux trois volumes précédents.
Vendu.
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