Léon-Paul FARGUE. Illustrations de Jean-Louis BOUSSINGAULT. D’Après Paris.

Noctambule impénitent, marcheur infatigable, Léon-Paul Fargue arpente Paris au gré de ses rencontres et des cafés. Il en fera le thème de ses livres, D’après Paris (1931), le Piéton de Paris (1939) et de nombreux articles.

Dans d’Après Paris, il chronique ses souvenirs de jeunesse et ils sont brillants, nous accompagnant dans la découverte de Paris. Il nous offre des instants de vie parisienne et des portraits saisis sur le vif nous restituant l’atmosphère de la capitale. La table des matières de l’ouvrage nous donne un premier aperçu de ses divagations : Marée, Souvenir d’un fantôme, La Tour Eiffel, De ma fenêtre, Communions, En autobus, Rêverie sur l’omnibus, Suite de la rêverie sur l’omnibus, La Gare, Vitrages, Talus, Intermède, Plainte, Rêve, La Déesse, Une violette noire, Le cauchemar du vernissage, En rase-motte.

L’ouvrage parait en 1931 annonce Le Piéton de Paris qui sort en 1939 et dont le titre restera intimement attaché à Léon-Paul Fargue en éclipsant souvent le reste de son œuvre.

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir l’édition originale (1931) et l’édition illustrée (1931) par Jean-Louis Boussingault qui rehausse avec talent par ses illustrations, le texte de l’auteur.

Léon-Paul Fargue est né en 1876 dans le quartier des Halles. Brillant élève, il a comme professeur d’anglais au collège Rollin, Stéphane Mallarmé. Bachelier ès lettres, il intègre la khâgne d’Henri IV où il fait la connaissance de Charles-Louis Philippe et d’Alfred Jarry qui l’introduira dans les milieux littéraires. Il abandonne ses études pour se consacrer à la littérature. Il publie des articles de critique et ses premiers vers dans l’Art littéraire où il fréquente les avant-gardes artistiques. Ses premiers ouvrages : Nocturne (1905) et Tancrède (1911), Poèmes (1912). Après la première guerre mondiale, il fréquente André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault mais reste à distance du groupe des Surréalistes. En 1924, il fonde avec Valéry Larbaud et Paul Valéry, la revue Commerce qu’il dirigera pendant dix ans. Il occupe dans la société littéraire du début du XXe siècle, une position éminente. Brillant, mondain, il est l’ami des peintres, des musiciens et des écrivains qui constituent l’avant-garde. Durant les années 30, il rédige de nombreuses chroniques journalistiques aux sujets les plus divers allant des rues de Paris, à la mode ou à la critique d’art. En 1941, il publie son chef d’oeuvre poétique, Haute solitude. En 1943, il est frappé d’hémiplégie, il meurt en 1947.

Jean-Louis Boussingault (1883-1943), peintre, graveur et illustrateur. Après des études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris et un apprentissage de lithographe, il entre à l’Académie Julian dans l’atelier de Jean-Paul Laurens aux côtés d’André Dunoyer de Segonzac. Il expose pour la première fois en 1909 au Salon des indépendants. Ses dessins paraissent dans Le Témoin, dans Schéhérazade et dans la Gazette du bon ton. Il est remarqué par Paul Poiret qui lui commande une grande décoration murale pour ses nouveaux salons de l’avenue d’Antin (actuelle avenue Franklin-D.Roosevelt), la fresque est exposée au Salon d’Automne de 1913. L’après-guerre est pour Bousingault une période difficile. Exigeant, il détruit une partie de ses toiles et expose rarement. Parallèlement, il illustre des livres, Tableau des courses, Tableau de la vénerie, Contes et nouvelles de Courteline, Amants, Heureux amants de Valéry Larbaud, Le Spleen de Paris…