D’une famille allemande émigrée en Alsace au milieu du 19e siècle puis en France après l’annexion allemande en 1871, Horace Hurm né à Montmartre en 1880 restera toujours fidèle à son quartier de naissance. Tout jeune, il est fasciné par les sciences et les nouvelles technologies. Sa famille repart brièvement en Lorraine et il commence par s’orienter vers une carrière de musicien. De retour à Paris, il sera admis au Conservatoire. En 1902, il devient concertiste de hautbois. Parallèlement à son activité musicale, il se produit en tant que prestidigitateur. A partir de 1904, il s’initie à la peinture. En septembre 1909, il participe pour la première fois au concours Lépine et présente sa première invention la » Libellule Hélicoplane », il s’agit d’un jouet, un planeur. A partir de cette époque, il devient un véritable inventeur. Il invente « l’Ondophone », un récepteur à galène miniature qui remporte la médaille d’or au concours Lépine en 1910. Après la guerre, en 1920, il se consacre à la TSF et reprend ses activités de musicien, prestidigitateur, de photographe et d’inventeur. Passionné de photographie, il organise en 1936 une exposition de ses photos sur Montmartre. Il vient de renouer avec son village natal et il entre à la Société archéologique, artistique et historique du » Vieux Montmartre ». En 1937, il participe à sa troisième exposition internationale à Paris, au Palais de Chaillot. Il présente un « Radio Phono Enregistreur ». En 1937, il présente au Salon de la TSF, l’enregistreur Voxia. En 1939, il participe à la revue mensuelle Montmartre (H.A.D-hier-aujourd’hui-demain) en tant que photographe. Il meurt en 1958.
Inventeur de talent, précurseur dans le domaine de la TSF, Horace Hurm est aussi un artiste aux multiples facettes, il s’essaye même à l’écriture ce que nous découvrons avec son ouvrage de poèmes : En passant sur le Pont de Caulaincourt (1940) qui mêle le monde des morts du cimetière Montmartre à celui des vivants de ce quartier populaire.
Le percement de la rue de Caulaincourt est l’oeuvre du préfet Haussmann pour contourner la Butte-Montmartre par l’ouest. L’ouverture de cette nouvelle voie nécessitait la création d’un viaduc et le » déménagement » de certaines sépultures du cimetière Montmartre pour installer les soubassements du nouvel ouvrage d’art ce qui provoquait une certaine émotion parmi les familles concernées. Néanmoins, le percement de la rue fut déclaré d’utilité publique en août 1867.
Le pont d’une longueur d’environ 160 mètres, fut construit durant les années 1887 et 1888 par la société Cail.
En quatre poèmes Horace Hurm mêle l’évocation du vieux cimetière à la vie contemporaine et ses bouleversements.
» Sur le flanc de la Butte, en pleine Capitale,
S’étageait les sentiers d’un funèbre dédale,
Oasis de silence en un monde agité.
Quand le Pont Caulaincourt sur les Morts fut jeté… »
Outre son tirage limité, notre ouvrage recèle quelques particularités, une dédicace et la copie d’un courrier de remerciement du maréchal Pétain, nous étions en décembre 1940…
Une longue dédicace de l’auteur à George Chepfer se trouve en début d’ouvrage. George Chepfer (1870-1945), chansonnier et humoriste. Après des débuts en Lorraine, il s’installe à Paris et devient un chansonnier réputé de l’époque avant de d’embrasser une carrière plus classique de directeur d’imprimerie à Nancy tout en poursuivant ponctuellement ses activités artistiques.
Notre ouvrage contient aussi une reproduction photographique de la lettre dactylographiée du maréchal Pétain (27 décembre 1940) qui remercie Horace Hurm de l’envoi de son poème.
Si vous souhaitez découvrir le kaléidoscope de la vie d’Horace Hurm, un site passionnant lui est consacré : Horace Hurm.
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HURM (Horace). En passant sur le pont Caulaincourt. Paris, l’Auteur, 1940. Une plaquette in-4 (29,5 cm x 24 cm), 11 pp.
Quatre poèmes.
Composition d’Horace Hurm sur la couverture. Quatre compositions de Paul Gibert in-texte.
Une longue dédicace de l’auteur à Georges Chepfer (chansonnier).
Une reproduction photographique d’une lettre du maréchal Pétain.
Un des vingt-cinq exemplaires numérotés de I à XXV sur » Auvergne à la main » des papeteries Navarre.
Feuillets assemblés par un cordon torsadé. Quelques légères traces d’insolation sur la couverture.
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