René Paul Groffe (1884-1965) commence sa vie professionnel comme ajusteur puis devient chansonnier montmartrois. Il est aussi parolier de chansons populaires et enfantines (Bob et Bobette). Dans les années 20, on l’entend au micro de Radiola puis dans les années 30 de Radio LL, et du Poste Parisien.
Charles Bouleau (1906-1987). Peintre et mosaïste, de 1926 à 1932, il est élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Tout d’abord figurative, sa peinture évoluera vers l’abstraction géométrique. Il a exposé entre 1927 et 1945 dans divers salons parisiens : Salon des artistes français et salon d’Automne. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence : la géométrie secrète des peintres, Seuil, 1963.
L’association de ces deux artistes nous offre un ouvrage agréablement illustré sur » l’air » de Paris et toute une époque pas si éloignée mais qui nous semble aujourd’hui définitivement évanouie.
Le livre contient 35 poèmes sur différents thèmes parisiens. Comme le souligne Marcel Pagnol dans sa préface » Comme une chanson, chaque poème contient une histoire, et met en scène des personnages. C’est à cause de cette vertu dramatique qu’il faut les lire à haute voix, mais avec l’accent de Paris : non pas celui des gens riches, mais celui du peuple et de ses camelot « .
Le premier poème, L’accent de Paris, renvoie aux propos de Marcel Pagnol et donne le titre de l’ouvrage :
» Cet accent de Paris que d’aucuns me reprochent,
je le tiens d’un aïeul, qui se nommait Gavroche
et qui, jusqu’à la mort servit la Liberté,
une rose à la bouche et le sabre au côté.
Si les mots que je dis semblent traîner la patte,
c’est que Gavroche aux pieds n’avait que des savates
et que sur le pavé des faubourgs de Paris
il traînait, comme font tous les mots que je dis… »
Les autres poèmes abordent de multiples sujets sur différents thèmes parisiens : Nouvelles du Soir (1916), Certain jour de fête (1920), Le muguet de Mai (1921), Une histoire d’Amour (1922), Soliloque dans l’église (1922), Imprécations contre le Jour de l’An (1923), Soliloque aux petits pierrots (1923), Un sauvetage (1923), Le terrain vague (1923), Le bal masqué (1924), l’aventure d’un soir (1924), Le bon métier (1924), La lettre d’amour perdue (1925), Une nuit place Pigalle (1925), Souvenir de Paris (1925), Le chat (1926), Sonnet pour Guignol (1927), Le portrait de Moune (1928), La ballade des petits pierrots de Paris (1929), Le premier beau jour de l’Année (1930), Les bateaux-parisiens (1934), La mort de la vieille maison (1935), Requeste à Charlemaigne (1935), La chienne (1935), La petite Chignon (1936), Sacré Veinard! (1937), Quand Montmartre était un village (1938), Leur quatorze Juillet (1939), Le gosse oublié (1940), La résurrection du sapin (1941), La complainte des gars de la Cloche (1942), Une histoire de cinéma (1943), Les cent francs perdus (1944), Gavroche vous parle (1945).
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GROFFE (René). L’accent de Paris. Préface de Marcel Pagnol. Paris, Editions de la Belle Fontaine, sd. Un volume in-8 (28 cm x 19,5 cm), 149 pp.
Trente-trois bois gravés en deux couleurs dessinés par Charles Bouleau et gravés par Henri Eynard.
Un des quatre cents exemplaires sur vélin crévecoeur numérotés. Exemplaire non justifié. Probablement exemplaire de collaborateur.
En feuilles sous couverture rempliée et coffret d’éditeur.
Bel exemplaire.
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