J’avoue, j’ai acheté ce livre en premier lieu pour son titre, des années à traverser en toute saison le jardin du Luxembourg laisse quelques souvenirs…mais je ne connaissais pas l’ouvrage et juste un peu l’auteur. Il fallait donc aller plus loin, le blog m’en offre l’occasion.
Rémy de Gourmont (1858-1915) écrivain, romancier, journaliste et critique d’art commence par étudier le droit. En 1879, il s’installe à Paris et devient attaché à la Bibliothèque nationale en 1881 tout en commençant à collaborer à différents journaux. Entre 1882 et 1886, il publie des ouvrages de vulgarisation historique. Son premier roman Merlette parait en 1886. En 1889, il est un des fondateurs du nouveau Mercure de France auquel il collabore pendant vingt-cinq ans. Il dédie son roman Sixtine (1890) inspirée par Berthe de Courrière modèle du sculpteur Clésinger, à Villiers de l’Isle-Adam qu’il a connu à la Bibliothèque Nationale et qui est devenu son ami. Il se lie avec Joris-Karl Huysmans, dédicataire du Latin mystique (1892). A partir de 1894, il dirige la revue illustrée l’Ymagier. Atteint d’une forme de lupus qui le défigure, il renonce à toute vie sociale et se consacre à son oeuvre, romans, pièces de théâtre, recueils de poésie et essai. Avec André Gide, il reprend en 1905 la direction de la revue L’Ermitage. En 1910, il rencontre Natalie Clifford Barney qui lui inspire Lettres à l’Amazone (1914).
Une nuit au Luxembourg est un conte original plein de fantaisie, d’esprit et de sagesse.
L’auteur nous présente tour à tour le Christ, un correspondant d’un journal américain et quelques jeunes femmes dans une conversation voluptueuse où l’on retrouve la joie païenne qui cherche le repos dans la pure délectation sensuelle.
Les dialogues sont le prétexte à débat philosophique sur la religion et plus largement sur la vie des hommes. Rémy de Gourmont est un défenseur de l’esthétique de la langue française et un esthète qui joue avec les mots pour nous conduire dans un rêve joliment illustré par les compositions en couleurs de Serge Beaune.
Après une formation à l’école des Beaux-Arts de Paris, Serge Beaune devient peintre et illustre aussi des ouvrages notamment d’Anatole France et Baudelaire. Il a travaillé régulièrement pour le journal l’Illustration.
A partir de 1926, il devient imprimeur d’art et créateur de brevets d’impression. Il a notamment inventé un procédé d’impression en taille-douce polychrome permettant de reproduire toutes les couleurs en une seule fois. Il a aussi travaillé à la création et à l’impression de billets de vente et de timbres postes pour différents pays.
Une nuit au Luxembourg a connu plusieurs éditions dès sa sortie parmi lesquelles : L’édition originale publiée au Mercure de France en 1907 et quelques éditions illustrées en tirage limité, outre celle présentée dans ce blog, avec des bois de Cosyns chez André Plicque en 1925, avec des bois de F.Siméon chez Claude Aveline en 1926.
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GOURMONT (Rémy de). Une nuit au Luxembourg. Paris, Aux éditions du Sagittaire chez Simon Kra, 1923. Un volume in-8 (22,5 cm x 17 cm), 134 pp.
16 compositions en couleurs hors-texte de Serge Beaune.
Un des 425 exemplaires numérotés sur vélin teinté.
1/2 maroquin à coins bordés de filets dorés. Dos décoré d’un décor mosaïqué. Tête dorée. Reliure signée « Librairies Flammarion ». Cet éditeur possédait un atelier de reliure à Paris qui resta en activité jusqu’en 1956. Couvertures conservées.
Bel exemplaire.
Vendu.
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