Nous poursuivons aujourd’hui notre série de présentation d’ouvrages, initiée dans notre blog du 14 novembre Arthur Rimbaud, le hasard et quelques livres et nous la terminons par la présentation de ces ouvrages sur le théâtre, une autre possibilité de s’échapper du réel comme le rêvait Arthur Rimbaud. C’est l’occasion d’évoquer le foisonnement de cette activité dans le Paris de la fin du XIXe siècle.
Entre 1800 et 1900, 32.000 pièces de théâtre ont été représentées à Paris. Paris compte alors une quarantaine de salles et près de 200 cafés concerts.
Au XIXe la fréquentation des cabarets et des théâtres est un aspect important de la culture urbaine, populaire ou petite bourgeoise. La majorité des théâtres de boulevard accueille un public mêlé. Les billets bon marché (au paradis) ou plus beaucoup plus chers (dans les loges) permettent d’accueillir tous les publics.
Joseph Glatigny (1839-1873) est engagé à dix-sept ans dans une troupe de comédiens. Il parcourt toute la province de scène en scène tout en écrivant les pièces qu’il joue. Il rencontre à Alençon, Poulet-Malassis qui lui fait connaître l’œuvre de Théodore de Banville dont on retrouve l’influence dans son recueil de poésie les Vignes folles qui parait en 1860.
Auteur de nombreuses pièces de théâtre, de recueils de poésie, il reçoit à titre posthume le prix de la littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre.
Nous vous présentons aujourd’hui deux prologues de cet auteur rédigés pour l’ouverture de deux théâtres. L’un pour le théâtre des Délassements Comiques qui connut plusieurs localisations dans Paris (boulevard du Temple, boulevard Voltaire, rue du faubourg Saint-Martin. En 1867, il se situe boulevard du Prince Eugène (boulevard Voltaire n°23), il fut détruit par un incendie pendant la Commune ; l’autre pour les Folies-Marigny qui furent sous un autre nom (Bouffes d’Eté) en 1855 le théâtre de la troupe d’Offenbach et qui prit ce nom en 1865 avant d’être démoli en 1881. Sur son emplacement se tient aujourd’hui le Théâtre Marigny (angle avenue des Champs-Elysées et Avenue Marigny). Ce dernier ouvrage est habillé d’une sobre reliure de Lortic.
Pierre-Marcelin Lortic (1822-1892) est un des relieurs majeurs du XIXe siècle. Il intègre à la fin des années 1830, l’atelier de Pierre-Paul Gruel. Tout jeune, il s’installe à son compte en 1844, 199 rue Saint Honoré jusqu’à son déménagement au début des années 1860 au 1 rue de la Monnaie. Il a pour client les plus grands bibliophiles de son époque notamment, le duc d’Aumale, Edmond de Goncourt et des écrivains comme Baudelaire dont il est proche et Banville.
Récompensé à de nombreuses reprises aux Expositions Universelles dans tout l’Europe, il cesse ses activités professionnelles en 1884 et deux de ses fils lui succède. Edmond de Goncourt a des appréciations élogieuses sur son travail : « Lortic est le premier des relieurs. C’est le roi de la reliure janséniste, de cette reliure toute nue, où nulle dorure ne distrait l’œil d’une imperfection, d’une bavrochure, d’un filet maladroitement poussé, d’une arête mousse, d’un nerf balourd, de cette reliure où se reconnaît l’habileté d’un relieur « .
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GLATIGNY (Albert). Prologue représenté pour l’ouverture du théâtre des Délassements-Comiques (Direction HUGOT et MAILLOT) le Samedi 4 mai 1867. Paris, Alphonse Lemerre, 1867. Une plaquette in-8 (20,5 cm x 13,5 cm), 16 pp.
Exemplaire sur vergé.
½ maroquin à coins. Titre doré.
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GLATIGNY (Albert). Les Folies Marigny. Prologue représenté pour la réouverture de ce théâtre le 8 mars 1872. Paris, Alphonse Lemerre, 1872. Une plaquette in-12 (19 cm x 12 cm), 19 pp.
Plein maroquin. Reliure signée Lortic. Tranches dorées, larges dentelles intérieures dorées, filets dorés sur les coupes. Dos légèrement insolé.
Ravissant exemplaire dans une sobre reliure de Lortic.
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Nous terminons aujourd’hui notre série Arthur Rimbaud, le hasard et quelques livres commencée le 14 novembre. J’espère que nous aurons dans les prochaines semaines, l’occasion de vous raconter l’histoire d’autres livres patiemment rassemblés par des collectionneurs passionnés.
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