FRANKLIN (Alfred). Les rues et les cris de Paris au XIIIe siècle. Pièces historiques publiées d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale et précédées d’une Etude sur les rues de Paris au XIIIe siècle.

 

Alfred Franklin (1830-1917) est un historien précieux pour la connaissance du vieux Paris. Entré en 1856 à la Bibliothèque Mazarine, il en devient l’administrateur en 1885 jusqu’à sa retraite en 1906. De par ses fonctions, il avait accès à l’important fond de la Mazarine et à d’autres  prestigieux dépôts parisiens.

franklin 7Ses ouvrages parfaitement documentés font souvent l’objet de tirages limités et à ce titre sont particulièrement recherchés. Il est intéressant de citer quelques titres sur des thèmes parisiens pour souligner l’ampleur des travaux de l’historien : Histoire de la Bibliothèque Mazarine depuis sa fondation jusqu’à nos jours (A.Aubry, 1860 et seconde édition Welter, 1901), Les Origines du Palais de l’Institut. Recherches historiques sur le collège des Quatre-Nations. (A.Aubry, 1862), Recherches sur la bibliothèque publique de l’église Notre-Dame de Paris au XIIIe siècle (A.Aubry, 1863), Recherches sur la bibliothèque de la faculté de franklin 6médecine de Paris (A.Aubry, 1864), Histoire de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Victor à Paris (A.Aubry, 1865), Etude historique et topographique sur le plan de Paris de 1540 dit plan de tapisserie (A.Aubry, 1869), Estat, noms et nombre de toutes funéraillesles rues de Paris en 1636 (L.Willem, 1873), La Sorbonne, ses origines, sa bibliothèque, les débuts de l’imprimerie à Paris (L.Willem, 1875), Journal du siège de Paris en 1590 (L.Willem, 1876) voir ici : Journal du Siège de ParisOrdonnance faicte pour les funérailles célébrées à Paris le 24 avril 1498 pour l’enterrement du corps du bon roy Charles Huytiesme, Les anciens plans de Paris (L.Willem, 1878-1880), Les Corporations ouvrières de Paris du XIIe au XVIIIe (Firmin-Didot, 1884), Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle (H.Welter, 1906) et aussi l’importante série : La vie privée d’autrefois : arts et métiers, modes, moeurs, usages des parisiens , du XIIe au XVIIIe siècle (Plon-Nourrit, 1886-1902)

Il est aussi l’auteur d’un roman d’anticipation, Les ruines de Paris en 4875 (Willem Daffis, 1875). Un siècle après Louis-Sébastien Mercier avec l’an deux mille quatre cent quarante (1770), il imaginait l’avenir de la capitale. Ces deux ouvrages feront l’objet d’un prochain blog mais cette fois, vous attendrez la rentrée !

franklin 2Aujourd’hui nous évoquons les rues et les cris de Paris au XIIIe siècle.

Paris avant l’expansion sur les deux rives de la Seine, resta longtemps confiné sur l’Ile de la Cité qui concentrait le pouvoir royal et le pouvoir ecclésiastique. Outre la demeure du roi et celle de l’évêque, les seuls monuments que renfermaient la Cité étaient les églises. Sur la rive gauche, le territoire était couvert de vignobles. L’enceinte de Louis VI commençait à la hauteur de la rue Dauphine et suivait les rues Saint André des Arts, Hautefeuille, Pierre Sarrazin, Dusommerard, et le boulevard Saint Germain. Sur la rive droite, le mur d’enceinte commençait un peu plus haut que la rue du Pont-neuf, suivait ensuite la direction de la rue de Rivoli, passait au nord de Saint Jacques la Boucherie puis devant Saint Gervais et rejoignait la Seine un peu au dessus de la place de Grève. Hors de l’enceinte apparaissaient au milieu de vastes espaces en culture, quelques églises autour desquels se groupaient quelques maisons. On comptait dans les faubourgs de Paris environ cent cinquante rues et une trentaine dans la Cité. A la fin du XIIe siècle, les rois commencent à se préoccuper de l’aménagement de Paris. Philippe Auguste agrandit et réorganisa les Halles centrales, Saint-Louis et ses successeurs développèrent les foires. Philippe Auguste ordonne aussi le pavage en pierre des rues pour assainir la ville et la construction d’une balade-enceinte-philippe-augustenouvelle muraille pour protéger les quartiers sur les deux rives de la Seine. Cette dernière fut bâtie de 1190 à 1211 et agrandit de façon considérable Paris. Paris comptait alors environ 250.000 habitants et la ville environ trois cent cinquante rues. L’extension de la voirie permettait aussi le développement de l’architecture religieuse. Le clergé employait ses richesse immenses à construire des églises et à les décorer avec magnificence. Cependant les habitations particulières restaient laides et incommodes. Le seul luxe que s’accordait les riches seigneurs était celui des vêtements. Les rues progressivement se spécialisaient par corps de métier. Mais ces métiers ne s’exerçaient pas tous en boutique, une multitude de marchands ambulants parcouraient la ville criant leurs denrées. Il y avait aussi les crieurs officiels chargés de publier les actes de l’autorité. Le cri de Paris fut établi par Philippe Auguste puis réglementé par saint Louis. Tous ces cris fournissent un florilège du langage de l’époque particulièrement pittoresque.

Au Moyen Age, Paris se divise en trois parties : Le quartier d’Outre-Grand-Pont, le quartier d’Outre-Petit-Pont, le quartier de la Cité, ces divisions sont plus communément connues sous les noms suivants : La Ville (Rive droite la partie la plus peuplée et la plus riche), L’Université (La rive gauche qui devient le foyer intellectuel de l’Europe), La Cité qui reste le centre politique et religieux. Progressivement la bourgeoisie s’affirmait.

Dans une seconde partie de l’ouvrage, l’auteur communique toutes ses sources : Nomenclature des rues, places, carrefours, portes, paroisses, croix, palais, etc de Paris au XIIIe siècle d’après la taille de 1292, Les Crieries de Paris au XIIIe siècle par Guillaume de La Villeneuve, Li diz de l’Erberie par Rutebeuf, Le dit du Lendit rimé, Les Monstiers (Monastères) de Paris, Les Ordres de Paris par Rutebeuf, La Chanson des ordres par Rutebeuf.

Cette publication appartient à l’important mouvement de recherche historique parisienne que connut la seconde partie du XIXe siècle. Les éditeurs Aubry et Willem publièrent des collections de qualité rassemblant les investigations des historiens de l’époque. Nous avons déjà évoqué ces publications dans un blog précédent, voir ici : Les anciennes descriptions de Paris.

Et pour les lecteurs qui découvrent par cette présentation, le poète Rutebeuf, quelques minutes avec Léo Ferré qui a mis en musique le poème « Que sont mes amis devenus », https://youtu.be/27PU0qYEMpU?t=9

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franklin 1FRANKLIN (Alfred). Les rues et les cris de Paris au XIIIe siècle. Pièces historiques publiées d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale et précédées d’une études sur franklin 3les rues de Paris au XIIIe siècle.  Paris, Willem, Daffis, 1874.  Un volume in-12 (17 cm x 12 cm), 205 pp.

Un des 325 exemplaires numérotés sur papier vergé des Vosges.

Un ex-libris.

Demi-chagrin. Dos à cinq nerfs, titre doré. Tranche marbrée.

Bon exemplaire.

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