DUFEY DE L’YONNE (P.-J.-S.). Mémorial parisien ou Paris tel qu’il fut, tel qu’il est.

 

Pierre Dufey de l’Yonne (1770-1854).  Avocat à Bordeaux, au moment de la Révolution, il est employé aux hôpitaux de Perpignan. En 1816, il publie Les confessions de Napoléon, fausses confessions qui entraîneront la saisie de l’ouvrage et sa destruction lors de sa parution. L’auteur y consacre trois chapitres aux relations de Napoléon avec les sociétés secrètes.

En 1816, Dufey est l’un des rédacteurs du libelle bonapartiste le Nain Tricolore. Impliqué dans un procès spectaculaire et traduit devant la cour d’assise de Paris il est condamné à la déportation à l’abbaye du Mont Saint Michel. De retour à Paris en 1819, il devient historien et éditeur.

dufey 2Dans l’avant-propos à son Mémorial parisien, l’auteur présente son approche  : « Je ne quitte une rue, un monument, qu’après en avoir examiné les moindres détails; j’interroge ce qui est, pour mieux apprécier ce qui n’est plus. Le point de départ de chacune de mes promenades est toujours celui où s’est terminée la promenade de la veille. Je m’arrête partout où je puis recueillir un souvenir intéressant, étudier un tableau de moeurs, saisir un ridicule, signaler un établissement utile…. » alors que Paris change  » Qui pourrait maintenant reconnaître Paris dans les écrits d’ailleurs estimés de Saint-Foix, de Piganiol de la Force et de Mercier lui-même ? Ils ont été vrais pour leur temps, ils ne le sont plus pour le nôtre. Tout est changé à Paris… »

dufey 3L’auteur choisit de démarrer son périple parisien à la barrière du Trône car il fut présenté à J.-J.Rousseau quand il était enfant. C’est en souvenir du philosophe qui souvent parcourait l’avenue de Vincennes pour rendre visite à Diderot emprisonné dans le donjon du château, qu’il choisit ce point de départ de ses pérégrinations parisiennes.

Pour chaque lieu visité, Dufey de l’Yonne rappelle son histoire, ses bâtiments, ses activités passées et présentes. Il commence par le quartier Saint-Antoine, il s’attarde sur toutes les industries, ce qui permet de découvrir la richesse des activités dans ce domaine. Cette présentation est peu courante dans les ouvrages de l’époque et fournit une multitude de renseignement.

Pour suivre plus facilement l’auteur, il convient de citer les principaux lieux parcourus : Rue de Montreuil, Hôtel Titon, Hôtel Dalmas, Rue de Reuilly, Rue de Charenton, Hôpital Saint-Antoine, Fontaine du corps-de-garde, Cour des Miracles, Manufactures de glaces, L’Hospice des Orphelins , Les Quinze-Vingts, Picpus, Rue de Rambouillet, Quai de la Rapée, la fontaine de l’Eléphant, Maison de Beaumarchais, Café de France, Jardin Tamponnet, Rue Charonne, Hôtel Vaucanson, Fontaine Basfroi, Les manufactures de M.Richard-Lenoir, Le Monastère de Bon-Secours, Les Annonciades, Sainte-Marguerite, Les abattoirs, La rue des Boulets, Boulevard Saint-Antoine, L’école des ponts et chaussées, Les Annonciades célestes, Place royale, Francs-Bourgeois, Hôtel de Lamoignon, Hôtel de la Force, Rue de Harlay, Les égouts, Rue de l’Oseille, Le Pont-aux-Choux, Rue des Ecouffes, l’Hôtel de Sully, Théâtre Mareux, L’Hôtel de Beauvais, Saint-Louis et Saint-Paul, Collège Charlemagne, Les Visitandines, Temple de la confession d’Ausbourg, La rue du Petit-Musc, Les Célestins, L’Hôtel Zamet, L’Arsenal, L’Hôtel de Sens, L’Hôtel Charny, La rue des Barres, Rue de Joui, Hôtel Fourcy, Hôtel d’Aumont, Impasse Guespine, L’Ave-Maria, Les Damiénistes et les Cordeliers, Hospice de la rue Neuve-Saint-Paul, L’Ile Saint-Louis, La chapelle Notre-Dame, Pont Marie, Pont de la Cité, L’Hôtel Lambert, L’Hôtel Bretonvilliers, L’Eglise Saint-Louis….

Au fur et à mesure de sa déambulation, l’auteur évoque les personnages qui ont fréquenté, les multiples lieux présentés. C’est aussi pour lui l’occasion de réflexions où l’on découvre l’influence des philosophes des lumières dans la perception des situations rencontrées.

Ce texte peu commun présente l’est parisien au début du XIXe siècle et son bouillonnement d’activités annonciateur des transformations futures.

 

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dufey 1DUFEY5DUFEY DE L’YONNE (P.-J.-S.). Mémorial parisien ou Paris tel qu’il fut, tel qu’il est. Paris, Dalibon, 1821. Un volume in-12 (17,5 cm x 10,5 cm), viii-315  pp.

Un frontispice gravé : J.-J.Rousseau à la Barrière du Trône.

Demi veau, filets et titre dorés, papier gaufré sur les plats.

Bon exemplaire.

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