Charles Diguet (1836-1909). Né au Havre, il arrive à Paris en 1861 où il commence à collaborer à des journaux et des revues dramatiques tout en écrivant des romans. C’est dans le d’Artagnan d’Alexandre Dumas père qui patronne ses débuts, qu’il publie ses premiers articles. Son ouvrage » les jolies femmes de Paris » rencontre un franc succès dans la presse parisienne. Il est probable que bien des journalistes fréquentaient ces jolies femmes…
A.P.Martial (Adolphe Théodore Jules Martial Potemont dit) (1827-1883) peintre et graveur à l’eau-forte. Après un séjour de dix ans à la Réunion où il produit un important nombres de vues. Il rentre en Métropole où il grave à l’eau-forte plus de 300 vues sur Paris au moment des bouleversements engagés par les travaux d’Haussmann.
Le dictionnaire universel illustré, biographique et bibliographique de la France contemporaine (J.Lermina, Paris, Boulanger, Tresse, 1885) fait état d’une relation de l’ouvrage rédigée par Paul de Saint-Victor : » Aucune mesure, aucune graduation; chacune des femmes qu’il décrit est un chef-d’oeuvre de grâce, un parangon de beauté, une merveille à nulle autre seconde comme disait les vieux poètes. Et de perles, d’étoiles, de soleils, de topazes, de coquilles, de papillons, de camées jetés pêle-même aux joues, au nez, aux yeux, aux oreilles, au corsage et sur les chignons de ces dames ! Le jeune auteur, pour les peindre, a mis la mer à sec, la botanique et la bijouterie au pillage. C’est un crescendo à jet continu; l’ut dièze du lyrisme est la seule note de ces cantates anacréontiques « . On sent percer une certaine ironie devant ce texte présentant 19 femmes pas une de plus, décrite d’une plume alerte et élégante avec toutefois un soupçon de manièrisme.
Les 19 femmes sont : Marie Roze (cantatrice), Agar (danseuse), Sarah Bernhardt (comédienne), Léonide Leblanc (comédienne), Blanche Pierson (comédienne), Sarolta, Angelo, Louis Ferraris (comédienne), Marietta Sacca, Massin, Hilda, Latour, Rosine Bloch (cantatrice), Gabrielle de Cleurgy, Blanche d’Antigny (comédienne), Odette Reynold, Alice Régnault (comédienne), Augustine Déveria (cantatrice), Céline Montaland (comédienne).
Certaines de ces femmes étaient plus connues pour leur fréquentation du demi-monde que pour leur talent sur les planches. Beaucoup d’entre elles sont tombées dans l’oubli mais ce livre conserve les traces de leur beauté. Les illustrations de Martial sont superbes.
De jolies femmes, de magnifiques eaux-fortes et aussi une belle reliure de J.Canape qui a créé son atelier rue Visconti en 1865 en reprenant le matériel et la clientèle de Belz-Niédrée, forment un agréable témoignage de la brillante période du second Empire à Paris.
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DIGUET (Charles). Les jolies femmes de Paris. Paris, Librairie internationale A.Lacroix, Verboeckhoven & cie éditeurs, 1870. Un volume in-8 (24,5 cm x 16 cm), 119 pp.
Vingt eaux-fortes par A.P.Martial (Un frontispice et dix-neuf portraits) Ornements par Morin.
Un des 326 exemplaires sur papier raisin vergé.
Demi-maroquin à coins signé Canape. Dos à cinq nerfs, titre doré. Quelques légers frottements.
Bel exemplaire.
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