Dans ce livre apparaît toute l’effervescence des talents des folles années 20 parisiennes.
Robert Delaunay (1885-1941) produit en 1904 ses première peintures influencées par les néo-impressionnistes et les fauves. En 1907, il entreprend un travail important sur les monuments de Paris qu’il nomme Ville de Paris ou la Ville. Sa toile Paris Saint-Séverin (1909) marque le début de sa théorie des couleurs. En 1909, il rencontre Sonia Terk avec qui il se marie et formeront jusqu’à la mort de Robert en 1941, un couple d’artistes reconnus.
En 1919, influencé par le cubisme, ses toiles deviennent quasi monochrome. Avec sa femme et quelques artistes, il est le fondateur du mouvement orphisme, branche du cubisme et avant garde de l’abstraction. « J’eus l’idée à cette époque d’une peinture qui ne tiendra techniquement que de la couleur des contrastes mais se développant durant le temps et se percevant simultanément, d’un seul coup » (R.Delaunay). il est très lié avec l’avant-garde de l’époque. Après la 1ère guerre, il est proche du mouvement surréaliste sans toutefois partager leurs visions artistiques, il peint les portraits de ses principaux membres.
Il participe à l’exposition des Arts décoratifs de 1925. Pour l’exposition internationale de 1937, il réalise des peintures monumentales dont celles du pavillon de l’air et du chemin de fer.
En 1940, il fuit le nazisme et se réfugie en zone sud chez Robert Delteil.
Joseph Delteil (1894-1978) publie en 1922 son premier roman Sur le fleuve Amour et se fait remarquer par Louis Aragon et André Breton. Il se lie d’amitié avec les surréalistes puis s’en détache les années suivantes. En 1925, il publie Jeanne d’Arc qui reçoit le prix Fémina. Ce livre fait scandale pour sa vision particulière de la pucelle d’Orléans. Très malade au début des années 30, il se retire dans le sud loin de la notoriété parisienne acquise au cours des années 20. Il y mène une vie de paysan écrivain auprès de sa femme Caroline Dudley, créatrice de la revue Nègre.
Allô Paris ouvre sur ces quelques lignes : » Allô ! Paris ! – Moi-même.- Ici la planète Mars. Oui, Mars, près de la Lune. Mon nom ?…Le Directeur du Petit Martial, le plus grand quotidien in the Interwrold. Je voudrais vous demander pour mon journal une série d’articles sur Paris. Une sorte de panorama de Paris. A grands traits, à grands coups de stylo…Avec beaucoup de détails de moeurs, toute la géographie cardiaque, le bassin moral de la Seine ! En somme, Paris vu de mars !. – Je vois, je vois. Une petite synthèse de Paris, un méli-mélo bien rond, un cube Kub, tout Paris dans un obus. » L’explication du titre un peu étrange est ainsi donné.
En dix chapitres : Prologue, Le petit provincial, Les Boulevards bleus, Analyse, Synthèse, Plastique, Le désert, Sous les ponts de Paris, L’ange de Paris, Les chats de Paris, Mon Paris, Joseph Delteil offre une déambulation parisienne qui mène le provincial dans tous les recoins de la Capitale. Mais il ne s’agit pas d’une visite » classique », l’influence surréaliste survole le texte.
C’est un Paris nouveau que le lecteur découvre au détour des pages avec de multiples digressions éparpillées au long des lignes surgit de l’imagination foisonnante de l’auteur.
Tous les sujets de l’époque arrivent sous sa plume, l’Histoire croise la vie quotidienne, les chats s’emparent des toîts, et Paris apparaît comme « un vaste atelier de l’art de la vie. Une incomparable entreprise de joie » et l’auteur conduit son Paris » comme une auto sur la grand-route de l’imagination ».
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DELTEIL (Joseph). Allô Paris. Paris, Editions des quatre chemins, 1926. Un volume petit in-4 (28,5 cm x 23,5 cm), 112-3 pp
Vingt lithographies par Robert Delaunay.
Un des 300 exemplaires numérotés sur papier d’Arches d’un tirage global de 365 exemplaires.
Bel exemplaire en parfait état.
Vendu.
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