Nous ne revenons pas sur l’illustrateur André Dignimont que nous avons déjà évoqué dans notre blog d’hier, Paris de ma fenêtre . Colette nécessite toute la place ! Juste pour mémoire, elle connaissait très bien André Dignimont et elle préfaça en 1929, un des ouvrages de la série des Artistes du Livre consacré à l’illustrateur.
Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954), romancière, actrice, journaliste à la vie étonnante, de la Puisaye de son enfance jusqu’au jardin du Palais-Royal, des scandales des représentations saphiques aux funérailles nationales laïques puisque l’Eglise avait refusé les obsèques religieuses en 1954, elle a connu toutes les aventures de son siècle qu’elle a su décrire de sa plume gourmande.
Après une enfance heureuse passée à Saint-Sauveur-en- Puisaye avec son père le capitaine Colette qui après une grave blessure de guerre est devenu percepteur et sa mère (Sido) féministe et athée qui lui donne une éducation laïque, elle épouse en 1893 Henry Gauthier-Villars critique musical et auteur de romans populaires. C’est son mari qui l’introduit dans les cercles musicaux et littéraires de la capitale et l’utilise comme nègre. Il lui demande d’écrire ses souvenirs d’école, ce sera la série des « Claudine ». dont le premier titre paraît en 1895. Elle s’émancipe de plus en plus de son mari et publie en 1904 Dialogues de bêtes (Mercure de France) sous le nom de Colette Willy. A partir de 1906 et jusqu’en 1912 elle se produit au music-hall, ce sont ses années de scandale. Elle s’en inspire pour ses ouvrages La Vagabonde (Ollendorff, 1910) et l’Envers du Music-Hall (Flammarion 1913 et Au Sans Pareil avec les illustrations de J.-E.Laboureur, 1926). Elle épouse en 1912 Henri de Jouvenel co-rédacteur en chef du Matin qui l’engage comme journaliste. Elle a une liaison avec Bertrand de Jouvenel le jeune fils de son mari dont elle s’inspire dans le blé en herbe (Flammarion, 1923) et dont elle avait anticipé les circonstances dans Chéri (Fayard, 1920). Elle divorce d’Henri de Jouvenel en 1923. Elle rencontre Maurice Goudeket qu’elle épouse en 1935. Pour Maurice Ravel, elle écrit le livret de l’Enfant et les Sortilège (1925). En 1930 paraît Sido (Ferenczi), en 1933 La Chatte (Grasset), en 1936 Mes Apprentissages (Ferenczi) et en 1941 Julie de Carneilhan (Fayard) où elle raille ses anciens maris.
Ses textes sont toujours régulièrement adaptés au Cinéma et à La Télévision.
Le site des amis de Colette est à découvrir ici. Cette association perpétue le souvenir de l’écrivain et promeut son oeuvre.
Colette s’installe en janvier 1938 au 1er étage du 9 rue de beaujolais au Palais-Royal, elle y avait déjà vécu à l’entresol de 1927 à 1929. Immobilisée par la polyarthrite dès la fin des années 40, elle ne quitte plus cet appartement jusqu’à son décès en 1954.
Elle en fera un récit, Paris de ma fenêtre. C’est cet ouvrage dans une édition postérieure à l’originale avec une préface de Francis Carco et des illustrations d’André Dignimont que nous vous présentons ci-après.
» J’habite le Palais-Royal. Comme beaucoup de Français un peu douillet, un peu grincheux, mais capables d’admirer longtemps ce qui leur plaît, je voue à mon pays un culte assoupi au fond de moi-même. »
Après la débacle et l’exode, Colette rentre à Paris pour retrouver son cher Palais-Royal.
Ce sont les chroniques qu’elle rédige pour le Petit Parisien qu’elle rassemble pour former Paris de ma fenêtre dont la première édition paraît aux Armes de France en 1942 sous le titre « De ma fenêtre ».
Ces chroniques évoquent les difficultés du temps de guerre où la rareté du ravitaillement et le froid sont des soucis quotidiens. Colette avec son solide bon sens, conseille, encourage et prône la bonne humeur.
L’ouvrage est aussi le prétexte à évocation, de souvenirs d’enfance à Saint Sauveur, des bêtes victimes elles aussi de la rigueur du temps et des femmes » Mais quoi elles sont souvent belles, et chérissent leurs parures de peu de prix. Et sans doute elles sauraient très bien me répondre que le printemps, même ingrat, ramène l’urgence de fleurir.
Qu’il y a mérite à rehausser la beauté,
à l’affûter de cent manières,
et que l’orner, fût-ce comme une châsse un peu barbare,
c’est attendre et déjà honorer la paix « .
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COLETTE. Paris de ma fenêtre. Préface de Francis Carco. Paris, Trinckvel, 1961. Un volume in-4 (33,5 cm x 26 cm), 203 pp.
Illustrations in et hors texte de Dignimont.
Un des 363 exemplaires sur grand vélin blanc.
En feuilles sous couverture bleutée (la couleur de Colette), emboîtage et étui de l’éditeur.
Exemplaire en parfait état.
Pour acheter c’est ici.
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D’autres éditions de cet ouvrage sont aussi disponibles, celle de 1944, Aux Editions du milieu du monde à Genève, c’est ici et celle de 1958, aux Editions Ferenczi, c’est ici.
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