CLARETIE (Jules). La canne de Monsieur Michelet. Promenades et Souvenirs.

Le titre un peu mystérieux de l’ouvrage titille l’imagination car Jules Michelet n’a pas laissé le souvenir d’un grand dandy comme le dix-neuvième savait les inventer. Il passait pour un personnage austère uniquement intéressé par ses recherches d’historien.

Il était à son époque le pape de l’Histoire de France et son élégance résidait dans son style et non dans un accessoire de mode. Pourtant cette canne était bien la sienne léguée par sa veuve à Jules Claretie.

Une belle canne à pomme d’or…fort belle avec sa longue tige jaune en wellingtonia offerte au maître par un ancien élève qui avait trouvé fortune dans le nouveau monde. Cette canne attirait Jules Clarétie vers  » des coins de terre où, comme en cimetière, dort l’histoire, et la canne, la canne de jong à poignée de quartz veiné d’or fin, disait, répétait-car elle parlait : Regarde bien les endroits où tu passes. Sais-tu où tu es maintenant ? Non ! Eh bien ! tu es à l’endroit même où il y aura dans peu de jours seize année celui qui était alors l’empereur des Français partait, avec son fils, pour une guerre qui devait, moins de deux mois et demi après, le jeter prisonnier aux mains des Allemands! » … » Baguette de magicien, la canne du poète de l’histoire remet en place les décors évanouis des drames oubliés « .

La guerre de 1870-1871 est une guerre quasiment oubliée dans la mémoire collective mais par son onde de choc, elle provoque les deux terribles conflits du 20e siècle. Elle a aussi dévasté Paris et sa région, voir Les ruines de Paris et de ses environs.

Alors Jules Clarétie pérégrine avec sa canne bâton de mémoire dans les souvenirs de cette guerre perdue pour raviver des scènes d’héroïsme ou de massacres :  Souvenir de la journée du 2, Pompiers et gardes nationaux, Les héros inconnus, Les instituteurs de l’Aisne, Un peintre de Barbizon, Le commandant Brasseur, Fernand Marais, Le sergent Hoff, Le général Margueritte, de Viroflay à Port-Royal.

Jules Clarétie (1840-1913) romancier, dramaturge, critique dramatique, historien et chroniqueur de la vie parisienne a connu une longue carrière littéraire couronnée par les honneurs. Il a aussi collaboré au Figaro et au Temps et tenu la critique théâtrale à l’Opinion nationale, au Soir et à la Presse. Président de la Société des gens de lettres puis vice-président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, il est nommé de 1885 à 1913, administrateur général de la Comédie-Française. Il est élu le 26 janvier 1888 à l’Académie Française.

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CLARETIE (Jules). La canne de Monsieur Michelet. Promenades et Souvenirs. Préface par Alfred Mézières. Paris, Librairie L.Conquet, 1886. Un volume in-8 (21 cm x 14 cm), IV-255 pp.

Un portrait frontispice gravé par Burney d’après Ullmann. Douze compositions de P.Jazet gravées à l’eau-forte par H.Toussaint.

Un des 850 exemplaires numérotés sur petit papier papier vélin à la cuve et paraphés par l’éditeur.

1/2 maroquin rouge à coins (reliure signée Champs). Couvertures conservées. Coins légèrement usés.

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