Aujourd’hui un peu de gaieté dans notre environnement morose, nous allons évoquer le vin parisien et les catalogues Nicolas qui n’en proposaient pas mais qui en 1949 s’inspiraient du thème de Paris pour commercialiser leurs bouteilles.
Implantés par les Romains, les vignobles d’Ile de France ont connu leur apogée au XVIIIe siècle, ils disparaissent après la seconde guerre mondiale. Ces vins servis aux tables royales étaient réputés. Néanmoins leur qualité déclinait au XIXe siècle et puis la construction du chemin de fer permettait l’acheminement rapide de vins provenant d’autres régions.
A Paris, mais à l’époque hors les murs, des vignes sont plantées dès le XIIe siècle par les dames de l’abbaye de Montmartre. Au XVIe siècle, les vignes sont cultivées du sommet de la Butte jusqu’aux plaines à proximité. Le vin de Montmartre reste destiné à la consommation locale car non soumis aux droits d’octroi, il est vendu dans les tavernes et guinguettes du lieu. Le développement de Montmartre, suite à l’annexion à Paris en 1860, fait progressivement disparaitre la vigne. En 1933, la ville de Paris crée le Clos-Montmartre en plantant 2000 pieds de vigne au nord de la Butte (angle de la rue des Saules et de la rue Saint-Vincent). Le vin produit est vendu chaque année au bénéfice des œuvres sociales de la Butte.
C’est sans doute en souvenir de ces longs siècles de viticulture que les magasins Nicolas retiennent le thème de Paris pour leur catalogue de l’année 1949.
Les catalogues Nicolas sont adressés gratuitement chaque année selon une liste de clients qui compte environ 30.000 noms soigneusement identifiés. A la création de ces catalogues (1927), les clients destinataires étaient issus des professions libérales ou du Bottin mondain. Aujourd’hui on dirait les CSP+. Ces catalogues sont de véritables chefs-d’œuvre de l’illustration. Ils sortent des ateliers Draeger frères. Nicolas les confie à des artistes de renom comme Van Dongen, Bernard Buffet, Raoul Dufy… En fait l’association des artistes pour vanter un produit alimentaire était assez novatrice et participait au positionnement des magasins Nicolas parmi la bonne société dans le dessein de figurer dans les grands dîners parisiens.
Pour l’année 1949, c’est Dignimont que nous avons plusieurs fois déjà croisé dans ce blog, qui assure l’illustration du catalogue.
Au début du catalogue, les conditions générales de vente reflètent les pratiques commerciales d’une époque. A noter que les verres sont consignés pour 20 francs. L’économie circulaire qui revient à la mode existait déjà…
Le catalogue débute par la présentation des Bordeaux rouges, puis des bouteilles exceptionnelles en bordeaux rouges, puis des bouteilles prestigieuses toujours en Bordeaux rouges, puis les Bordeaux blancs et ensuite les Bordeaux blancs d’années antérieures à 1900. Le catalogue se poursuit avec les Bourgognes rouges puis les bouteilles exceptionnelles en Bourgogne rouges, ensuite les Bourgognes blancs et s’achève avec les vins blancs d’Alsace, les vins blancs d’Anjou, les vins blancs de la Loire, les vins blancs de Jurançon, les vins du Jura, les très vieux Jerez et se termine par un très grand Porto Impérial de 1848.
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Catalogue Nicolas. Liste des grands vins. 1949. Montrouge, Presses de Draeger frères, 1948. Un volume in-4 (24 cm x 19 cm), 33 pp.
Illustrations de Dignimont. Une illustration en couverture, cinq hors-texte (Jardin des Plantes, Eglise Saint-Paul, Quai de Jemmapes, La Montagne sainte-Geneviève, Carrefour Troyon-Montenotte ; huit in-texte (Quai de Montebello, Vert-Galant, Rond-Point des Champs-Elysées, Place Cambronne, La Renaissance, Place du Théâtre-Français, Place Saint-Médard, Rue Berton).
Notre exemplaire comprend aussi divers documents complémentaires.
Un catalogue Nicolas (couverture cartonnée (8 pages), une date manuscrite décembre 1948.
Deux exemplaires du catalogue (4 pages) des vins supérieurs de table et de fines bouteilles.
Un courrier (tapé à la machine) de la direction des établissements Nicolas présentant le catalogue.
Un modèle de l’affiche accompagnant sur les murs de la Capitale la « Liste des Grands Vins »
Reliure spirale plastique, couverture rempliée cartonnée.
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