Il est une collection recherchée par les passionnés d’Histoire parisienne, c’est celle initiée par le baron Haussmann qui sans doute pour garder la trace d’un Paris démoli, confia aux historiens de son époque le soin d’en conserver la mémoire. Vous trouverez sur le site de Paris-Libris le premier volume de cette série, Histoire générale de Paris. Introduction.
Cette collection fut poursuivie après le départ des affaires d’Haussmann.
Elle constitue une source précieuse d’information sur de multiples sujets, les meilleurs connaisseurs de l’histoire parisienne y apportèrent leurs contributions et aujourd’hui nous vous présentons dans la série Topographie historique du vieux Paris, Le Bourg Saint-Germain.
Etonnante vie que celle de l’auteur, Adolphe Berty (1818-1867). Elève dans l’atelier d’Ingres où il se forme dès quinze ans à la peinture, un drame passionnel bouleverse son existence de jeune peintre. En 1838, il assassine sa maîtresse et passe plusieurs années au bagne. Sa peine purgée, il change son nom de naissance, Boulet, en Berty pour commencer une nouvelle vie à son retour en France en 1844. Sa bonne connaissance des ouvrages anglais traitant de l’histoire de l’architecture acquise probablement en Australie ainsi que sa maîtrise du dessin lui ouvrent une nouvelle carrière. Il publie en 1845, un dictionnaire de l’architecture du Moyen Age. Albert Lenoir l’engage comme dessinateur pour la Statistique monumentale de Paris et pour son Plan archéologique du vieux Paris. Son engagement républicain le contraigne à l’exil en Angleterre à l’avènement de Napoléon III. La protection d’Haussmann lui permet de rentrer à Paris pour poursuivre ses recherches. Adolphe Berty fera évoluer le projet initial de Lenoir, il va faire du Plan topographique un ouvrage indépendant de plusieurs volumes, la Topographie historique du vieux Paris. Toutefois seul le premier tome consacré à la région du Louvre et des Tuileries paraît de son vivant en 1866. Adolphe Berty est le fondateur de la topographie parisienne.
Les recherches de Berty couvre « La seigneurie de l’Abbaye-c’est-à-dire le sol sur lequel se sont formés le bourg et le faubourg Saint-Germain-avait pour confins la rue de l’Abreuvoir-Macon, et, plus tard, la place du Pont-Saint-Michel, la rue Saint-André-des-Arts, la partie postérieure de propriétés en bordure sur les rues de la Vieille-Boucherie et de la Harpe, les rues Hautefeuille, des Cordeliers (de l’Ecole-de-Médecine), de la Harpe, d’Enfer, et l’ancien chemin de Vanves. Mesurant environ quatre mille mètres, dans sa plus grande longueur, vers le couchant, et deux mille huit cents mètres à peu près dans sa plus grande largeur, la seigneurie de l’Abbaye formait un magnifique territoire entièrement compacte, à l’exception de l’enclave du Pré-aux-Clercs ».
Les études de Berty le conduisent à traiter le parcellaire en trois grande parties. L’Abbaye Saint-Germain-des-Prés devient peu à peu le noyau d’une agglomération suburbaine enserrée par des murailles et qui rayonne ensuite vers la ville et la campagne. C’est le faubourg Saint-Germain proprement dit. Au commencement du XIIe siècle, la partie orientale de ce bourg est enfermée dans la ville par la construction de l’enceinte de Philippe Auguste; elle constitue la circonscription de deux nouvelles paroisses urbaines, Saint-Côme et Saint-André-des-Arts, et se trouve séparée du monastère. Dans les siècles suivants, les prés, les jardins, les allées d’arbres, les terres cultivées se couvrent de constructions : couvents, hôtels et maisons de plaisance s’y élèvent en grand nombre, tout en demeurant à proximité de la ville. Il en résulte une extension considérable du bourg Saint-Germain, qui n’est plus limité aux environs immédiats de l’Abbaye et devient un long faubourg.
L’auteur commence par présenter l’origine et les développements successifs du bourg Saint-Germain, énumère les voies et retrace leur apparition successive du XIIIe au XVIe. Après cette présentation générale, il décrit chaque rue à commencer par celle des Petits-Augustins, première dans l’ordre alphabétique jusqu’à la rue des Quatre-Vents. Il donne l’historique détaillé de chaque voies, énumère chaque parcelle bâtie du côté gauche et du côté droit en indiquant la paroisse, la justice et la censive dont elle dépend. Les hôtels, les couvents, les hospices et quelques établissement donnent lieu à de courtes monographies.
Berty limite ses investigations jusqu’en 1610. Ses successeurs qui assurèrent la publication de son ouvrage, dépasse les travaux d’origine en incluant des textes sur le Palais Médicis (Le Luxembourg), et les églises Saint-Sulpice et de la Maladrerie Saint-Germain.
Nous disposons ainsi d’une passionnante étude sur la topographie du vieux Paris dans un quartier marqué par l’influence de l’importante Abbaye Saint-Germain-des-Prés. Une riche iconographie composée de 47 planches hors-texte et de 12 bois gravés in-texte illustre ces recherches dont la richesse ne manquera pas de vous surprendre.
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BERTY (A), TISSERAND (L.-M.), VACQUER (Th.). Histoire générale de Paris. Topographie historique du vieux Paris. Région du bourg Saint-Germain. Paris, Imprimerie Nationale, 1876. Grand et fort in-4 (34 cm x 24 cm), XXVIII-423 pp.
47 planches hors texte pour certaines à double-page et en couleurs. 12 bois gravés dans le texte.
Demi-basane. Dos à trois nerfs. Caissons encadrés d’un double filets dorés. Titres dorés. Tête dorée. Quelques rousseurs éparses.
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