C’est toujours un peu désolant de constater qu’un auteur de talent tombe dans l’oubli. Nous allons tenter de réactiver la mémoire d’Alexandre Arnoux avec un ouvrage consacré à la Grande Guerre en ce jour anniversaire de l’armistice de 1918.
Comme nous sommes aussi dans la période du centenaire, l’occasion était offerte de rappeler le souvenir de cet auteur et du graveur Renefer qui, au coeur des tranchés, a si bien su capter l’atmosphère des combats.
Alexandre Arnoux (1884-1973) laisse une oeuvre abondante. Une cinquantaine de titres (vingt romans, autant d’essais, quatre recueils de nouvelles, deux de poésie, une douzaine de pièces de théâtre, des dizaines de contributions à des collectifs variés); Sa collaboration à divers journaux et revues se chiffre par centaines d’articles parus, dès le début du siècle, dans les Lettres Française, Le Crapouillot, Les Nouvelles littéraires, la Revue de Paris. Au cinéma, une vingtaine de contributions, le scénario de Maldone (1927) de Jean Grémillon, produit par Charles Dullin, Arnoux scénarise ou co-scénarise également l’Atlantide (Georg Wilhelm Pabst, 1932 , d’après Pierre Benoît), La Piste du Nord (Jacques Feyder, 1939, d’après Maurice Constantin-Weyer), la dame de Haut-le-bois (Jacques Dadroy, 1947, d’après Jean-José Frappa), Il écrit les dialogues de Don Quichotte (Pabst, 1933) et des Derniers jours de Pompéi (Marcel L’Herbier, 1934), collabore à la trame musicale de La voix sans visage (Léo Mittler, 1933), et tient même un rôle dans Le tunnel (Kurt Nernhardt, 1933). Sa passion pour le septième art aboutira à deux essais : Cinéma (1929) et Du muet au parlant, Souvenirs d’un témoin (1946). Il siège à l’académie Goncourt de 1947 à sa mort.
Raymond Fontanet dit Renefer (1876-1957), peintre, illustrateur et graveur. Ancien élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il commence par se diriger vers la peinture et expose notamment au Salon des indépendants. Mobilisé dans le 1er régiment du Génie en 1914, il est chargé d’établir la topographie des champs de bataille. Durant toute la guerre, il prendra des croquis du champ des opérations. Graveur réputé, il illustre pour les éditeurs d’art les récits de la grande Guerre (Le Feu d’Henri Barbusse, Boutitié 1918, Le Cabaret d’Alexandre Arnoux en 1922, ou Gaspard de René Benjamin, Le livre de demain Fayard, sd). Il réalise aussi des portfolios de la Somme, de Verdun et des Hauts de Meuse en Alsace, témoignages de la vie des poilus dans la guerre. Il grave directement depuis le front, à la manière d’un reporter de guerre pour être au plus proche de la réalité des combats.
Après la 1ère guerre, il illustre de nombreux ouvrages (près d’une centaine) parmi ceux-ci, Mon Frère Yves de Pierre Loti (Le Livre contemporain, 1928), La vagabonde de Colette (Hachette, 1928), Dix sept histoires de marin de Claude Farrère (Flammarion, 1930). Il poursuit également ses travaux de peintre : » Renefer est le promeneur extasié de Paris et de l’Ile-de-France ». Puis il est directeur des livres d’art chez Flammarion et professeur principal à l’Ecole ABC de Peinture pendant plus de 30 ans.
L’ouvrage « Le Cabaret » présente une succession de scènes prises sur le vif au coeur des combats de la 1ère guerre mondiale. L’évocation des soldats, la rude vie des tranchées, les moments de répit entre deux engagements, les scènes de vie de ces hommes plongés au quotidien dans l’horreur, sont fidèlement traduits au long de ces pages. Les eaux-fortes de Renefer reflètent l’intensité de ces moments.
La table des matières de l’ouvrage reprend ces différents épisodes : Le Cabaret; Imageries, -Youyou, chien de légionnaire, Lehottu homme libre, Le Repas imaginaire, L’Enfant qui n’a pas connu la paix, Refaire sa vie, Discipline, Soliloque dans un train, Point de vue, Le Visage, L’obus sur le cimetière, La Bataille, La Saucisse en dérive, Contradictions, La Nuit de Noël- ; Le chinois; Paysages, -Le Boyau abandonné, Un mort, La Lampe, l’Homme boréal, No man’s land-; Les Communiqués.
Nous vous présentons aussi une autre édition du Cabaret (1931) augmentée de nouveaux chapitres et illustrée de lithographies de Richard Maguet.
Avant de paraître en éditions illustrées, le Cabaret fut publié chez Fayard en 1919. Vous trouverez ci-après, un exemplaire de l’édition originale en tirage de tête.
Et pour revenir à des sujets parisiens, nous vous proposons quelques ouvrages rédigés par Alexandre Arnoux qui feront, peut être dans les semaines à venir, l’objet d’une page de blog notamment « Le promeneur accompagné« , délicieuse balade dans les rues de Paris, et pour les autres titres c’est ci-après : Paris sur Seine et Paris ma grand’ville.
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ARNOUX (Alexandre). Le Cabaret. Paris, Editions Lapina, 1922. Un volume in-4 (28 cm x 11 cm), 258-(5)pp.
49 eaux-fortes originales de Renefer.
Un des quatre cent treize exemplaires numérotés sur papier de Hollande à la forme, pur chiffon. Exemplaire signé par l’auteur et l’illustrateur.
1/2 maroquin à coins. Dos à quatre nerf. Tête dorée. Couvertures conservées.
Première édition illustrée.
Bel exemplaire.
Vendu .
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ARNOUX (Alexandre). Le Cabaret. Augmenté de chapitres nouveaux. Paris, Collection Guerre, Edition Crès, 1931. Un volume in-8 (22,5 cm x 17,5 cm), 322 pp.
Lithographies de Richard Maguet.
Un des 600 exemplaires numérotés sur papier vélin de rives.
Broché sous couverture rempliée. Tache au dos.
Pour acheter c’est ici .
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ARNOUX (Alexandre). Le Cabaret. Paris, Fayard, 1919. Un volume in-8 (21,5 cm x 15 cm), 265 pp.
Un des quinze exemplaires numérotés sur papier vergé pur fil des Papeteries Lafuma.
Broché. Sous emboîtage et étui.
Bon exemplaire.
Vendu .
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