Nous avons déjà évoqué Francis Carco, le chantre des bas-fonds parisiens, son oeuvre en général et son roman Pigalle en particulier, voir ici : Rue Pigalle. Aujourd’hui nous vous présentons son premier roman Jésus-la-Caille dans une belle édition largement illustrée par Auguste Brouet.
Auguste Brouet (1872-1941) est l’élève de Gustave Moreau et reçoît aussi l’enseignement de Auguste Delâtre ce qui lui permet de se lancer dans la gravure à l’eau-forte. Nous avons déjà présenté un ouvrage illustré par Auguste Delâtre, voir Jean Faber. Le vieux village de Montmartre. Il rencontre un certain succès au cours des années 20. Gustave Geffroy admiratif de son talent lui consacre un catalogue raisonné en 1923 paru chez Boutitie et répertoriant 270 gravures. C’est aussi un illustrateur rare dont la virtuosité fait l’admiration de ses contemporains. Il a été l’illustrateur des Goncourt (Les frères Zemganno, Grégoire, 1921), de Huysmans (La Bièvre et Saint-Séverin, Edition de l’Estampe, 1926, Le drageoir aux épices, Devambez, 1929, de Barrès (Greco ou Le Secret de Tolède, Devambez, 1928) et de Zola avec certains livres comme Germinal ou Le Ventre de Paris. Sa production en livres d’art s’échelonne chez trois éditeurs, Frédéric Grégoire, les Editions de l’Estampe et Devambez.
Né à Paris dans un milieu très modeste, il connait mieux que personne le monde interlope de Jésus-la-Caille qui lui permet de silhouetter avec des paysages de Montmartre, quelques physionomies inquiétantes de marlous.
Jésus la Caille est le premier roman de Francis Carco publié au Mercure de France en 1914. Une seconde édition paraît en 1920 chez Davis complété par les Malheurs de Fernande qui en constitue la suite avec 3 dessins de Chas Laborde.
Jésus la Caille, gigolo du quartier Montmartre vient de perdre Bambou arrêté par la police. Pépé la vache pourrait l’avoir donné aux flics.
Retourné par cette mésaventure, le jeune homme s’entiche de Fernande, prostituée et môme de Dominique le Corse, souteneur de son état. Mais cette même Fernande est convoitée par Pépé la Vache, qui dénonce le Corse, pris en flagrant délit lors d’un cambriolage. Le Corse à l’ombre, Jésus-la-Caille avait toujours en tête Bambou, Fernande tombe toutefois dans ses bras, à la colère de Pépé. Ce n’est qu’une passade, et Pépé parvient bientôt à ses fins. Emmenant Fernande loin, à Belleville, il la garde pour lui…mais pas longtemps, jusqu’à ce que Fernande comprenne que Pépé est un indic.
De retour à Montmartre, rue Lepic, Fernande reprend son activité, mais avec moins de succès. Pépé la suit continuellement et avec sa réputation, cela fait fuir le client. Désespérée, elle tente de se retourner vers Jésus la Caille, mais Pépé la reprend de force. Jusqu’à ce que le Corse sorte de prison, tue Pépé la Vache et laisse Fernande s’accuser du crime.
La critique reçoit médiocrement ce premier romain. Mais il devient rapidement un succès de librairie.
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CARCO (Francis). Jésus la Caille. Paris, Aux Editions de l’Estampe, 1925. Un volume in-4 (27 cm x 21 cm), 212 pp.
Illustrations de Auguste Brouet. 30 gravures originales. 2 gravures (couverture, page de titre), 18 gravures in-texte et 10 hors texte.
Un des 190 exemplaires numérotés sur papier vélin d’Arches avec une suite hors texte des gravures sur vélin (30 gravures dont 10 à pleine page).
En feuilles sous couvertures rempliée, emboîtage (minime début de fente sur 5 centimètres) et étui.
Bon exemplaire.
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CARCO (Francis). Jésus la Caille. Paris, Ronald Davis, 1920. Un volume in-8 (18,5 cm x 14 cm), 195 pp.
Trois dessins de Chas Laborde gravés sur bois par Jules Germain.
Un des sept cent cinquante exemplaires numérotés sur papier KS.LAAG SOEKEN de Hollande.
Broché.
Bel exemplaire
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