Louis Etienne Héricart de Thury (1776-1854). Homme politique et homme de science.
Ingénieur des mines, il est l’auteur de plus de 350 articles et membre d’une dizaine de sociétés savantes. Il est un des principaux cofondateurs de la Société nationale d’horticulture.
Il entre à l’école des mines en 1795. Ses premières fonctions l’amènent à voyager à plusieurs reprises vers 1804-1805 dans le sud de la France. En 1809, il est chargé de l’inspection générale des carrières en décembre 1810, il le restera jusqu’en 1830. Il mène les travaux de consolidation des carrières souterraines de Paris aménageant et décorant les Catacombes de Paris.
Il est nommé directeur des Bâtiments civils en 1823 et préside à ce titre la construction du palais de la Bourse, la restauration du palais des Thermes et la transformation de l’hôtel de Cluny en musée. Sous la Restauration, il est maître des requêtes et conseiller général de la Seine. Il est député de l’Oise puis de la Seine de 1815 à 1827. Battu en 1827, il ne se représenta pas. Proche de Charles X, il soutient le ministère Villèle.
Les carrières de Paris sont un ensemble d’anciennes carrières souterraines reliées entre elles par des galeries d’inspection. Dans Paris intra-muros, elles sont constituées par deux réseaux principaux qui ne communiquent pas entre elle : le grand sud ou GRS s’étend sous les 5e, 6e, 14e et 15e arrondissements, le 13 ou treizième s’étend sous le 13e arrondissement. Il existe d’autres petits réseaux notamment sous le 16e arrondissement. L’ensemble représente près de 300 kms. Une petite partie environ, 1,7 km constitue l’ossuaire officiel ou musée des catacombes de Paris.
L’exploitation de la pierre à bâtir devient souterraine à Paris à partir du XIIe siècle. En raison de l’exploitation anarchique des bancs de pierre, les sols se minent peu à peu au cours des siècles. En mars 1633, le Conseil d’Etat prend un arrêt défendant aux exploitants des carrières souterraines de s’approcher à moins de 15 toises des grands chemins conduits de fontaines et autres ouvrages publics à peine de punition corporelle et amende arbitraire. De nombreux arrêts sont à nouveau pris au cours des années suivantes sans parvenir à limiter l’ardeur des carriers confrontés à une demande croissante.
Pour gérer la situation, Louis XVI instaure l’Inspection générale des carrières. La loi définit la propriété comme s’étendant sur et sous terre. L’Inspection est chargée de conforter les carrières se trouvant sous les voies publiques tandis que les carrières situées sous des propriétés privées relèvent de la responsabilité du propriétaire.
A la même époque, ce sont les cimetières de Paris qui commencent à poser problème. Les 200 cimetières de Paris ne suffisent plus. En 1780, le Parlement à la suite de l’effondrement des murs de la cave d’un restaurateur situé près du cimetière des Innocents , décrète la fermeture du cimetière.
En 1785, on décide de transférer les ossements dans les anciennes carrières situées sous le lieu-dit de la Tombe Issoire. Il est décidé de supprimer l’intégralité des petits cimetières de Paris pour les remplacer par trois grands cimetières : Montparnasse, Le Père Lachaise, Passy. Plus de six millions de Parisiens seront transportés dans les carrières.
C’est sous la direction de L.E.Héricart de Thury que seront aménagées les actuelles catacombes de Paris. Il les transforme en ossuaire visitable.
Au cours du XIXe siècle, certains vides de carrière furent utilisées à des fins industrielles. On avait également utilisé d’autres vides pour les transformer en brasserie.
Dans les années 1930, l’Inspection des carrières entame des travaux et plusieurs abris de défense passive sont aménagés.
Sous l’Occupation en 1943, les Allemands y construisent un bunker sous le Lycée Montaigne.
L’Etat-Major des FFI s’installe sous la place Denfer en août 1944.
Dans les années 60, les étudiants déploient une activité cataphile dans le grand réseau sud et notamment sous le Val-de-Grâce.
Malgré l’interdiction de fréquentation de l’arrêté de 1955, le réseau souterrain est de plus en plus fréquenté. En 1981 est créé l’Equipe de recherche et d’intervention en carrière chargée de surveiller et de réprimer l’activité cataphile mais ces activités se poursuivent encore certes plus discrètement mais de façon régulière pour certains amateurs de découverte.
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HERICART DE THURY (Louis-Etienne). Description des catacombes de Paris. Précédée d’un précis historique sur les catacombes de tous les peuples de l’ancien et du nouveau continent. Paris, Bossage et Masson et Londres, aux dépôts de Livres français, Leblanc, 1815. Un volume in-8 (22 cm x 13 cm), XXXVI-(avant-propos et table des matières)-382 pp.
Une planche dépliante in-texte (coupe oryctognostique du sol de la plaine du midi de Paris). Huit planches (fin de volume). Planche I. Accidents contemporains de la formation, Planche II. Accidents postérieures à la formation, Planche III. Plan de la plaine des catacombes au midi de Paris, Planche IV. Grand éboulement de la carrière supérieure dans celle du Port Mahon, Planche V. Vue du pilier du mémento et du sarcophage du lacrymatoire, Planche VI. Vue de la fontaine des catacombes hautes, dite de la Samaritaine, Planche VII. Escalier des hautes et basses communications, Planche VIII. Grande entrée des Catacombes dans la Fosse-aux-Lions.
Demi-veau raciné à coins d’époque, pièce de titre, filets dorés, petits manques restaurés à la reliure. Ex-libris.
Edition originale.
Bon exemplaire.
Vendu.
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