Georges d’Heylli (1833-1902) publiciste, journaliste, fondateur et directeur de la Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique.
Albert Soubies (1846-1918), critique musical au Soir et historien de la musique et du théâtre.
Deux plumes agiles pour raconter les activités théâtrales pendant le Siège et la Commune de Paris. La guerre franco-prussienne de 1870 tourna rapidement au désastre pour les armées françaises, Paris fut assiégé et l’instauration de la Commune de Paris se termina dans le sang. Nous avons déjà évoqué cette période dramatique pour les Parisiens, voir ici.
Mais pendant ces temps agités, les Parisiens n’oubliaient pas leurs habitudes de distraction et de plaisir. Dès la proclamation de la République, les théâtres fermés sur ordre, reprenaient leurs activités comme notamment l’Opéra et la Comédie Française. Les cafés demeuraient ouverts.
Georges d’Heylli rappelle les dernières semaines de l’Empire à la Comédie Française, Les représentations pendant le Siège notamment celles données pour les victimes de guerre et les programmes assurés (on joue par exemple Tartuffe et le Médecin malgré lui le 19 janvier 1871). La Comédie-Française apporte aussi sa contribution à l’effort de guerre de la population en transformant ses foyers en ambulance pour les blessés militaires. Elle poursuit ses activités pendant la Commune, les recettes de la compagnie sont dérisoires faute de public. Les relations avec le gouvernement de la Commune sont alors tendues. Pour remplir la salle et préserver le bâtiment situé en un lieu stratégique en temps d’émeutes, il est décidé de remplir la salle avec des billets de faveur. Du 26 avril au 21 mai 1871, la Comédie Française donnera vingt-six représentations devant un public habitué aux représentations du Vaudeville et qui découvrait le théâtre classique. Sa situation financière devient alors critique. Le théâtre fermait le 21 mai pour rouvrir ses portes le 4 juin par une reprise du Mariage de Figaro.
Albert Soubiès élargit le sujet du Théâtre à Paris pendant le Siège et la Commune à toutes les scènes parisiennes et donne un aperçu de leurs activités jusqu’à la reprise normale des représentations à la fin de l’année 1871 et comme il le souligne » On sent comme d’instinct, qu’un peu de bonne humeur doit présider même aux oeuvres de réparation, et qu’il faut sauver du naufrage la verve et l’entrain gaulois ».
Ces deux courtes plaquettes sont précieuses pour la connaissance d’un sujet qui semble modeste au regard de la situation de l’époque mais donne une vision de la réalité quotidienne parisienne vécue.
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HEYLLI (Georges d’). Dix mois à la Comédie-Française. Siège & Commune. Paris, Jules Gervais, 1885 et SOUBIES (Albert). Le Théâtre à Paris du 1er octobre 1870 au 31 décembre 1871. Paris, Marpon et Flammarion, 1892. Deux plaquette rassemblées en un volume in-8 (25 cm x 16,5 cm) 43 et 15 pp
Envoi de l’auteur (Georges d’Heylli) sur la première plaquette.
Demi-chagrin rouge. Dos à cinq nerfs. Titre doré. Rousseurs éparses.
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