TEISSERENC. Géographie parisienne en forme de dictionnaire contenant l’explication de Paris.

Ce livre est une curiosité. L’auteur a voulu faire de la topographie de Paris un abrégé de la géographie de France. Acquis aux idées des Lumières, il souhaitait par le moyen d’écriteaux installés à chaque rue  » faire de la ville de Paris une école publique perpétuelle et gratuite »

Le propos de cet ouvrage original était d’associer la carte de France et le plan de Paris afin que ses habitants puissent connaître sans sortir de la ville, toutes les provinces de France. L’auteur proposait de dupliquer la carte de France sur un plan de Paris, de donner les noms des villes aux rues sur lesquelles elles tomberaient. En même temps, il consacrait les enseignes par séries et par corps d’état à la glorification des princes, des grands hommes, des victoires et événements historiques, des arts et sciences préfigurant ainsi notre système de nomenclature moderne. Ce projet, dont l’auteur réclamait sans hésiter la réalisation immédiate, resta on s’en doute, lettre morte.

Dans l’année littéraire de 1754 créée par Fréron et qui fut publiée jusqu’en 1790, l’ouvrage est présenté de la façons suivante :

« L’Auteur n’a pas cru que les bornes resserées d’un parterre puissent contenir tous ses lecteurs; la France entière est le jardin où il les promène pour leur apprendre les rues de Paris; ce projet vaste mérite d’être développé; L’intérêt d’un Etat bien policé consiste à entretenir une relation entre les Provinces et la capitale; et cette relation exige qu’elles reconnoissent mutuellement. Mais deux difficultés principales s’opposent à cette connoissance, le parisien voyage peu, et tout le monde ne sauroit venir à Paris. C’est ce qui a fait imaginer ce système, par le moyen duquel un bourgeois de Paris sans sortir de sa ville; peut voyager dans les provinces, un homme de province, en voyageant dans le Royaume, croit se promener dans la capitale. Pour exécuter cet admirable projet, l’Auteur veut d’abord que l’on applique une Carte générale de la France sur le plan de la Ville de Paris; que l’on oriente sur le Plan les Provinces comme elles sont situées dans le Royaume et qu’on leur fasse garder en tout les mêmes limites. En second lieu, il veut qu’on change le nom des rues, et jusqu’à chaque rue on donne le nom d’une ville ou d’un lieu considérable de la Province vis à vis de laquelle cette rue se trouve placée. Par cet arrangement, Monsieur, il arrivera souvent que la moitié d’une rue, d’une maison, d’une chambre, etc, sera d’une Province et l’autre moitié d’une province différente. Un homme aura un bras en Normandie et une jambe en Bretagne; il n’a qu’à se trouver sur la ligne qui sépare ces deux Provinces.

En appliquant sur un Plan de Paris une carte de France qui soit absolument de la même grandeur, l’endroit où se trouve cette Capitale répondra à l’Eglise Saint Leu, la Ville de Lyon à la rue Galande, Toulouse à celle de Vaugirard, et Bordeaux à la rue du Bacq. Ainsi ces trois rues se nommeront les rues de Lyon, de Toulouse et de Bordeaux; et par un calcul proportionnel de leur distance à la Paroisse de Saint Leu, vous saurez de combien les trois Villes dont elles portent le nom sont éloignées de Paris. Par le même calcul, un homme de Province qui viendra de Lyon, de Toulouse ou de Bordeaux, en cette ville saura en y arrivant, et sans se donner la peine de la parcourir, de combien les rues Galande, de Vaugirard et du Bacq sont éloignées de cette même Paroisse. L’auteur ne doute nullement que si le Roi en étoit informé, il en ordonnât l’exécution.

Un autre projet bien digne du premier, c’est de faire de la Ville de Paris une Ecole publique, perpétuelle et gratuite en tout genre de littérature, par le moyen des Ecritaux qui sont aux Enseignes. M.Teisserenc, veut que chaque maison ait son enseigne particulière et que ces enseignes soient distribuées dans Paris selon les matières qu’elles représentent : c’est dire, qu’il n’y aura que des enseignes pour la poesie dans les quartiers destinés à cet usage. Dans d’autres il y a aura des enseignes pour l’Eloquence, pour l’Histoire, etc…Dans les écritaux qui marqueront un fait historique, il veut qu’on ajoute l’année à laquelle ce fait est arrivé, comme A la bataille de Fontenoy, 1745. Si c’est un pape, on marquera le temps et son exaltation; si c’est un Saint , on ajoutera le jour de sa mort. On mettra sur les enseignes tous les Ordres de chevalerie et toutes les marques de grades, de distinction et d’honneur qui sont dans l’Etat Ecclésiastique, dans le Militaire, dans la Noblesse et dans la magistrature. Ainsi , au lieu de dire au cheval blanc, au lion d’or, au grand Monarque on dira, à l’Archidiacre, au Promoteur, au Télologal, au Brigadier, au mestre de camp, au Président etc. On y placera aussi les gens de lettre et leurs ouvrages bon ou mauvais »

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TEISSERENC (Etienne) Géographie parisienne en forme de dictionnaire contenant l’explication de Paris ou de son Plan, mis en carte géographique du Royaume de France, pour servir d’introduction à la Géographie générale. Méthode nouvelle et facile pour apprendre d’une manière pratique & locale, toutes les principales parties du Royaume & de Paris, ensemble, et les unes par les autres. Paris placé à l’Eglise & Paroisse de S.Leu, rue de S.Denis.qu.2. de Jacques de la Boucherie, étant le point fixe de toutes les parties. Paris, chez la veuve Robinot, Villette, La veuve Amaury, 1754. Un volume (17 cm x 10 cm), 7-XIX-356-(3) pp.

De la bibliothèque du château de Dampierre.

Plein veau marbré, filets dorées sur les coupes, tranches marbrées.

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Teisserenc ITeisserenc IITEISSERENC (Etienne) Géographie parisienne en forme de dictionnaire contenant l’explication de Paris ou de son Plan, mis en carte géographique du Royaume de France, pour servir d’introduction à la Géographie générale. Méthode nouvelle et facile pour apprendre d’une manière pratique & locale, toutes les principales parties du Royaume & de Paris, ensemble, 1 les unes par les autres. Paris placé à l’Eglise & Paroisse de S.Leu, rue de S.Denis.q.2. de Jacques de la Boucherie, étant le point fixe de toutes les parties. Paris, chez la veuve Robinot, Villette, La veuve Amaury, 1754. Un volume in-12 (17 cm x 10 cm), 7-XIX-356-(3) pp.

Plein veau moucheté de l’époque. Dos orné de fleurons dorés, tranches rouges. Filets dorés sur les coupes. Un accident mineur à une coiffe.

Bon exemplaire.

Vendu.

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