Nous avons déjà présenté des ouvrages illustrés de photos par Doisneau, La banlieue de Paris et Pour que Paris soit mais nous n’avons pas encore évoqué Prévert, il manquait aux pages de ce blog. Avec cet ouvrage sur les bistrots parisiens, le prétexte est trouvé tout tenu qu’il soit, en effet la contribution de Prévert à cette plaquette reste modeste.
Jacques Prévert (1900-1977) poète et scénariste est largement connu dans l’univers francophone. Son langage familier et ses jeux de mots poétiques où l’influence du surréalisme affleure et l’humour est toujours présent, rendent ses poèmes accessibles à un large public.
Il abandonne très jeune ses études pour se lancer dans la vie. Dans les années 20, il effectue de petits boulots pour assurer sa subsistance. Proche des surréalistes, il s’en détache en 1930. En 1932, il écrit des textes pour le groupe Octobre témoignage de son engagement politique indéfectible pour la gauche. C’est dans ce groupe qu’il fait la connaissance de Jean Renoir et qu’il commence à travailler pour le cinéma.
Scénariste et dialoguiste des grands films français des années 1935-1945, Drôle de drame, Le Quai des brumes, Le jour se lève, les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis, les Portes de la nuit, Le Crime de Monsieur Lange, Remorques et Lumière d’été, il poursuit ses activités cinématographiques après la seconde guerre mondiale notamment avec le film d’animation de Paul Grimault en 1957, le Roi et l’oiseau.
Dès les années 30, ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma et chantés après guerre par de grands interprètes, Juliette Gréco, Les frères Jacques, Yves Montand….
En 1946, son recueil de poésie Paroles rencontre un large succès.
Avec Bistrots, nous plongeons dans une atmosphère que Prévert connaît bien, celle du réalisme poétique de la vie quotidienne capté en noir et blanc par l’objectif de Doisneau.
Cette vie populaire autour des zincs, Prévert la reconstitue dans ses dialogues cinématographiques et la chante dans un poème reproduit en fac-simile dans l’ouvrage. Contribution rapide mais évocation si poétique d’un univers qui débute par ces mots : » Au Diable vert rue Saint Merry, un clochard devant son premier verre, en confidence luit dit : Place toi là pour voir le défilé ! Mais, sur le miroir du comptoir un petit écriteau ravive la mémoire de ce client trop empressé : Surtout n’oubliez pas de payer même si vous buvez pour oublier… »
Robert Giraud dans un texte enlevé prend le relais du poète pour raconter l’histoire des bistrots, leurs géographies et leurs objets, les clients, les bistrots du coin…et présenter l’ambiance si particulière de ces lieux familiers. Robert Doisneau légende ses photos et fixe les histoires d’un moment.
L’ensemble offre une plongé chaleureuse dans l’atmosphère populaire parisienne des années cinquante.
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PREVERT (Jacques) et GIRAUD (Robert). Bistrots. Le Point, Revue artistique et littéraire, 1960. Un volume grand in-8 (26 cm x 19,5 cm), 48 pp.
Photos et commentaires de Robert Doisneau.
Broché sous couverture rempliée.
Bon exemplaire.
Vendu .
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