Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) issu d’une famille de la haute noblesse, affligé d’un pied bot, sa famille le destine à une carrière ecclésiastique. Ordonné prêtre en 1779, il est agent général du clergé (1780), puis nommé en 1788, évêque d’Autun. Député aux Etats généraux sous l’Ancien Régime, il quitte le clergé pendant la Révolution. Président de l’Assemblée Nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat et le Premier Empire, président du gouvernement provisoire au retour des Bourbons, ministre des Affaires étrangères et président du conseil des ministres sous la Restauration, plénipotentiaire au Congrès de Vienne, et pour finir ambassadeur à Londres sous la monarchie de Juillet. Sa carrière diplomatique est exceptionnelle et connaîtra son apogée au cours de ce mémorable Congrès de Vienne en 1815 où il parvient à préserver les intérêts français. Admiré ou détesté par ses contemporains, on se souvient des mots de Chateaubriand, « le vice (Talleyrand) appuyé sur le bras du crime (Fouché) », ses multiples vies en font un personnage fascinant. Nous vous proposons de le découvrir en quelques livres.
Les mémoires du prince
Né sous l’Ancien régime et mort sous la monarchie de Juillet, le prince de Talleyrand, connut successivement la Monarchie, la Révolution, l’Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet. Ses mémoires qui ne seront publiées qu’en 1891 retracent cette longue vie au service de l’Etat à travers les régimes successifs mais avec une volonté constante d’assurer l’équilibre entre les grandes puissances tout en veillant à promouvoir des réformes libérales dont certaines étaient particulièrement novatrices pour l’époque.
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Néanmoins cette souplesse fut durement réprouvée par ses contemporains et il eut comme bien d’autres, une place de choix dans le dictionnaire des girouettes paru en 1815. Quatre pages lui sont consacrées dans cet ouvrage. Ce célèbre dictionnaire satirique dans lequel sont rapportés les discours, proclamations, extraits d’ouvrages écrits sous les gouvernements qui ont eu lieu en France depuis la Révolution ; et les places, faveurs et titres qu’ont obtenus dans les différentes circonstances les hommes d’Etat, gens de lettres, généraux, artistes, sénateurs, chansonniers, évêques, préfets, journalistes…avait pour but de dénoncer les opportunistes de la période allant de la Révolution Française aux Cent-Jours. On compte plus de 700 noms et institutions épinglés pour leurs allégeances évolutives.
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Le congrès de Vienne
De septembre 1814 à juin 1815, les pays vainqueurs de Napoléon ainsi que les autres Etats européens se réunissent à Vienne pour rédiger et signer les conditions de la paix. Le Congrès rassemble les grands diplomates de l’époque. Il n’y eut presque pas de séances plénières, les décisions se prennent ailleurs et le Congrès s’amuse…
La France initialement isolée parvient avec l’entregent du prince de Talleyrand à fédérer autour d’elle les petits Etats ainsi que l’Espagne, le Portugal et la Suède pour contrecarrer les visées des grandes monarchies. Les puissances européennes vont tenter de satisfaire leurs ambitions tout en neutralisant celles de leurs anciens alliés.
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Talleyrand et les femmes
Talleyrand appréciait la compagnie des femmes et toute sa vie, il en fit son entourage immédiat. La plus célèbre d’entre elle est la duchesse de Dino (1793-1862), connue pour sa beauté et son intelligence, devenue sa nièce par son mariage avec Edmond de Périgord, duc de Dino en 1809. Elle eut toujours pour son oncle une très vive admiration, voire plus selon les échos du temps, et vécut constamment avec Talleyrand depuis le moment où elle fut séparée de son mari. Elle lui servit de secrétaire et de confidente ; elle l’accompagna à Vienne en 1815 et à Londres en 1830. Lorsqu’elle était à Paris, son salon était le rendez-vous de tous les amis de Talleyrand et des principaux personnages de la monarchie de Juillet.
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Le château de Valençay
En 1803, le prince de Talleyrand achète avec l’aide de Napoléon le château de Valençay et son domaine de 12.000 hectares répartis sur 23 communes. De 1808 à décembre 1813, Ferdinand VII d’Espagne, son frère don Carlos et son oncle don Antonio y furent assignés à résidence. Le prince de Talleyrand revient y vivre à partir de 1816, il fut conseiller municipal puis maire de Valençay.
La duchesse de Dino présente dans une rare plaquette le château et son ameublement. Elle décrit aussi les bibliothèques et les quinze mille volumes qu’elles contiennent, nous vous présentons l’un d’entre eux ci-après.
Duchesse de Dino. Notice sur Valençay. Paris, Crapelet, 1848.
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