Par décret impérial en date du 8 mars 1853, Napoléon III décide de la tenue à Paris en 1855 d’une Exposition universelle. Elle se tiendra sur les Champs-Elysées du 15 mai au 15 novembre 1855. Le nombre des visiteurs s’est élevé à 5.162.330. Sur ce nombre, 4.180.117 sont entrés à l’Exposition de l’Industrie, et 935.601 à celle des Beaux-Arts. 46.612 personnes ont visité le Musée chinois, joint à cette dernière exposition. Vingt-cinq Etats y participeront. En 1851, Londres, avait accueilli la première Exposition universelle.
Une commission impériale présidée par le prince Napoléon est formée. Elle comprend deux sections : la section des Beaux-Arts avec des membres éminents comme Prosper Mérimée, Eugène Delacroix, Ingres et la section Agriculture et Industrie composée notamment de Frédéric Le Play, Ferdinand de Lesseps, Emile Pereire…
La première Exposition à Londres avait une vocation industrielle et commerciale, l’exposition française élargit les exposants au champ culturel » Si la France se laisse trop souvent devancer dans la réalisation des idées que son génie fait éclore, elle leur donne, quand elle les applique, un caractère particulier qui les élève et les grandit….quand à l’Exposition universelle des produits industriels., elle a joint une Exposition universelle des Beaux-Arts… »
En quatre chapitres et une conclusion de considérations générales, le rapport de l’Exposition universelle de 1855 détaille la constitution des commissions et l’organisation de la manifestation, l’installation, la construction, l’aménagement des bâtiments et le placement des produits. L’importance de la manifestation nécessitera l’extension du Palais de l’Industrie pour obtenir une surface supplémentaire d’exposition susceptible aussi de recevoir l’Exposition des Beaux-Arts prévue dans un bâtiment construit sur un terrain situé entre l’avenue Montaigne et l’avenue Marbeuf. Tous les sujets sont passés en revus tels, les retards dans les travaux d’installation, la constitution du jury et les différentes récompenses pour les exposants et après, la clôture, la rexpédition des produits et la liquidation de toutes les dépenses.
Le rapport contient aussi un ensemble de documents administratifs, lois, décrets et règlements constitutifs, des documents relatifs à l’organisation de l’Exposition universelle, les discours et adresses à l’occasion de l’Exposition universelle ainsi que vingt trois tableaux statistique sur la distribution des lieux et consistance des expositions, les mouvements des produits et des visiteurs, les résultats financiers.
Le rapport ne cache pas les difficultés rencontrées au cours de la conduite du projet ce qui en fait tout l’intérêt. Contrairement aux rapports administratifs parfois un peu expurgés des contraintes du quotidien, on découvre au long des pages les problèmes d’oganisation et les choix retenus par ce singulier président qu’était le prince Napoléon particulièrement sensible aux intérêts collectifs plutôt qu’à ceux de la compagnie concessionnaire de l’Exposition. Nous allons dévoiler dans les quelques lignes ci-après, le profil singulier de ce prince.
Napoléon-Jérôme Bonaparte, connut sous le nom de prince Napoléon (1822-1891) cousin germain de Napoléon III, fils cadet de Jérôme Bonaparte ancien roi de Westphalie. Né en exil à Trieste, il suit de 1837 à 1840 une formation militaire et devient officier dans le régiment des Gardes du roi de Wurtemberg. En 1847, il se rend à Londres pour y retrouver son cousin qui vient de s’évader du fort de Ham. En 1848, il est élu représentant de la Corse à l’Assemblée constituante. Réélu député de la Sarthe lors des élections législatives de mai 1849. Il s’oppose à son cousin qui a été élu président de la République et qui l’éloigne en le nommant ministre plénipotentiaire à Madrid. Nommé sénateur en 1852, général de division en 1853, président de l’Exposition universelle de 1855, puis ministre des Colonies de 1858 à 1859. Il tombe en disgrâce en 1865 après avoir prononcé un discours favorable à un empire libéral. Après la chute de l’Empire, il est élu conseiller général de la Corse en 1871 et député de la Corse en 1876. Il est arrêté au début de l’année 1883 pour avoir fait placarder dans Paris un manifeste bonapartiste. Libéré, il est banni de France en 1886 par la loi d’exil.
Nous poursuivons nos échanges croisés avec Histoires de Paris qui évoque dans une nouvelle page, l’Exposition Universelle de 1855.
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Rapport sur l’Exposition universelle de 1855 présenté à l’Empereur par S.A.I.le Prince Napoléon président de la Commission. Paris, Imprimerie Impériale, 1857. Un volume in-8 (25,5 cm x 18 cm), 511 pp.
Sur le premier plat en lettres dorées : Don de S.A.I le Prince Napoléon Président de la Commission Impériale.
Deux planches dépliantes : Exposition Universelle. Plan d’ensemble; Exposition universelle plan de la cérémonie de clôture du 15novembre 1855.
Un courrier en date du 8 octobre 1855 de la Maison de S.A.I le Prince Napoléon Bonaparte au sujet d’une demande (non identifiée) relative à l’Exposition Universelle.
Exemplaire de présent.
1/2 chagrin. Dos à quatre nerfs, caissons décorés. Tranches dorées. Armes impériales sur le second plat. Légères usures.
Vendu.
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