Le hasard d’une rencontre avec un client par une jolie matinée d’automne m’a fait découvrir un artiste que je ne connaissais pas.
Anders Zorn (1860-1920), l’une des figures de la peinture suédoise, bénéficie actuellement au Petit Palais, d’une large rétrospective qui offre au regard des visiteurs, l’ampleur du talent de l’artiste dans une scénarisation nordique du plus bel effet.
Près d’un siècle après sa disparition, Anders Zorn revenait dans la capitale sur les lieux qui l’avaient consacré dès la fin du XIXe.
Nous allons nous attarder un peu sur sa vie parisienne.
Anders Zorn découvre Paris en 1881 mais il y reste peu, expose une première fois au Salon de 1882 puis part travailler à Londres où ses aquarelles rencontrent le succès, tout en accomplissant des allers-retours incessants entre Londres et Paris.
Fin février 1888, il s’installe à Paris pour répondre à une première commande du banquier Ernest May qui l’introduit dans les cercles mondains de l’époque ce qui lui permettra de faire les portraits de nombreuses personnalités. Il envoie son tableau « Un pêcheur à Saint Ives en Cornouailles », au Salon de l’année. Le tableau obtient une mention honorable et l’Etat l’achète. Il expose deux peintures au Salon de 1889, il obtient une médaille de 3e classe.
A l’Exposition Universelle cette même année, il présente sept oeuvres. Il reçoit alors une médaille de 1ère classe et est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il devient un artiste établi à Paris. Ce succès le couvre de commandes. Il emménage avec sa famille Boulevard de Clichy. A partir de 1890, il s’intéresse particulièrement à la gravure où rapidement, il excelle. En 1890, il fait partie des premiers sociétaires étrangers du nouveau Salon de la Société nationale des beaux-arts. Il expose à la galerie de Georges Petit puis dans celle de Paul Durand-Ruel ce qui lui permet de rentrer en contact avec la clientèle américaine.
A la fin de l’année 1895, Zorn participe au premier Salon de l’Art nouveau organisé à la galerie de Samuel Bing. A l’Exposition universelle de 1900, il obtient deux Grands Prix, l’un en peinture, l’autre en gravure. En 1906, alors qu’il réside en Suède de façon permanente depuis près de dix ans, plus de cent soixante oeuvres de Zorn, dont cent estampes, sont présentées à la galerie Durand-Ruel. L’exposition rencontre un véritable triomphe confortant la notoriété parisienne de l’artiste.
Zorn exposera en France jusqu’à la veille de la première guerre mondiale. Il aura fréquenté la scène artistique parisienne pendant plus de trente ans et c’est dans la capitale que se révèle son talent et se construit sa renommée internationale.
Portraitiste mondain, chantre de la nature suédoise, aquarelliste virtuose, peintre de talent et graveur de génie, l’oeuvre de d’Anders Zorn est protéiforme et l’exposition du Petit Palais en donne toute la mesure.
Anders ZORN, le maître de la peinture suédoise.
15 septembre-17 décembre 2017.
Petit Palais, Avenue Winston Churchill 75008 Paris.
Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Le vendredi jusqu’à 21 h.
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